Valérie Rabault : «Je regrette la surenchère des patrons»
La rapporteure générale du budget à l'Assemblée garde une liberté de ton vis-à-vis du gouvernement. Si elle appelle les chefs d'entreprise à « jouer le jeu » du pacte de responsabilité, elle refuse le « chèque en blanc » que le gouvernement peut être tenté de leur accorder, au nom de la croissance.
Elle est au cœur de la machine parlementaire. Rapporteure générale du budget à l’Assemblée, Valérie Rabault travaille en liaison constante avec le gouvernement pour faire voter les lois de finances et les lois de finances rectificatives, comme celle qui est actuellement discutée au Parlement (lire le portrait que nous lui avions consacré lors de sa nomination, au printemps). Pour autant, elle n’entend pas sacrifier une certaine liberté de ton vis-à-vis de l’exécutif. Dans le discours de cette ancienne banquière, percent à la fois le souci de soutenir les entreprises dans l’espoir que la croissance redémarre, et une assez grande vigilance à ne pas laisser le patronat dicter la conduite économique de la France. Une position d’équilibriste ? Elle s’estime plutôt « au centre » du parti socialiste, à équidistance des « frondeurs » et des partisans de Manuel Valls.