Comme le monde de la musique hier ou celui du cinéma aujourd'hui, l'édition scientifique est percutée de plein fouet par la demande de gratuité dans l'accès aux données. Du coup, les revues où les chercheurs payent pour être publiés et celles aux comités éditoriaux ineptes se multiplient, favorisant la détérioration de la qualité de la science publiée.
Aux États-Unis, l'organisme chargé de l'intégrité de la science évalue à 8 000 le nombre de chercheurs ayant commis des inconduites scientifiques dans leur carrière. Or seuls une vingtaine de cas sont signalés par an. Pourquoi ce silence ? Troisième volet de notre série sur la junk science.
Pourquoi la biologie est-elle particulièrement fraudogène ? Certes, c'est une science jeune aux concepts fragiles. Mais la précarité de certains chercheurs et la course au financement des laboratoires sont aussi de réelles situations à risque.
Entorses à la rigueur scientifique, retouche de clichés d'observation, lissage d'une courbe... Autant de falsifications de données qui conduisent à retirer un article d'une revue scientifique. Mais, depuis 1975, le taux de rétractation pour fraude a été multiplié par dix ! Pourquoi ? Premier volet d'une série d'enquêtes sur la junk science.
Faut-il douter de tout ? Pourquoi ce genre d'enquête sur Mediapart ? La notion de théorie du complot n'est-elle pas un vaste fourre-tout ? Nos réponses aux critiques récurrentes lues dans les quelque 1 600 commentaires de notre série.
En 1964, l'Américain Richard Hofstadter sort une somme dans laquelle il range les complotistes dans la catégorie des paranoïaques avec qui il est vain de discuter. C'est oublier un peu vite que ces théories participent aussi de combats politiques. Souvenez-vous, pour prendre les plus récents, les discours de Bush Jr, Blair, Aznar...
Seules 6,2 % des personnes interrogées seraient totalement imperméables aux théories du complot. Et d'autres études nous apprennent, à travers quelques exercices de logique, qu'il faut se méfier avant tout… de soi-même.
Parce que « les théories dites alternatives restent peu relayées par la presse », l'internet – avec la possibilité d'organiser des forums et de diffuser massivement des vidéos – entend permettre à chacun de juger et de se forger sa propre opinion. Mais avec quelle rigueur scientifique ?
Qu'ont en commun les grandes théories du complot incriminant les Francs-maçons, les Juifs, les Jésuites… et les petites théories du complot mettant en doute la vérité officielle autour de l'accident de voiture de Lady Diana, des attentats du 11 septembre 2001, ou des missions Apollo ? Ont-elles de plus en plus d'adeptes ? Ont-elles une couleur politique ? Premier volet de notre série avec entretiens vidéo.
En cinq ans, toute l'armature institutionnelle de la recherche scientifique française a été bouleversée. Si la recherche a échappé à l'austérité, la révolution dans les laboratoires s'avère loin d'être convaincante. Les dirigeants des comités scientifiques du CNRS critiquent «la complexité, le conformisme et la compétition stérile» de ce processus. Notre enquête.
Un colloque historique consacré à la fédération de France du FLN pendant la guerre d'Algérie doit avoir lieu à Nîmes les 10 et 11 mars. Mais privé de subventions de l'Etat, il pourrait à présent être interdit. Une association de pieds-noirs proche de l'extrême droite s'y emploie.
Jeudi 5 janvier est publié le cours de Pierre Bourdieu au Collège de France consacré à l'Etat, «le nom que nous donnons aux principes cachés, invisibles (...) de l'ordre social». Une pensée et une parole en mouvement qui s'attaquent à l'immense question de la nature, du rôle et des fonctions de cette «fiction collective » qu'est l'État. Troisième et dernier volet de notre enquête sur l'usage et la réception du sociologue, dix ans après.