Horreur et stupéfaction chez beaucoup d'observateurs: parfait inconnu, le premier ministre belge Herman Van Rompuy sera le président du Conseil européen. La baronne (et travailliste) britannique Catherine Ashton a été nommée haut représentant de l’UE aux affaires étrangères. Pourtant ces nominations se révèlent être un acte de lucidité, à défaut de courage. Car Herman Van Rompuy nous montre ce qu'est l'Union européenne aujourd'hui: une machinerie institutionnelle d'une folle complexité. Et un espace politique où les chefs d'Etat sont fermement déterminés à garder la main contre toute tentative fédéraliste. Analyse.
Un ministre franco-allemand ! Nicolas Sarkozy veut du grand et du symbolique pour recoller les morceaux de la relation franco-allemande. Depuis des mois, l'ancien ministre de la culture Jack Lang est candidat officieux à la fonction. Mais à Berlin, Angela Merkel n'est pas emballée. Interrogé par Mediapart, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche met en avant des «problèmes juridiques et constitutionnels» et estime qu'il y a «des choses plus lourdes à faire». Il ne veut pas plus entendre parler de Jack Lang. La trouvaille présidentielle a du plomb dans l'aile...
Plus le débat avance, plus la confusion règne. Personne n'est en mesure aujourd'hui de dire à quoi va ressembler la fiscalité locale. Seule certitude: la taxe professionnelle aura disparu au 1er janvier 2010, comme le souhaite le président de la République. Pour les collectivités, c'est 11 milliards d'euros de recettes en moins. Dans l'incapacité de produire la moindre estimation budgétaire de la mesure, le gouvernement marche à l'aveugle.
La flambée de l'or n'est-elle qu'un nouvel accès de fièvre spéculatif, comme le métal jaune en a connu en 2008, ou l'annonce d'un basculement lié à la perte de crédibilité du dollar et à la certitude d'un retour de l'inflation? Fait nouveau: les achats des banques centrales des pays émergents. Ce retour de l'or sur le devant de la scène sanctionne l'échec des banques centrales occidentales, à commencer par la Fed, dans la préservation de la valeur de la monnaie.
A trois semaines de l'ouverture de la conférence de Copenhague sur le climat, son échec semble programmé. Il est largement provoqué par la valse-hésitation entretenue depuis un an par l'administration Obama. Son refus de s'engager sur des objectifs chiffrés et contraignants de réduction des gaz à effet de serre rend impossible la conclusion d'un nouveau traité qui succéderait au Protocole de Kyoto. «Les Etats-Unis sont le problème, il n'y a aucun doute», estime le ministre français Jean-Louis Borloo, reprenant le point de vue de nombreux pays. Les Etats-Unis, en refusant d'assumer leur rôle de superpuissance dans la “diplomatie climatique”, laissent du coup la voie libre à la Chine. Enquête.
Le parquet de Nanterre a cité à comparaître Antoine Zacharias pour «abus de biens sociaux». Cette décision est sans précédent: jamais le parquet n'a poursuivi au pénal un ancien dirigeant du Cac 40 pour ses rémunérations abusives. Trois ans après, l'affaire Vinci continue de symboliser la cupidité de certains patrons. Question: à partir de quel niveau de rémunération la justice peut se mêler de décisions validées par un conseil d'administration? Analyse.
Il y a un an, jour pour jour, le congrès de Reims se terminait, et Ségolène Royal ne parvenait pas à convaincre les cadres du parti socialiste, préférant miser sur les urnes militantes. En laissant finalement lui échapper l'appareil du PS, la candidate défaite à la présidentielle de 2007 est obligée d'inscrire son destin national en s'écartant de son modèle mitterrandien.
En 2006-2007, le Technocentre de Renault a connu trois suicides. Après un audit effectué par Technologia, le cabinet qui intervient aujourd'hui chez France Télécom, la direction avait annoncé un plan d'urgence. Bilan? Selon la CFDT, qui vient de rendre publique une étude auprès des salariés, un ingénieur sur dix continue de souffrir au travail. Pour la CGT, le plan d'urgence était avant tout un plan de com’...
Jeudi 12 novembre à La Chapelle-en-Vercors (Drôme), Nicolas Sarkozy a apporté «sa contribution» au débat sur l'identité nationale lancé par son ministre de l'immigration, Eric Besson. Le chef de l'Etat a prononcé un discours de combat, tout à la gloire d'une France éternelle et d'une République idéale, sans un mot pour l'Europe et l'ailleurs. Comme aux plus beaux jours de la campagne de 2007 quand il s'agissait de draguer sur les terres du Front national. Comme au temps de l'«autre politique» portée dans les années 1990 par le trio Pasqua-Séguin-Chevènement.
La République n’a pas tremblé. Ni même frémi ou titubé. Alors qu’il avait promis des révélations fracassantes, notamment sur l’affaire de l’Angolagate après sa condamnation à un an de prison ferme fin octobre, l’ancien ministre de l’intérieur s’est surtout livré, jeudi 12 novembre, à un admirable numéro de cabotinage médiatique devant les caméras de télévision. S’il a épargné Nicolas Sarkozy, il a pris à partie Jacques Chirac et Dominique de Villepin. Tout sauf un hasard.