L’implication de la France, le régime de Paul Kagame, la justice transitionnelle et internationale, les recherches et l'enjeu crucial des archives: retrouvez nos analyses, enquêtes et reportages.
Alors que leurs voisins éliminaient systématiquement les Tutsis, eux ont choisi de les sauver. Comment leur rendre hommage ? Vingt-cinq ans après le génocide, la place réservée par les Rwandais à leurs « Justes » incarne les tiraillements d’une société aux plaies encore à vif.
Il y a vingt-cinq ans débutait à 6200 kilomètres de Paris, dans un confetti de l’Afrique équatoriale appelé Rwanda, le dernier génocide du XXe siècle. Il y a vingt-cinq ans, la France s’est compromise avec un régime génocidaire. Voici pourquoi.
Cerner les contours du dernier crime de masse du XXe siècle pour en écrire l’histoire suppose de progresser au milieu d’une grande confusion intellectuelle, de blocages politiques, de silences militaires et de pièges tendus par les révisionnistes.
Le président de la République ne se rendra pas à Kigali pour le 25e anniversaire du génocide. Mais il a promis d’ouvrir à un comité d’historiens trié sur le volet « l’ensemble des fonds d’archives ». Qu’en sera-t-il vraiment ?
Vingt-cinq ans après le génocide, les fantômes du Rwanda divisent encore profondément l’armée française: d’un côté, les tenants de l’honneur de la France qui aurait tout fait pour ramener la paix ; de l’autre, les pourfendeurs des « fautes » inavouées de la politique menée par l’Élysée de François Mitterrand.
Alors que le génocide est quasiment achevé, la France lance, fin juin 1994, l’opération Turquoise. Officiellement, c’est une opération « humanitaire » pour sauver le plus de civils possible. En réalité, cette opération va figer les positions militaires, sauver les gros poissons du génocide et constituer l’origine d’un mensonge toxique, dont l’armée française n’est toujours pas guérie vingt-cinq ans après.
Jamais un officier de si haut rang de l’armée française n'avait dressé un bilan aussi sévère de l’action de la France avant et pendant le génocide de 1994 au Rwanda. Dans un entretien à Mediapart et à la cellule investigation de Radio France, le général Jean Varret dénonce les « fautes » de la France commises sous la pression d’un « lobby militaire ». Premier épisode d’une série d’enquêtes et de reportages que nous publions vingt-cinq ans après la tragédie rwandaise.
De l’attentat contre le président rwandais Habyarimana aux ventes d’armes illégales en faveur du régime génocidaire, Mediapart et Radio France révèlent des documents inédits, dont une note de la DGSE, sur le génocide contre les Tutsis du Rwanda, qui a fait près d’un million de morts en 1994.
Mediapart rend publique une vidéo filmée à l’été 1994 par des militaires français, qui jette une lumière crue sur la passivité de l’armée pendant l’un des événements les plus embarrassants pour la France dans le dossier rwandais : le massacre de Bisesero.
Vingt ans après le génocide des Tutsis, il est difficile de ne pas admirer les réussites du président rwandais. Mais les éléments les plus sombres de son régime, tus pendant longtemps, menacent de le rattraper.
Stéphane Audoin-Rouzeau, historien de la Grande Guerre, a été ébranlé par ses séjours au Rwanda. Il livre un texte à la fois personnel, scientifique et cinglant sur l’implication de la France dans le génocide des Tutsis, qui résonne d’un poids particulier sous la plume de ce « conservateur », spécialiste de l’anthropologie du combat et des massacres de masse.
Lassé par l’interminable instruction française sur l’attentat déclencheur du génocide des Tutsis, Kigali a décidé d’ouvrir une enquête sur l’implication de vingt militaires français dans ce qui s’est passé en 1994.
Des documents militaires inédits, dont Mediapart et France Inter ont pris connaissance, montrent que l’armée française a laissé se perpétrer en connaissance de cause des massacres contre la minorité tutsie pendant le génocide au Rwanda en 1994, alors même que sa mission confiée par les Nations unies était de les empêcher. Ces documents sont aujourd'hui entre les mains de la justice.
Un colloque international sur le génocide des Tutsis, prévu à l’Assemblée nationale le 19 octobre, aura finalement lieu au Sénat. En cause : le refus in extremis du groupe socialiste de prêter une salle. Il invoque un problème d'agenda. Les organisateurs s’insurgent.
L'association Survie a déposé lundi 2 novembre 2015 une plainte contre X visant la possibilité que la France se soit rendue complice du génocide contre les Tutsis en livrant des armes au régime rwandais début 1994. Plusieurs documents et déclarations étayent cette plainte.
En laissant entendre qu'il rendait publics les documents de la présidence Mitterrand sur le génocide rwandais, l'exécutif a prétendu jouer la transparence. En fait, il n'en est rien : ces archives sont sans doute déjà connues et les plus pertinentes sont dans les ministères de la défense et des affaires étrangères, qui manient la langue de bois.