Officiellement, l’Élysée ne veut parler que de « partenariat technologique » lors de la visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane en France du 8 au 10 avril. Officieusement, l’exécutif est sous pression pour ses ventes d’armes au Royaume, qui alimentent le conflit au Yémen.
Dans la nuit du 25 au 26 mars 2015, une coalition dirigée par l’Arabie saoudite lançait une offensive au Yémen qui se poursuit actuellement, faisant plus de 10 000 morts civils d’après les derniers chiffres connus. Une étude juridique, rendue publique le 20 mars par les ONG Amnesty International et ACAT, interroge la légalité des transferts d’armes de la France dans le cadre de ce conflit.
C’est un document rare car très peu d’images montrent la violence de la guerre au Yémen. Rare aussi car ce sont des enfants qui racontent. Ce document, France 2 le diffusera le jeudi 8 février à partir de 21 heures dans l'émission « Envoyé spécial ». La Yéménite Khadija al-Salami explique son parti pris de réalisation lors du tournage.
Menacé de famine, le Yémen reste l’un des « pires endroits sur la planète pour les enfants », estime l’Unicef, qui dresse un bilan effroyable des souffrances causées par une guerre sans issue. L’Arabie saoudite bénéficie toujours d’une totale impunité.
Le parlement européen a adopté jeudi, à une large majorité, une résolution non contraignante, qui critique violemment la diplomatie économique de la France vis-à-vis de Riyad.
La France soutiendra-t-elle la création d’une commission internationale d’enquête sur les crimes de guerre au Yémen ? Ou s’alignera-t-elle sur la volonté de l’Arabie saoudite d’enterrer tout examen de ses actions, afin de garantir les ventes d’armes tricolores ?
Alors que la coalition militaire emmenée par l’Arabie saoudite menace de détruire le port par lequel transite l’aide humanitaire, contrôlé par les rebelles houthistes, de nombreuses ONG craignent pour le sort de millions de Yéménites.
La guerre au Yémen dispose de tous les ingrédients pour être une poudrière et le tombeau des espoirs de changement dans le monde arabe, tout comme celui du droit humanitaire international.
Depuis lundi se tient à Genève la seconde conférence internationale du Traité sur le commerce des armes (TCA), qui cherche à bannir les exportations de matériel militaire vers des pays ou des groupes susceptibles de commettre des crimes de guerre. Plusieurs organisations internationales dénoncent les livraisons de Paris à l'Arabie saoudite.
Deux rapports officiels très attendus sur les ventes d'armes de la France ont été rendus publics ce mercredi. Dans les faits, le manque de détails prévaut, et rien ne permet d'établir que des armes françaises sont utilisées par exemple au Yémen pour commettre des crimes de guerre.
Rapports ministériels lapidaires, opacité des sociétés, négation des droits de l’homme… Si le ministre de la défense saoudien a annulé sa visite à Paris ce lundi 25 avril, le commerce des armes avec l’Arabie saoudite reste une obsession française depuis l’élection de François Hollande. Quitte à ignorer les crimes de guerre probablement commis au moyen d'armes françaises.
Un nouveau cycle de négociations impliquant l'Arabie saoudite et les rebelles houthis s'est ouvert mi-avril à Koweït. Mais plus d'un an après le début de la guerre au Yémen, les dynamiques contradictoires sur le terrain rendent illusoire, pour l'instant, tout type de règlement politique.
Depuis le déclenchement de l’opération militaire saoudienne le 26 mars, plus de 2 600 personnes sont mortes au Yémen, selon l'ONU, et la situation humanitaire y est catastrophique. Alors que les pourparlers se poursuivent à Genève, 500 000 Yéménites forcés de quitter leurs logements sont sans ressources.
La grille de l’affrontement religieux entre chiites et sunnites ne permet pas, seule, de décrypter le chaos qui règne aujourd’hui au Yémen. Les raids de l’aviation de l’Arabie saoudite et de ses alliés, qui ont plongé le pays dans une situation humanitaire désastreuse, ne sont pas une solution à la crise.
Au Yémen et face à l’Iran, l’Arabie saoudite a mis en œuvre une réplique en grand de son intervention à Bahreïn pour écraser le mouvement révolutionnaire en 2011. Un processus qui va modifier les rapports de force régionaux pour la décennie à venir.
L’entrée en guerre de l’Arabie saoudite au Yémen, plongé dans la guerre civile, ouvre un nouveau front au Moyen-Orient dans la lutte que se livrent Riyad et Téhéran. L'Iran soutient la rébellion houthiste dont l'offensive met fin à un dialogue national qui laissait espérer un horizon pacifié.