Série Le programme Le Pen 2017 au scanner de Mediapart
La rédaction de Mediapart s’est mobilisée pour démonter et évaluer le programme du Front national. Mesure par mesure, nous vous présentons la vraie nature du projet de Marine Le Pen.
Malgré des évolutions sémantiques, et la mise en avant de thèmes économiques, le programme de Marine Le Pen reste d’extrême droite. Son discours correspond au national-populisme, courant dominant de l’extrême droite française depuis les années 1880. Démonstration.
Emploi, protection sociale, logement, santé et même éducation : tout y passe. Marine Le Pen assume vouloir établir un traitement différencié entre les Français et les étrangers résidant en France. Au mépris de la Constitution et de la tradition républicaine, et alors même que ces personnes ont déjà les plus grandes difficultés à accéder aux droits sociaux.
Longtemps fâché avec la République, le FN se dit désormais « profondément républicain ». Mais les réformes qu’il préconise, en court-circuitant le Parlement et en affaiblissement les contre-pouvoirs, visent d’abord à construire un État fort, vertical et autoritaire.
Le FN détourne les principes républicains – laïcité, égalité homme-femme, liberté scolaire – pour en faire des armes à l’usage exclusif de son obsession antimusulmane. Et joue l’identité nationale contre l’islam.
Des expulsions de sans-papiers par dizaines de milliers ; des réfugiés interdits de demander l'asile ; des titres de séjour délivrés au compte-gouttes ; un accès restreint à la naturalisation : les propositions de Marine Le Pen sur l'immigration sont tout à la fois inhumaines, illégales, coûteuses et dangereuses pour la France.
Le souverainisme ayant toujours été l’une des pierres angulaires de son idéologie, le Front national affiche sans surprise une volonté de sortir la France de l’Union européenne.
Sous l’influence de Florian Philippot, qui s’inspire des travaux de l’économiste Jacques Sapir, le FN cherche à gagner en crédibilité pour défendre l’une de ses promesses clés : la sortie de l’euro. Mais l’amateurisme domine et les risques sont majeurs pour l’Europe.
La candidate frontiste à la présidentielle estime qu’il faut sortir la France de Schengen. Or cet espace ne fait pas que faciliter considérablement la circulation des biens et des personnes, il est aussi un dispositif de coopération policière à l’échelle du continent.
Classées parmi les mesures phares de sa campagne, les propositions de Marine Le Pen en matière de sécurité et de justice sont une resucée de son programme de 2012, à peine retravaillé. Leur coût est rarement chiffré. Partant de constats faux – laxisme judiciaire, zones de non-droit, police mal armée –, le FN ne propose donc que des remèdes incantatoires.
Le programme économique du FN se résume à la mise en place d’un protectionnisme sévère, au nom « de la vraie France », et par la reprise de bon nombre de revendications des PME, des artisans et des commerçants. Il fait écho aux mesures voulues par Donald Trump.
La révolution fiscale longtemps prônée par Le Pen père n'est pas reprise par sa fille. Elle annonce une série de mesures disparates et catégorielles, qui ne règlent en rien la question du budget global du pays et du financement des dépenses publiques annoncées.
Le FN s’est longtemps désintéressé des questions éducatives. Aujourd’hui, cela change. Mais ses propositions en la matière, inégalitaires et profondément réactionnaires, témoignent de la vision passéiste du parti dirigé par Marine Le Pen.
C'est un parfait exercice de triangulation : Marine Le Pen reprend les mots des écologistes et certaines de leurs propositions pour les mettre au service de son « projet national » et de fermeture des frontières. Comme si elle avait oublié que le nuage de Tchernobyl ne s'était pas arrêté aux postes de douane français…
Voilà un programme qui sent le renfermé, à l’instar d’une émission de Radio Courtoisie crachouillant au microphone sa haine de la différence et son repli sur soi, sur le nécrosé, sur le révolu.
L’armée est au cœur du projet nationaliste du Front national : Marine Le Pen promet donc des augmentations en tout sens du budget militaire. En matière de politique étrangère, elle est en revanche quasi muette. Sans doute pour masquer ses difficultés à être reconnue sur la scène internationale et ses liens étroits avec le régime de Vladimir Poutine.
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