La famille de Tony Carboni, tué dans la nuit du 12 au 13 août, accuse le collectif antimafia, constitué après l’assassinat de Massimu Susini l’an dernier, d’avoir provoqué la mort de leur parent. Une inquiétante escalade de la violence.
Après avoir enchaîné les succès électoraux, les nationalistes corses s’attendent à subir un revers aux municipales, où ils partent divisés. Ce mouvement n’a jamais réussi à faire sa mue. Et pourrait finir par disparaître sous sa forme institutionnelle, rongé par ses vieux démons.
Apparition d’un « nouveau FLNC », recrudescence des violences, création d’un collectif anti-mafia… Depuis quelque temps, la Corse est le théâtre d’événements que l’on pensait révolus. Sur l’île, beaucoup s’inquiètent d’une situation que les divisions entre les nationalistes et les tensions avec l’État n’arrangent pas.
Deux incendies criminels visant l’ancien président de la Chambre de commerce ont provoqué une mobilisation citoyenne. Ils pourraient être liés aux exactions d’un groupe mafieux qui accroît son emprise sur l’économie locale.
Pendant deux jours, Édouard Philippe a traversé la Corse en compagnie du président de l’exécutif insulaire, Gilles Simeoni. Sur la forme, le premier ministre a rétabli le contact entre l’État et les dirigeants nationalistes. Sur le fond, il a inscrit ses pas dans ceux d’Emmanuel Macron, qui se refuse à parler d’autonomie.
Le consortium CM Holding, propriétaire de la compagnie maritime Corsica Linea et du quotidien Corse-Matin, joue un rôle clé dans l’économie insulaire. Certains de ses dirigeants entretiennent des liens troubles avec le grand banditisme local.
Emmanuel Macron a achevé son « grand débat » à Cozzano, jeudi 4 avril, sans rencontrer les dirigeants nationalistes qui ont boycotté le rendez-vous. Depuis le début du quinquennat, la situation reste bloquée. Impossible d’avancer sans avoir au préalable purgé l’ensemble des non-dits entre l’État et la Corse, mais aussi entre les Corses eux-mêmes.
Victoire à la municipale de Bastia en 2014, première force politique aux territoriales de 2015, trois députés sur quatre aux législatives de 2017, majorité absolue aux territoriales de 2017… les nationalistes corses ont enchaîné les succès. Mais le plus dur reste à faire : gérer une île abîmée par des années de clanisme, et convaincre Paris de lâcher du lest sur l'autonomie.
Le président de la République ne s’est pas hissé à la hauteur du fait politique que représente la victoire des nationalistes. Lesquels n’ont toujours pas soldé la part sombre de leur héritage. Résultat : chacun campe sur ses positions, pour ne pas dire ses postures.
La visite du président en Corse a laissé un goût amer aux dirigeants nationalistes qui ont jugé son discours « très en deçà des attentes et des enjeux ». Emmanuel Macron a fermé la porte à la quasi-totalité de leurs revendications. Pendant deux jours, il s’est surtout attelé à montrer qui était le chef.
Au premier jour de sa visite dans l’île, Emmanuel Macron a profité de l’hommage rendu au préfet Érignac pour fermer d’emblée la porte à l’une des revendications des dirigeants nationalistes : l’amnistie des prisonniers. Un peu plus tard, il a été interpellé dans la rue par la femme d’Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l’assassinat du haut fonctionnaire.
Près de 8 000 personnes ont défilé samedi à Ajaccio à trois jours de la visite dans l’île du chef de l’État. Une façon pour les autonomistes et nationalistes, au pouvoir après avoir remporté les élections territoriales haut la main en décembre, d’« exprimer leur mobilisation et leur détermination » à obtenir des avancées de Paris.
La colère des dirigeants nationalistes de Corse exprimée à l’issue de leur rencontre avec Gérard Larcher, mardi 23 janvier, révèle le rapport de force que tente d’instaurer le président du Sénat avec l’exécutif.
Emmanuel Macron est annoncé en Corse, le 6 février, pour assister aux cérémonies marquant le vingtième anniversaire de l’assassinat du préfet Érignac. Un premier voyage officiel sur l'île qui revêt une dimension hautement politique après la victoire des nationalistes, conduits par Gilles Simeoni, aux territoriales.
La coalition nationaliste Pè a Corsica a remporté dimanche les élections territoriales en Corse alors que l’île de Beauté va se doter dès l’année prochaine d’une collectivité territoriale unique. Entretien avec son chef de file, Jean-Guy Talamoni.
Sans surprise, le duo nationaliste Simeoni-Talamoni remporte les élections territoriales en Corse alors que l’île de Beauté va se doter dès l’année prochaine d’une collectivité territoriale unique, fusionnant la région et les deux départements.