En quelques années, les nationalistes corses sont devenus majoritaires dans les urnes. À la tête de l’exécutif insulaire, mais aussi à l’Assemblée nationale, ils défendent un projet d’autonomie peine et entière, dont Emmanuel Macron ne veut pas entendre parler.
Le ministre de l’intérieur a signé un « compte-rendu » de ses échanges avec la majorité insulaire, actant l’ouverture prochaine d’un processus de négociations et le rapprochement des « prisonniers politiques ». Mais l’opposition nationaliste et les syndicats étudiants appellent déjà à poursuivre la mobilisation.
Après des jours de mobilisation, le gouvernement s’est dit « prêt à aller jusqu’à l’autonomie » de la Corse, suscitant autant d’indignation sur le continent que de suspicion sur l’île. Le pouvoir, qui n’a rien fait sur le sujet en cinq ans, se retrouve contraint de bricoler dans l’urgence une solution de sortie de crise.
Malgré les récentes annonces du gouvernement, des milliers de personnes ont défilé à Bastia en scandant « Statu francese assassinu » (« État français assassin »). Des affrontements violents ont conclu la manifestation. Gérald Darmanin est attendu sur place en milieu de semaine.
Après des jours de tensions sur l’île, le premier ministre a annoncé la levée du statut de détenu particulièrement signalé des deux autres membres du « commando Érignac ». Un geste positif, mais qui ne résout rien pour une génération qui entend prendre sa place dans la lutte nationaliste populaire.
Une semaine après la tentative d’assassinat d’Yvan Colonna, le gouvernement a annoncé la levée de son statut de détenu particulièrement signalé, sans rien dire de la situation des deux autres détenus du « commando Érignac ». Une décision incompréhensible qui a redoublé la colère des Corses.
En Corse, le premier tour des territoriales a mobilisé deux fois plus d’électeurs que sur le continent. Lisibilité des enjeux, clarification de l’offre politique, proximité géographique... Des particularismes expliquent cette originalité, mais l’île offre aussi quelques pistes de réflexion démocratiques.
Au pouvoir depuis cinq ans, les nationalistes corses sont aujourd’hui confrontés à l’impatience, voire à la déception, d’une partie de leur base. Des figures de la société insulaire, elle-même en pleine mutation, dressent un bilan de cette première mandature et expliquent ce qu’elles attendent de la prochaine.
À l’origine du Grenelle des violences faites aux femmes, le féminicide de Julie Douib en 2019 est jugé à partir de ce jeudi à Bastia. Entre-temps, la Corse a connu son #MeToo avec le mouvement #IWas, encourageant les jeunes générations à dénoncer les violences sexistes sur l’île.
Une série d’assassinats endeuille depuis près de trois ans ce village de la côte occidentale de la Corse, où s’est créé un collectif antimafia. Le récent acquittement d’un homme jugé par la cour d’assises fait craindre un nouveau drame.
Plusieurs incendies criminels ont détruit des installations et du matériel appartenant à des entreprises de traitement et de transport des déchets. Racket ou règlements de comptes pour le contrôle de marchés publics ? L’ombre des clans mafieux plane sur le secteur des déchets.
Maire d’une petite commune du cap Corse, Ange-Pierre Vivoni a porté plainte après avoir reçu des menaces anonymes. Dans l’île, où la pression mafieuse pèse sur de nombreux élus, des entrepreneurs et des citoyens, la parole commence timidement à se libérer.
Christian Orsucci, président de la Safer et de la plus grande cave coopérative viticole de Corse, est assigné en référé pour l’exploitation illégale d’un vignoble, alors que le préfet lui a refusé l’autorisation.
Des décharges d’ordures ménagères saturées, des responsables politiques incapables de trouver des solutions… Et un marché public de 6,1 millions d’euros passé sans publicité ni concurrence.
Ajaccio, l’une des premières villes classées « cluster », vit confinée depuis début mars. Son hôpital vétuste enregistre 21 décès à ce jour. Tout manque : l’espace, les lits, les masques… L’insularité amplifie la crise. « C’est catastrophique, les gens n’en peuvent plus », alerte le président de l’exécutif corse.
Le président de la chambre régionale d’agriculture de Corse Jean-François Sammarcelli occupe sans autorisation 400 hectares dans le massif de l’Agriate, qui lui ont permis de toucher 140 000 euros d’aides européennes. Quatrième épisode de notre série sur les dérives de l’agriculture en Corse.
La traque des fraudeurs aux aides agricoles européennes prend de l’ampleur en Corse. Des membres de la famille Costa, réputée dans le grand banditisme, sont visés par une enquête préliminaire pour escroquerie en bande organisée, ouverte par le parquet de Bastia.