Après l’avoir annoncé à plusieurs reprises, Emmanuel Macron a officiellement déclaré la fin de l’opération Barkhane, au Sahel, le 9 novembre 2022. Le bilan de Barkhane, qui avait pris la suite de l'opération Serval, lancée au Mali en 2013, est calamiteux: la situation sécuritaire n’a cessé de se dégrader et la présence des militaires français a été de plus en plus décriée dans les pays concernés. Nos reportages, enquêtes et analyses.
Niger, Burkina Faso, Mali : ces trois pays du Sahel ont été considérés comme le « pré carré » de la France en Afrique. Après une série de coups d’État, ils refusent la présence française, notamment militaire. Une récente polémique sur les visas est venue encore tendre les relations.
Officiellement, l’opération Barkhane a pris fin en novembre 2022. Pourtant, l’armée française compte toujours 2 500 soldats au Niger et au Tchad, et continue de faire la guerre aux groupes djihadistes. Dans quel but précis, et dans quel cadre légal ? Ces questions restent sans réponse.
« À l’air libre » reçoit le journaliste Olivier Dubois. Libéré le 20 mars dernier après presque deux ans de captivité au Sahel, il revient sur sa détention, ce qu’il en a tiré et les conditions de sa libération.
Comment est-on passé d’une opération au Sahel qui devait être courte à presque dix ans d’enlisement et un retrait, presque en catimini, des soldats français du Mali à l’été dernier ? Retour sur une décennie d'engagement militaire français au Sahel.
Le 11 janvier 2013, François Hollande lançait l’opération Serval au Mali. Dix ans plus tard, où en est la présence militaire française dans la région ? À quoi a-t-elle servi ? Mediapart publie les bonnes feuilles du livre du journaliste Rémi Carayol, « Le Mirage sahélien », qui revient sur cette guerre, ses impasses et sa face obscure.
Les ministres des armées et des affaires étrangères français se rendent jeudi 14 juillet au Niger, dans la foulée du défilé militaire parisien, pour une visite officielle. Ils vont tenter d’y convaincre leurs homologues qu’au Sahel, la France est désormais à l’écoute de ses alliés militaires et respecte la souveraineté de ses partenaires africains.
Alors que la force Barkhane quitte le Mali, un livre collectif revient sur les débuts de l’engagement militaire français au Sahel, en 2013. Une réflexion, en creux, sur la fabrique de la politique étrangère française, le rapport de nos sociétés à la guerre et le pouvoir des sciences sociales.
Alors que la fin de l’opération militaire a été officialisée, jeudi 17 février, présidence et armée française semblent incapables de dresser un bilan sincère de leurs échecs politiques et militaires dans la région. Ils sont pourtant nombreux.
Le reporter français a été enlevé le 8 avril 2021 à proximité de Gao, au Mali. Depuis une courte vidéo où il se disait aux mains d’un groupe djihadiste, ses proches n’ont plus de nouvelles. S’estimant abandonnés par l’État, ils en appellent à l’opinion publique française.
En exigeant le départ de l’ambassadeur français, la junte au pouvoir à Bamako a franchi une nouvelle étape dans la « guerre de la salive » qui l’oppose à Paris depuis plusieurs mois. La prochaine mesure pourrait être l’annonce du retrait de la force Barkhane.
Face à la volonté des militaires de s’éterniser au pouvoir, les chefs d’État de la sous-région ont imposé un blocus économique sur le Mali. Mais ces mesures soutenues par la France, qui risquent d’aggraver la crise, ne passent pas du tout à Bamako, où la junte bénéficie d’une cote de popularité au plus haut.
Il y a un an, la force Barkhane bombardait une cérémonie de mariage à Bounti et tuait 22 hommes, dont 19 civils. Si cette bavure a été abondamment couverte par les médias, les exactions commises dans la même région par l’armée malienne les semaines suivantes sont passées inaperçues. L’armée française, qui accompagnait les Maliens sur le terrain dans le cadre d’une opération d’envergure, pouvait difficilement les ignorer.
Plusieurs manifestants qui voulaient barrer la route à un convoi de l’opération Barkhane ont été tués, et d’autres blessés, au Burkina Faso et au Niger. L’armée française reconnaît avoir fait usage d’armes létales. Ces incidents interviennent dans un contexte tendu, alors que l’image de la force Barkhane est dégradée au Sahel, et que la politique de la France y est de plus en plus contestée.
Depuis un an et demi, la force Barkhane est accusée dans au moins trois cas d’avoir bombardé des civils. Des chercheurs soupçonnent la France de mener, comme les États-Unis au Moyen-Orient, des « frappes signatures », fondées sur une interprétation très contestée du droit de la guerre.
Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 10 juin la réduction progressive des effectifs de l’opération Barkhane, engagée depuis 2014 au Sahel. Cette décision confirme plusieurs axes de la politique française vis-à-vis du continent africain : sortir de bourbiers où l’armée française a plus à perdre qu’à gagner, mais aussi sanctionner symboliquement des régimes considérés comme peu « franco-compatibles » pour se recentrer sur les pôles de « stabilité », fussent-ils dirigés par des autocrates.
Le 27 avril, la France a « fermement condamné » la répression de manifestations qui ont fait au moins six morts au Tchad. Mais par son soutien appuyé, elle a de fait avalisé un coup d’État.