Coupable d’avoir permis au Qatar de financer le Hamas pendant qu’il refusait de négocier avec l’Autorité palestinienne, développait la colonisation et tentait d’échapper à ses procès, le premier ministre israélien va devoir rendre des comptes. Avant même la fin de la guerre ?
Au 24e jour du conflit, l’incursion au sol continue dans l’enclave palestinienne. Alors que l’OMS et l’UNWRA alertent sur la situation sanitaire à Gaza, Benyamin Nétanyahou a réaffirmé lundi soir son opposition ferme à tout cessez-le-feu.
Dans une chronique que publie Mediapart, la journaliste et essayiste explique pourquoi elle a eu, ces derniers jours, « plusieurs fois l’impression de perdre la tête », face à « la catastrophe en Israël-Palestine ».
Dans le bourg de Sderot, à un kilomètre de Gaza à vol d’oiseau, ou dans les villes un peu plus éloignées d’Ashkelon ou Netivot, la guerre en cours est d’abord, et surtout, un bruit continu et sourd d’explosions, rythmé aussi par les alertes aux roquettes palestiniennes.
Pour Rima Hassan, juriste et fondatrice de l’Observatoire des camps de réfugiés, ce qui se passe à Gaza est un « carnage », qui relève d’une logique de « génocide ». Elle dénonce le cynisme de Nétanyahou et la récupération du Hamas.
Au 23e jour de la guerre au Proche-Orient, les appels à un cessez-le-feu humanitaire se multiplient. Le secrétaire général de l’ONU s’alarme d’une situation « de plus en plus désespérée d’heure en heure ». L’aide humanitaire promise par Israël est largement insuffisante, tandis que les combats continuent.
Pendant l’offensive massive d’Israël vendredi soir, un frère et une sœur tentent de joindre leur père bloqué à Gaza, en vain. Ils appellent la cellule de crise du ministère des affaires étrangères et découvrent qu’elle n’est plus opérationnelle 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, alors que 170 ressortissants français sont pris sous les bombes. Mediapart publie les enregistrements de leur conversation avec les autorités.
Depuis deux semaines, l’armée israélienne répète aux habitants du nord de l’enclave et de la ville de Gaza de se déplacer vers le sud pour « leur propre sécurité ». Selon l’ONU, plus d’un million de personnes ont suivi cet ordre d’évacuation. Elles n’ont pas pour autant été épargnées par les bombardements.
Alors que le ministre israélien de la défense annonce que le conflit est entré dans une nouvelle phase, les familles des 229 otages détenus à Gaza se sont rassemblées samedi dans la capitale israélienne, après une nuit d’angoisse et d’incertitude.
Keir Starmer, chef des travaillistes, est accusé par un nombre croissant de membres et d’élus de son parti d’avoir fait preuve d’une maladresse grave dans son analyse de la situation au Proche-Orient.
Pour l’écrivain et journaliste israélien Michel Warschawski, Israël est en train de perpétrer « un crime contre l’humanité » dans la bande de Gaza. Il dénonce aussi la médiocrité du débat politique en France.
Pendant que l’offensive israélienne se poursuit, les communications avec Gaza restent coupées ce samedi, au risque que ce blackout serve « de couverture à des atrocités de masse », selon l’ONG Human Rights Watch. « La guerre dans la bande de Gaza sera longue et difficile », avertit Benyamin Nétanyahou.
À Mevasseret Tsion, à quelques kilomètres de la vieille ville de Jérusalem, la télé est branchée 24 heures sur 24 sur les chaînes d’info. Moti Levy, propriétaire d’un garage, estime que l’énormité des attaques du Hamas le 7 octobre a fait changer le pays de paradigme vis-à-vis de son armée.
Avant l’actuelle offensive israélienne, en riposte à l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » du Hamas, l’enclave palestinienne avait déjà fait l’objet de trois terribles offensives de l’armée israélienne, avec, à chaque fois, des bombardements indiscriminés et des destructions massives qui ont fait des milliers de victimes.
Vendredi 27 octobre au soir, les forces armées israéliennes ont annoncé avoir « élargi leurs opérations au sol » dans la bande de Gaza. L’annonce a été précédée de bombardements d’une ampleur inédite sur l’enclave et d’une coupure massive des télécommunications. Le Hamas a fait état de « violents combats ».
Depuis le 7 octobre, au moins 23 journalistes ont été tués dans la bande de Gaza. Vendredi, la Fédération internationale des journalistes a réclamé l’ouverture d’une enquête sur leur mort en dénonçant des frappes israéliennes les ciblant « délibérément ».