La réhabilitation a commencé à pas feutrés, dans les cimetières. Mais désormais, les noms des chefs de l'OAS, auteurs de crimes en Algérie et en métropole, trônent dans les centres-villes du littoral méditerranéen. Pourquoi les responsables politiques (de gauche comme de droite) du Sud-Est sont-ils aussi attentifs aux revendications des associations de rapatriés les plus nostalgiques de l'Algérie française ? Mediapart explore les manifestations de plus en plus prégnantes de ce retour de la guerre d'Algérie, au cœur de l'inconscient politique national.
Ici, dans les Pyrénées-Orientales, entre 1941 et 1964, 60 000 personnes ont été internées : Espagnols fuyant Franco, juifs et Tsiganes enfermés par Vichy, harkis fuyant l’Algérie après 1962… Des centaines y sont morts de malnutrition et dénuement. Des juifs en sont partis pour être exterminés par les nazis. Vendredi, alors qu'un nouveau drame des réfugiés secoue l'Europe depuis des mois, Manuel Valls inaugure le mémorial du camp.
Trente Glorieuses ? Avec du recul, il semble que la génération la plus favorisée de l'Histoire fut celle qui vécut sa jeunesse durant les seules « treize heureuses » : 1962-1975.
Dans les dernières années des Trente Glorieuses, une émission télé, « La France défigurée », fait contre toute attente un carton. La croissance économique rapide s'est accompagnée d'une dégradation gravissime et sans précédent de l'environnement et la France commence à s'en inquiéter. Deuxième article de notre série sur ce que furent vraiment les Trente Glorieuses.
1945-1975 : l'époque de « La France heureuse », titrait récemment Paris Match, l'époque où croissance, consommation et plein emploi ne pouvaient que garantir le bonheur... Faux, rétorquent des historiens. Si l'on s'en tient à la perception des contemporains, « ce n'est que vers 1962 que la majorité devient optimiste ». Que furent vraiment les Trente Glorieuses : premier volet d'une série de trois articles.
Journaliste par nécessité, Roger Vailland a écrit quelque 3 000 articles. Si l'on connaît ses récits de militant au service de la cause du peuple, il a été, avant guerre, un observateur critique et perspicace de la crise des années 1930 et de la montée du fascisme. Et se souvenir qu'en 1964, pour son ultime article, il fustigeait ceux qui parlent « de planification, d'études de marché, de prospective… » « Comme citoyen », il exigeait qu'on lui « parle politique. »
Il a fallu une cure de désintox à l'héroïne, à la fin de l'hiver 1942, pour que Roger Vailland s'engage dans la Résistance. Il en tirera son premier roman, Drôle de jeu, où les résistants sont certes portraiturés en implacables combattants, mais aussi en jouisseurs, menant grand train avec l'argent parachuté de Londres. Une description iconoclaste de la Résistance, plébiscitée dès 1945 par les anciens résistants pour son réalisme.
Écrivain et journaliste, bolchevik, libertin et héroïnomane, Roger Vailland (1907-1965) fit son retour en librairie avril dernier, avec la sortie d'un recueil de ses articles, Sacré Métier ! Pourtant, il eût été opportun de se souvenir, peu après les attentats de janvier, qu'il fut aussi un des rares écrivains du XXe siècle à se situer explicitement en héritier des Lumières. Portrait en trois volets d'un écrivain majeur du siècle dernier.
Il est omniprésent ces jours-ci. Onfray, en héros de la liberté contre les bien-pensants, ferraille à tout-va en empruntant quelques chemins nauséabonds. Il mobilise un quarteron d'intellectuels médiatiques, un meeting est même annoncé ! Initialement publiée dans la Revue du Crieur, nous republions notre enquête sur Michel Onfray. L’homme qui « secoue la France », dixit Le Point, est surtout un habile entrepreneur de soi.
Troisième volet de notre interview imaginaire avec le philosophe des Lumières. À travers ses écrits, il nous parle de colonisation, de démocratie et même de décroissance.
Deuxième partie de notre joyeux entretien avec le philosophe des Lumières, dont on célèbre le tricentenaire de la naissance. Où l'on converse de laïcité, de religion, et du célibat des prêtres...
À l'occasion du tricentenaire de la naissance de Diderot, Mediapart s'est plongé dans son œuvre et en a tiré un entretien anachronique avec le philosophe. Où l'on découvre un penseur curieux de tout et d'une étonnante modernité : féministe, athée et anti-colonialiste.