Dossier Au Sahel, l’échec de la France

Après l’avoir annoncé à plusieurs reprises, Emmanuel Macron a officiellement déclaré la fin de l’opération Barkhane, au Sahel, le 9 novembre 2022. Le bilan de Barkhane, qui avait pris la suite de l'opération Serval, lancée au Mali en 2013, est calamiteux : la situation sécuritaire n’a cessé de se dégrader et la présence des militaires français a été de plus en plus décriée dans les pays concernés. Nos reportages, enquêtes et analyses.

Présence militaire au Sahel : la France promet qu’elle a changé

Emmanuel Macron lors d'une visite aux troupes françaises stationnées sur le base aérienne de Niamey, le 22 décembre 2017. © Ludovic Marin / AFP

Les ministres des armées et des affaires étrangères français se rendent jeudi 14 juillet au Niger, dans la foulée du défilé militaire parisien, pour une visite officielle. Ils vont tenter d’y convaincre leurs homologues qu’au Sahel, la France est désormais à l’écoute de ses alliés militaires et respecte la souveraineté de ses partenaires africains.

Dans la fabrique de la guerre au Sahel

Afrique(s)

Un hélicoptère français dans le ciel malien, en mars 2019. © Daphné BENOIT / AFP

Alors que la force Barkhane quitte le Mali, un livre collectif revient sur les débuts de l’engagement militaire français au Sahel, en 2013. Une réflexion, en creux, sur la fabrique de la politique étrangère française, le rapport de nos sociétés à la guerre et le pouvoir des sciences sociales.

Sahel : l’opération Barkhane se retire, la France reste droite dans ses bottes

Défense et diplomatie — Analyse

Un militaire et un hélicoptère français de l’opération Barkhane au Mali, le 20 janvier 2022. © Photo Antonin Burat / Zeppelin / Sipa

Alors que la fin de l’opération militaire a été officialisée, jeudi 17 février, présidence et armée française semblent incapables de dresser un bilan sincère de leurs échecs politiques et militaires dans la région. Ils sont pourtant nombreux.

Le journaliste Olivier Dubois retenu en otage depuis dix mois au Sahel

Afrique(s) — Note de veille

Le reporter français a été enlevé le 8 avril 2021 à proximité de Gao, au Mali. Depuis une courte vidéo où il se disait aux mains d’un groupe djihadiste, ses proches n’ont plus de nouvelles. S’estimant abandonnés par l’État, ils en appellent à l’opinion publique française.

Au Mali, la France en terre hostile

Afrique(s) — Analyse

En exigeant le départ de l’ambassadeur français, la junte au pouvoir à Bamako a franchi une nouvelle étape dans la « guerre de la salive » qui l’oppose à Paris depuis plusieurs mois. La prochaine mesure pourrait être l’annonce du retrait de la force Barkhane.

Mali : le blocus économique du pays met la junte au pied du mur

Afrique(s) — Analyse

Face à la volonté des militaires de s’éterniser au pouvoir, les chefs d’État de la sous-région ont imposé un blocus économique sur le Mali. Mais ces mesures soutenues par la France, qui risquent d’aggraver la crise, ne passent pas du tout à Bamako, où la junte bénéficie d’une cote de popularité au plus haut.

Opération « Éclipse » au Mali : les soldats maliens tuent des civils, l’armée française se tait

Afrique(s)

Il y a un an, la force Barkhane bombardait une cérémonie de mariage à Bounti et tuait 22 hommes, dont 19 civils. Si cette bavure a été abondamment couverte par les médias, les exactions commises dans la même région par l’armée malienne les semaines suivantes sont passées inaperçues. L’armée française, qui accompagnait les Maliens sur le terrain dans le cadre d’une opération d’envergure, pouvait difficilement les ignorer.

Barkhane, le crépuscule de la force

Afrique(s) — Analyse

Un soldat français de l’opération Barkhane sur l'aéroport international de Bamako, au Mali, le 19 février 2016. © Photo Miguel Medina / AFP

Plusieurs manifestants qui voulaient barrer la route à un convoi de l’opération Barkhane ont été tués, et d’autres blessés, au Burkina Faso et au Niger. L’armée française reconnaît avoir fait usage d’armes létales. Ces incidents interviennent dans un contexte tendu, alors que l’image de la force Barkhane est dégradée au Sahel, et que la politique de la France y est de plus en plus contestée.

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Sahel : les frappes de l’armée française dans le collimateur

Afrique(s) — Enquête

Depuis un an et demi, la force Barkhane est accusée dans au moins trois cas d’avoir bombardé des civils. Des chercheurs soupçonnent la France de mener, comme les États-Unis au Moyen-Orient, des « frappes signatures », fondées sur une interprétation très contestée du droit de la guerre.

Au Sahel, la France réduit et transforme l’opération Barkhane

International — Analyse

Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 10 juin la réduction progressive des effectifs de l’opération Barkhane, engagée depuis 2014 au Sahel. Cette décision confirme plusieurs axes de la politique française vis-à-vis du continent africain : sortir de bourbiers où l’armée française a plus à perdre qu’à gagner, mais aussi sanctionner symboliquement des régimes considérés comme peu « franco-compatibles » pour se recentrer sur les pôles de « stabilité », fussent-ils dirigés par des autocrates.

Tchad : comment la France a avalisé un coup d’Etat

Afrique(s)

Le 27 avril, la France a « fermement condamné » la répression de manifestations qui ont fait au moins six morts au Tchad. Mais par son soutien appuyé, elle a de fait avalisé un coup d’État.

Soutien militaire au Tchad: l’anomalie démocratique

Défense et diplomatie

En soutenant de fait le coup d’État du fils du président Déby, Emmanuel Macron a engagé la France sur un chemin dangereux. Une décision prise dans le huis clos de l’Élysée, dont députés et sénateurs semblent tout ignorer, jusqu’à la légalité.

Au Tchad, la France perd son allié Idriss Déby Itno dans des circonstances opaques

Afrique(s)

À l’image de sa gouvernance, l’une des plus troubles du continent, les circonstances du décès du président tchadien, annoncé mardi par l’armée, restent floues. Officiellement, il est mort des suites d’une blessure reçue lors de combats ce week-end. 

La bavure de Bounti se résume à une «bataille informationnelle» pour la France

Afrique(s)

Mise en cause dans un rapport des Nations unies, la France se dit victime d’une « guerre informationnelle ». Paris affirme que ses forces ont bombardé des djihadistes, et non des civils réunis pour un mariage, le 3 janvier au Mali.

Tchad: la victoire attendue de notre «ami» Idriss Déby Itno

Afrique(s) — Analyse

Au pouvoir depuis trente ans grâce au soutien de la France, le président tchadien sortira probablement vainqueur, une fois encore, du scrutin présidentiel de dimanche. Victoire d’autant plus prévisible que ses véritables opposants ont retiré leur candidature pour ne pas cautionner une mascarade électorale acceptée d’avance par Paris.

Au Mali, l’ONU accuse la France d’avoir tué des civils

Afrique(s)

Une enquête des Nations unies conclut qu’une frappe aérienne conduite par l’armée française au Mali, en janvier, a tué dix-neuf civils réunis pour un mariage, et non pas seulement des djihadistes, comme le dit le gouvernement.