Entre la conférence de presse de François Hollande, jeudi, et l'entretien de Nicolas Sarkozy sur France 2, dimanche, les deux chaînes d'information en continu ont joué avec constance leur rôle de médias supplétifs au service de l'ancien président. Personnalisation à outrance, intoxications sondagières, pseudo-avis d’experts autoproclamés sur fond de poncifs droitiers. Rapport de visionnage sur canapé...
Est-ce un impair, est-ce un aveu ? L’annonce du gel des petites retraites, à la veille de la question de confiance posée par le premier ministre à l’Assemblée nationale, est un très gros symbole pour une très maigre économie. Un symbole si chargé, pour un gain si rachitique, qu’on se demande si Manuel Valls a voulu compter ses sous, ou viser d’autres projets.
Emmanuel Carrère, dans Le Royaume (POL), tombe sur un bec : Le Nouveau Testament. Mêlant sa crise de foi d'il y a vingt ans et les tribulations de Paul et Luc voilà vingt siècles, il déraille par où sa littérature pèche soudain : l'emploi d'un “je” omniprésent, désinvolte et fourbu. On espérait Fernand Braudel, c'est Alain Decaux. Démonstration...
Un ministre de l’économie qui s’écrie : « On change tout », quand le président de la République proclame : « Je maintiens le cap », c’est l’image singulière du pouvoir exécutif français à la veille de la rentrée. Dans un entretien au journal Le Monde, Arnaud Montebourg se pose en chef des opposants de gauche à la ligne du gouvernement. À ce niveau, c’est une première sous la Cinquième République.
François Hollande a-t-il commis, vis-à-vis d'Israël et des Palestiniens la même faute que Nicolas Sarkozy par rapport à Ben Ali et aux Tunisiens, en ne mesurant pas l'ampleur de l'événement qui se déroulait sous ses yeux ? Martine Aubry le corrige à sa manière.
Dans The Last Magazine, Michael Hastings écrit une satire percutante du journalisme américain au moment d’une de ses plus grandes défaillances : la guerre d’Irak, une forme de faillite collective qui n’atteignit pas seulement ceux qui étaient le plus prédisposés à céder aux pressions d’un gouvernement belliciste mais des institutions servant habituellement de sentinelles aux égarements. Ce roman drôle et pertinent est aussi un requiem pour la presse papier.