Manuel Valls multiplie les interventions médiatiques dans le but de s’imposer sur le sujet, avec le soutien de bon nombre de militants qui s’activent en coulisses et sur les réseaux sociaux. Mais sa conception de la laïcité reste très différente de celle du président de la République, qui entend continuer à s’inscrire « dans la droite ligne de la loi 1905 ».
La trajectoire de Caroline Fourest, vigie anxieuse d’une France sous « menace islamiste », éminence grise et visiteuse du soir de la gauche au pouvoir, est moins un cheminement personnel que le reflet d’une dérive : celle d’une gauche hagarde pour qui la République tient lieu depuis quinze ans de question sociale. Une enquête de la Revue du Crieur, dont le 6e numéro est sorti le 23 février 2017.
En difficulté après le premier tour de la primaire, Manuel Valls et ses lieutenants ont choisi de dépeindre Benoît Hamon en « communautariste », « ambigu » sur la laïcité. Une stratégie étrange, mais conforme à l'imaginaire vallsiste.
Dans son rapport annuel, l'Observatoire de la laïcité s'efforce de déminer le terrain un an avant l'élection présidentielle. Favorable au cas par cas pour résoudre les problèmes, il s'oppose à toute nouvelle législation.
Tous les deux ou trois ans, la France a son spasme Ramadan. Depuis 1995, il est honni par une grande partie de l’establishment français qui le soupçonne de communautarisme et d'islamisme radical. L’inclassable Tariq Ramadan va demander la nationalité française. L'initiative pourrait encore déclencher les passions. Premier volet de notre enquête en cinq parties sur cet intellectuel contesté.
Manuel Valls juge « essentielle » la bataille « culturelle et identitaire », davantage que « l’économie et le chômage ». Une façon d’incarner une vision « républicaine » se concentrant sur une islamophobie assumée sous couvert de laïcisme, un sentiment majoritaire dans la classe politique de gauche actuelle. Mais la jeunesse qui se mobilise est à mille lieues de cette obsession néfaste.
Lors d'un débat devant le Conseil représentatif des institutions juives de France, le Premier ministre Manuel Valls s'en est pris au président de l'Observatoire de la laïcité, l'ancien ministre Jean-Louis Bianco. Ce dernier lui a répondu vertement. François Hollande est sommé de se prononcer sur ce débat qui divise la gauche.
Y a-t-il une recrudescence d'antisémitisme en France ? Christine Lazerges, présidente de la CNCDH, Julie Van Rechem, enseignante en banlieue parisienne, et Marie-Anne Matard-Bonucci, professeur à Paris 8, débattent de la question.
Comment comprendre l’outrage fait à certains musulmans par les caricatures du prophète sans paraître justifier l’action des terroristes ? L’universitaire américaine d’origine pakistanaise Saba Mahmood invite à repenser la conception même de la laïcité et de la religion, pour éviter un choc frontal entre liberté d’expression et de croyance.
Plusieurs fois par semaine, le président de l’Observatoire de la laïcité Jean-Louis Bianco se déplace pour des rencontres partout en France. Sur le terrain, il est question de situations très concrètes, loin des fantasmes.
La profusion de livres publiés sur le sujet des attentats de Paris et des manifestations du 11 janvier 2015 ne constitue pas seulement un phénomène éditorial rentable. Ces ouvrages tentent de répondre à l’urgence de redéfinir ce qui lie, ou clive, un peuple. Ils dessinent une cartographie de la manière contradictoire dont se pense aujourd’hui la République.
Encore peu connu du grand public, l'imam de Bordeaux s'est imposé comme une figure incontournable de l'islam de France. Bernard Cazeneuve l'a ostensiblement choisi comme interlocuteur privilégié des pouvoirs publics dans sa volonté de relancer le dialogue avec les représentants musulmans au lendemain des attentats de janvier. Ses positions déroutent pourtant beaucoup de fidèles.
L’exécutif est à l’image de la gauche : divisé sur la laïcité. La preuve avec la proposition de loi sur les crèches privées, qui revient à l’Assemblée le 13 mai. François Hollande et la majorité de son gouvernement n’y sont pas favorables. Mais le PS a voté pour en commission. Et ne sait plus comment sortir de ce bourbier.
« Les Prêtres » censurés dans le métro, des jupes jugées trop longues au collège, un rabbin prié d'enlever sa kippa pour voter : les polémiques liées au respect de la laïcité se multiplient. Pour déminer le terrain, Mediapart a décidé de regarder comment ce principe s'appliquait au quotidien dans les collectivités territoriales et les entreprises.
Depuis la fin des années 1980, la tolérance à ce signe religieux musulman diminue en France. En témoignent les débats incessants pour en restreindre la visibilité. Écoles, crèches, universités, entreprises : les interdictions ou les projets d'interdiction se multiplient.
L'examen de la proposition de loi visant à interdire le port du voile dans les crèches privées, adoptée en commission des lois, est reporté. Jean-Louis Bianco, le président de l'Observatoire de la laïcité, juge ce texte « dangereux ». Il regrette que certains, au sein du PS, défendent une conception « punitive » de la laïcité.