Effondrement du camp macroniste, renforcement de la gauche, poussée du RN… À la veille d’un scrutin incertain et historique, passage en revue des enjeux pour les principales forces politiques en présence.
L’extrême droite et ses passions tristes seront opposées dans la majorité des seconds tours des législatives au projet du Nouveau Front populaire. Dépasser la tétanie par les affects joyeux qu’il inspire est un enjeu crucial pour les jours à venir.
Une décision déroutante a été rendue jeudi dans cette affaire emblématique des débuts de l’ère #MeToo, marquée par un débat juridique complexe autour de la notion de « contrainte morale ». Les deux parties envisagent de se pourvoir en cassation.
Cent ans après l’assassinat qui a marqué la bascule du pays dans le fascisme, l’extrême droite italienne a tenté de récupérer la figure du député italien victime de Mussolini pour la vider de tout sens antifasciste. Un symbole de ce fascisme qui continue.
Le Rassemblement national propose d’exonérer d’impôt sur le revenu les moins de 30 ans. Mais la mesure ne ciblera in fine que les jeunes ménages aisés et aura, du reste, toutes les chances d’être inconstitutionnelle.
Pour éviter la déroute, les soutiens d’Emmanuel Macron multiplient les attaques contre le Nouveau Front populaire, renvoyé dos-à-dos avec l’extrême droite. Cette stratégie présente des risques majeurs pour un camp qui aura de nouveau besoin, pour sauver quelques sièges, du report des voix de gauche.
L’alliance de la gauche et des écologistes doit réfléchir à l’élargissement de son électorat au-delà de son propre camp pour l’emporter aux législatives. Malgré le débat vicié sur l’antisémitisme et la mise en équivalence avec le Rassemblement national, ses artisans sont à pied d’œuvre.
L’union électorale assurera la survie des partis de gauche à l’Assemblée, mais leurs handicaps semblent trop lourds pour espérer une majorité absolue. Des gains sont possibles et pourraient permettre de barrer la route du pouvoir à l’extrême droite, à condition de mobiliser l’électorat aux bons endroits.
La majorité présidentielle sortante n’a guère d’autre programme économique que la poursuite du statu quo. Les mesures proposées sont anecdotiques. À l’image même du macronisme : agonisantes.
Officiellement, le RN n’a pas abandonné son ambition de vendre au secteur privé les télévisions et radios du service public. Mais mille et un obstacles se dresseraient avant de mener à bien ce projet. Au point que le parti semble en fait peu pressé de s’y coller.