L'UE, pieds et poings liés à une Amérique affaiblie, s'avère incapable de raisonner une Russie ragaillardie, qui se joue de la poudrière ukrainienne. Petite leçon d'Europe européenne, de Charles de Gaulle à Joschka Fischer...
Blocage des rémunérations des fonctionnaires, gel des retraites et des prestations sociales, mesures d'économies sur les pauvres : Manuel Valls détaille un plan d'austérité de 50 milliards d'euros d'une violence à laquelle même la droite n'a pas eu recours. À croire que la France a été placée sous la tutelle de la Troïka européenne.
En annonçant des mesures massives d'allègement de cotisations sociales, Manuel Valls fait peser un lourd danger sur la Sécurité sociale, qui connaît déjà de graves déficits. Mais surtout, il contribue à saper la légitimité des prélèvements qui la financent, au moment où certains rêvent d'une privatisation.
La nomination de Jouyet au poste de secrétaire général de l'Élysée dit beaucoup sur les dérives néolibérales dans lesquelles l'Élysée est aspiré mais aussi sur les systèmes oligarchiques qui ont plus que jamais le vent en poupe.
Le gouvernement français a annulé sa venue aux commémorations, lundi 7 avril, du vingtième anniversaire du génocide des Tutsis. Cette brusque décision est motivée par les déclarations du président du Rwanda, Paul Kagamé, sur « le rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même ». Satisfaisant l’injonction d’Alain Juppé de « défendre l’honneur de la France », ce choix marque plutôt son déshonneur. Parti pris.
Sans attendre son adoption, le gouvernement français paraît prêt à transposer très vite le projet de directive européenne sur le secret des affaires. Ce texte, inspiré par les milieux d’affaires, comporte des définitions si larges et si floues qu’il peut rendre impossible toute enquête ou dénonciation économique.
François Hollande a fixé pour Manuel Valls un cap économique nettement ancré à droite. Multipliant les annonces d'inspiration néolibérale, le chef de l'État se garde de préciser s'il va durcir ou non le plan d'austérité ou laisser un peu filer les déficits publics.
François Hollande fait un choix contraire aux leçons des municipales. Là où une demande de gauche et de justice sociale s'est exprimée, le président brandit le discours d'ordre, de sécurité et de libéralisme : celui-là même qui a organisé la descente aux enfers de la gauche.
François Hollande est le premier responsable de la défaite socialiste. Alors que tout plaide en faveur d'un changement de cap, il semble n'envisager que des ajustements économiques cosmétiques.
À l'heure où le populisme envahit la scène politique européenne, « L'âme des peuples », une collection de brefs ouvrages, fait entrer un peu d'air frais dans une atmosphère pesante.