La rentrée sociale s'annonce compliquée, alors François Chérèque et Bernard Thibault prennent les devants. Jeudi 27 août, le dirigeant de la CFDT a invité celui de la CGT à son université d'été. Objectif: s'afficher unis pour relancer la mobilisation sociale, même s'ils divergent sur les modalités. Les deux premiers syndicats français tiennent bientôt leur congrès. Et rêvent tout haut de réorganiser un paysage syndical très émietté.
En juillet, Pôle Emploi a enregistré 10.700 demandeurs d'emploi supplémentaires. Une «hausse limitée» selon le gouvernement, mais qui annonce des mois beaucoup plus difficiles. La vraie-fausse baisse surprise du mois de juin semble déjà loin: à la rentrée, les chômeurs vont affluer. Ce vendredi, les acteurs de l'emploi tant du privé que du public sont convoqués à Bercy pour une grande réunion de rentrée censée mettre en scène la «mobilisation» gouvernementale contre le chômage.
Premier conseil des ministres de rentrée ce mardi et nouvelle réunion avec les représentants des banques: Nicolas Sarkozy fait tout son possible pour focaliser l'opinion sur les fauteurs de crise, les traders, et ceux qui à l'échelle internationale ne font rien pour modifier en profondeur le système économique mondial. Une stratégie d'occultation qui peine à masquer une réalité franco-française tendue.
Alors que le premier tour de l'élection présidentielle est loin d'avoir dissipé toutes les incertitudes, il restait une dernière question à poser afin de refermer la série de reportages de l'envoyé spécial de Mediapart en Afghanistan, Thomas Cantaloube. Il s'agit bien évidemment de la pertinence de la présence de dizaines de milliers de soldats étrangers sur le sol afghan. Font-ils partie du problème, ou sont-ils un élément de solution aux guerres qui ravagent le pays depuis trente ans ?
Grande gueule, la tête d'affiche d'Europe-Ecologie a bousculé les militants lors des universités d'été de Nîmes, mais l'emporte toujours à l'applaudimètre. Ayant décidé de rester présent dans la vie politique française, il plaide pour que l'écologie politique refonde la gauche en la recentrant. Porté par la dynamique des européennes, il garde même la confiance de Verts jusqu'ici méfiants.
Le Peterson Institute for International Economics publie une étude qui réévalue fortement à la hausse (entre 300 et 700 milliards de dollars) les bénéfices pour l'économie mondiale d'une conclusion positive du cycle de Doha à l'Organisation mondiale du commerce. Optimiste mais plausible. Des gains d'autant plus appréciables que la crise financière a provoqué une contraction sans précédent des échanges commerciaux et qu'un retour du protectionniste reste possible.
Le feuilleton de la vente d'Opel par General Motors aura occupé tout l'été la classe politique et la presse allemandes. Le bras de fer interminable entre le constructeur de Detroit, tout juste sorti de la faillite, et les pouvoirs publics allemands sur le choix du repreneur, un équipementier canadien allié à une banque d'Etat russe ou un fonds d'investissement d'origine américaine, se lit comme un thriller à rebondissements.
Tout est reparti comme au bon vieux temps. La BNP-Paribas a provisionné 1 milliard d'euros au deuxième trimestre en vue d'honorer les bonus de fin d'année de ses traders. Mais toutes les banques font comme elle. En dépit des 20 milliards d'euros d'aides de l'Etat, aucune n'a renoncé à verser des rémunérations variables à ses traders. A la différence des Etats-Unis, il est impossible d'en donner le montant. L'opacité la plus totale règne en la matière. Les faibles mesures demandées par l'Etat en contrepartie des aides publiques se révèlent sans effet, selon la Cour des comptes. L'Etat a organisé son impuissance.
C'est une nouvelle illustration du capitalisme à la française. La Commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers vient de remettre son rapport sur le délit d'initiés présumé d'EADS. Des quatre griefs qu'avaient mis en évidence les enquêteurs du gendarme boursier, il n'en reste plus qu'un: l'information privilégiée sur les retards de l'A 380 au printemps 2006. Sur les dix-sept personnes au début mises en cause, sept seulement sont accusées d'avoir commis un délit d'initiés. Les deux actionnaires principaux d'EADS, Lagardère et Daimler, qui ont vendu chacun 7,5% du capital en avril 2006 avant que les déboires du gros porteur soient rendus publics sont blanchis. Ils ne savaient rien. Analyse d'un déminage.
C’est la surprise de la fin juillet: le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 18 600 en juin, d’après Pôle Emploi. Christine Lagarde (photo) n’a pas manqué d’applaudir cette première baisse du chômage depuis onze mois, «signal encourageant». La Bourse, de son côté, affiche une vigueur étonnante, avec une progression de 13% du CAC 40 en deux semaines. Assiste-t-on à une reprise sur les fronts de l’emploi et de la finance ? Prudence. Les derniers chiffres du chômage, comme les cours boursiers des dernières séances, sont trompeurs. Décryptage.