Plus d’une centaine de lycées ont été perturbés lundi. L’organisation UNL, rejointe par la FIDL et le SGL, avait appelé les jeunes à se mobiliser contre les réformes du baccalauréat, du lycée et de Parcoursup. Pour le moment, la stratégie de convergence avec les « gilets jaunes » n’est pas définie.
Décédée dimanche 2 décembre au bloc opératoire à Marseille, Zineb Redouane, 80 ans, avait été grièvement blessée au visage par une grenade lacrymogène lancée par des policiers dans son appartement samedi, en marge des manifestations. Selon l'une de ses voisines, Zineb a dit avoir été « visée » par « deux policiers » armés d'un fusil lance-grenades, alors qu'elle fermait ses fenêtres.
Philippe Aghion, économiste mentor du président de la République, propose le rétablissement de l’ISF et un creusement du déficit public pour assurer le consentement des Français aux « réformes structurelles ». Mais la manœuvre pourrait déjà arriver trop tard.
Le chef de l’État est confronté à la crise politique la plus grave depuis le début de son mandat. Alors que des leaders de l’opposition ont appelé à une dissolution de l’Assemblée nationale, la semaine qui s’ouvre s’annonce décisive pour l’exécutif. La piste d’un rétablissement de l’état d’urgence a été écartée, à ce stade, à l’issue d’une réunion de crise dimanche à l’Élysée.
Alors que les forces de l’ordre contenaient l’entrée des « gilets jaunes » sur les Champs-Élysées, des milliers de manifestants ont déambulé samedi 1er décembre à Paris. Au fil de leur marche, de brusques accès de tension, des installations de barricades, des scènes de panique... Retour en images.
Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi dans toute la France à de nombreuses actions de blocage menées par de petits groupes de « gilets jaunes ». Passage en revue.
Des heurts ont éclaté samedi à Paris, faisant une centaine de blessés en marge de la mobilisation des « gilets jaunes ». Quelque 270 personnes ont été interpellées.
La mobilisation parisienne a tourné à la manifestation sauvage, se mêlant parfois au défilé syndical de la CGT. Mais elle fut surtout rejointe par des militants de tous horizons, errant rive droite, pour finir dans un nuage de lacrymogènes au centre de la capitale.
Le mouvement des « gilets jaunes » a réussi à placer la question des inégalités, mais aussi celle des institutions, au cœur du débat public, révélant les failles des politiques conduites par Emmanuel Macron et le revers de son exercice vertical du pouvoir. À l’issue d’une nouvelle journée de mobilisation, l’exécutif a dénoncé les scènes de violence observées à Paris, le 1er décembre.
Le jour même où des manifestations violentes se déroulaient à Paris, La République en marche a élu samedi son nouveau délégué général, Stanislas Guerini. Des militants inquiets assurent à Mediapart que le mouvement a perdu tout contact avec le terrain. Ils appellent le parti à se réformer pour dépasser la crise des « gilets jaunes ».
La révolte des « gilets jaunes » vise l’injustice fiscale et l’arbitraire étatique. Son moteur est le cœur des combats émancipateurs : l’exigence d’égalité. De son ouverture aux causes communes d’une égalité pour toutes et tous dépendra son avenir politique.
Jeudi soir, place de la République à Paris, le député de La France insoumise a rassemblé les troupes de Nuit debout. Il a plaidé pour une convergence des luttes entre gilets jaunes périurbains et Parisiens, et prône une alliance entre classes populaires et classes moyennes.
« Gilets jaunes », syndicats, mouvements antiracistes, étudiants, tous appellent à manifester samedi 1er décembre à Paris. Mais si cette journée les fait converger, les différentes composantes de ce mouvement social sont loin d’être d’accord.
Derrière les « impossibilités » rationnelles et autres « paradoxes » avancés par le gouvernement pour justifier son peu d’écoute des revendications des « gilets jaunes » se cache une vision idéologique de la réalité de l’économie française.
Emmanuel Macron a tenté, mardi 27 novembre, de calmer les colères en proposant une modulation des taxes sur les carburants en cas de forte hausse du prix du pétrole. Il annonce également « une grande concertation de terrain », avec élus, associations et « gilets jaunes ». Sans convaincre personne.