Le romancier a reçu jeudi le prix Nobel de littérature pour « son art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l'Occupation ». L'académie distingue ainsi quarante ans de quête obsessionnelle, motivée par l'urgence de l'oubli. L’œuvre d'une vie, plus exactement de plusieurs vies.
Pour cette première édition de « Rythm&News », la Parisienne Libérée chante l'héroïsme douteux de la propagande guerrière, l'attaque du budget de la sécurité sociale par les chirurgiens de la dette ; elle met en musique les communiqués sibyllins d'EDF et tend son micro près d'un banc pour questionner le droit au logement. Avec en prime, un horoscope des luttes.
Une plongée admirative mais sans concession dans les jeux de regards, de désirs et de transmission que suscite la National Gallery de Londres. Le documentaire de l'Américain Frederick Wiseman (sortie en salle ce 8 octobre) offre un rare moment d'intelligence empathique...
Magnétique, formaliste et inspiré, Bob Wilson propose une mise en scène radicalement ramassée d'une bombe à fragmentation : Les Nègres de Jean Genet. Et si cette sarabande théâtrale, qui joue avec les mots et les morts, présageait le temps des nouveaux simulacres horrifiques ?...
Politique et littérature ont une exigence commune: créer des mondes possibles, inventer un peuple qui manque. Lorsque cette exigence se perd, les deux régressent au niveau du simple storytelling. Mais parfois, une œuvre solitaire répond à cette exigence. C’est le cas du roman d’Antoine Volodine, Terminus radieux.
C’est un concours de malice pour chroniqueurs économiques. Depuis que la France a crevé le plafond des 2000 milliards d’euros de dettes, ils s’avancent en rangs serrés, et rivalisent d'images parlantes. Chaque petit Français naîtrait avec une dette de 30 000 euros sur le dos. Un chiffre répété partout, mais qui recèle bien des mystères…
Avec Saint Laurent (en salle mercredi 24 septembre), Bertrand Bonello donne une envergure nouvelle à son cinéma. Loin d'un biopic à la gloire d'un immense couturier, ce film tout en fragments touche à l'essentiel : le devenir.
À l'heure des commémorations trop souvent aseptisées voire héroïsantes de la prétendue “Grande Guerre”, un documentaire sans concession vend la mèche. À partir de chansons galvanisantes ou abrutissantes de l'époque.