Doyen Sports, l’un des plus gros fonds d’investissement du football européen, est contrôlé par une famille d’oligarques kazakho-turcs aux connexions mafieuses. Elle blanchit son argent aux îles Vierges britanniques. Et l’un de ses membres était le « boss » d’un trafic de prostituées mineures.
À la suite des révélations de Mediapart et de ses partenaires de l'EIC sur les Football Leaks, le Parquet national financier a ouvert le 12 décembre une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraudes fiscales aggravées » qui vise plusieurs résidents fiscaux français.
Jusqu'en 2015, agents et fonds d'investissements ont pu acheter et revendre des parts de joueurs sans leur demander leur avis, alimentant une folle spéculation. Révélations sur les coulisses peu reluisantes de ce business très rentable. Il a permis à des acteurs comme Doyen Sports de régner sur les transferts et de dicter leur loi aux clubs.
Depuis mai 2015, un fonds d'investissement ne peut plus en théorie acheter des bouts de joueurs sur lesquels il spécule. Mais la nouvelle réglementation n'est pas stricte : agents et investisseurs ont déjà exploré les mille façons de la contourner.
Le président suisse de la FIFA, élu en 2016, a répondu aux questions de l’EIC consécutives aux révélations des Football Leaks. Que les escrocs du foot dorment tranquilles : la FIFA a surtout prévu de réfléchir.
Vente de complaisance, tentative d’achat de parts du joueur malgré l’interdiction, commission à un agent banni : le transfert en 2015 du Français Giannelli Imbula de l’Olympique de Marseille à Porto est un nid d’embrouilles concocté par Doyen, alors en pleine lune de miel avec le club phocéen.
Pour vendre le joueur français Kondogbia au Real Madrid, Doyen Sports a organisé une fête avec des prostituées pour le président du club, Florentino Perez – qui dit ne pas y être allé. Doyen versera une commission occulte de 785 000 euros lors du transfert du joueur à Monaco.
Il fut l’agent star des années 1990 quand il s’occupait de Zidane, Deschamps ou Dugarry… Puis il est tombé, condamné pour des magouilles en série. Il n’a plus le droit d’exercer. Mais les documents Football Leaks démontrent qu’il poursuit une activité en sous-main. Quand il n’investit pas sur des mineurs, Luciano D’Onofrio achète des bouts de joueurs, en place secrètement d'autres en Arabie saoudite.
Le jour où Cristiano Ronaldo a été désigné Ballon d'or, la division d’élite du fisc espagnol a ouvert une enquête sur la star du Real Madrid et sur trente-six autres personnalités du football citées dans les Football Leaks. Elle demande à notre partenaire El Mundo de lui livrer nombre de documents.
Ils sont au centre du jeu, de toutes les transactions. Ils font fortune, dictent la politique sportive des clubs, s’engraissent sur le dos de mineurs ou d'inconnus. Sans être jamais inquiétés.
Avec Philippe Piat, du syndicat des joueurs, Bertrand Cauly, du syndicat des agents, Jérôme Latta, des Cahiers du football, et Jean-François Brocard, économiste du sport.
Les Football Leaks dévoilent la face cachée du business du joueur le plus cher de l’histoire du foot. La marque “Paul Pogba” se trouve depuis des années au cœur d'une guerre ouverte entre deux agents. D'abord exploités au Luxembourg, les droits à l'image du célèbre milieu des Bleus sont aujourd'hui entre les mains d'une coquille offshore immatriculée à Jersey, un paradis fiscal des îles anglo-normandes.
Jorge Mendes n'est pas l'agent de Mourinho : tout ce qui se raconte sur le sujet depuis douze ans est faux. C'est ce qu'ont essayé de faire croire les deux hommes à l'administration fiscale espagnole pour payer moins d'impôts. Un argumentaire risible, qui illustre bien les méthodes du clan.
Angel Di Maria et Javier Pastore touchent l’argent de leurs sponsors dans des paradis fiscaux. Leurs transferts, comme ceux de nombreux joueurs (Higuain, Falcao, etc.), ont également donné lieu à des commissions occultes via des agents argentins.
Les jeunes joueurs constituent une mine d'or potentielle pour les agents, qui se jettent sur eux, dans le monde entier. Des règles existent: un intermédiaire n'est pas censé pouvoir gagner d'argent en travaillant pour un adolescent. Mais elles ne sont pas respectées. La FIFA navigue entre impuissance et ignorance.
L’«Argentinian connection» du foot, qui compte dans son écurie les stars du PSG Angel Di Maria et Javier Pastore, a mis en place un incroyable circuit de blanchiment vers des paradis fiscaux, dont le cœur se situe aux Pays-Bas. Nous avons suivi les traces de l’argent à Amsterdam, où pullulent les hommes de paille et les sociétés-écrans.