Au prétexte de ne laisser aucun Français de côté, les grands médias ont ouvert leurs colonnes au RN en rompant le cordon sanitaire autrefois de rigueur. Dans certaines rédactions, l’heure est à la protestation ou au moins à l’introspection.
Le réformateur Massoud Pezeshkian, quasi inconnu, a été élu avec 53,6 % des suffrages. Son élection permet au régime de montrer qu’il est capable d’ouverture après la féroce répression du mouvement « Femme, vie, liberté ». Cela pourrait aussi donner l’occasion à la société civile de se reconstruire.
Les évolutions politiques outre-Atlantique nous tendent un miroir – et réciproquement. L’électorat non diplômé, hors des grandes villes, y a été perdu par la gauche. Tandis que la droite a assis son hégémonie culturelle avec l’aide de médias complaisants sinon totalement acquis.
Après le choc du premier tour, les collectifs citoyens du NFP ont repris la mobilisation de plus belle. Ils demandent désormais aux partis de s’engager résolument à les soutenir, notamment en zones rurales, pour qu’ils s’implantent après le 7 juillet.
Le RN a d’ores et déjà remis à plus tard sa promesse d’impôt sur la fortune financière, certainement pour ne pas brusquer le patronat. Sa proposition est, du reste, bien moins ambitieuse que celle de l’union de la gauche et charrie des relents douteux.
Les chercheurs et chercheuses qui travaillent sur le racisme subi par les musulmans sont confrontés à des insultes ou des menaces. En pleine montée de l’extrême droite, ils redoutent des coupes dans les financements de leurs recherches et la hausse des agressions à leur encontre.
La compétition politique est toujours structurée en trois pôles, dont les poids respectifs évoluent. L’extrême droite est la grande gagnante, mais la gauche stagne au même niveau depuis 2017. Le danger pour elle : rester le « tiers exclu » du pouvoir.
Les députés sortants de gauche sont en position très favorable dans une majorité de cas en Guyane, à La Réunion, en Martinique et en Guadeloupe. Mais, fait nouveau, l’outre-mer pourrait envoyer un voire deux députés RN au Palais-Bourbon.
Un candidat aux publications antisémites à plus de 30 % en Meurthe-en-Moselle, une nostalgique de Franco en tête dans les Pyrénées-Atlantiques : même les pires des pires des aspirants députés du RN ont réalisé des scores spectaculaires.
La participation élevée n’a pas bénéficié à l’alliance des partis de gauche. Ils appellent à la mise en branle d’un « nouveau front républicain » pour éviter que l’extrême droite soit majoritaire le 7 juillet. S’ils annoncent le désistement de leurs candidats arrivés en troisième position en cas de triangulaire, leurs regards sont tournés vers les macronistes, de la réciprocité desquels ils doutent encore.