Le 20 novembre devait être une date encourageante: c'est le jour anniversaire de la mort du général Franco, en 1975. Mais ce 20 novembre 2008 ressemblait à une scène où s'exhibait, en France, un effondrement politique à tous les étages: l'affaissement socialiste accompagnant l'abaissement présidentiel. Petite revue d'un phénomène qui n'a pas échappé aux regards hors des frontières...
Nicolas Sarkozy devrait dévoiler le 20 novembre son projet de création d'un Fonds stratégique d'intervention. Bien accueillie à l'origine, l'idée consiste à créer une sorte de fonds souverain à la française, pour mieux protéger les groupes des turbulences du capitalisme financier. Mais, dans la pratique, une tout autre réforme se dessine: l'Elysée envisage, sans passer par la loi, d'œuvrer à un quasi-démembrement de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) pour créer un fonds à la disposition de l'exécutif. Paradoxe: la CDC a précisément été créée en 1816 pour éviter ce type de dérives napoléoniennes dans la gestion des fonds publics. Parti pris.
Une proposition de loi projette de liquider la loi de 1881 sur la presse, en allongeant le délai de diffamation sur Internet. Pire encore: les sénateurs ont fait le distinguo entre les sites issus de médias traditionnels «régulièrement déclarés ou autorisés», et les autres.
Parti pris. C'est une immense victoire qui transforme l'Amérique et qui pourrait changer le monde. Beaucoup en rêvent en tous les cas, Barack Obama ayant réanimé un mythe détruit par Bush. Les déceptions seront au rendez-vous, tant le candidat a multiplié les prudences et les silences. Mais l'essentiel est sans doute ailleurs, dans une capacité surprenante à réinventer la politique.
L'inclassable soprano péruvienne, Yma Sumac, est morte à Los Angeles, le 1er novembre. Indémodable, tenant de la cantatrice et de la pop star, elle avait 86 ans.
Au-delà du symbole formidable que représenterait l'élection du premier homme noir à la Maison Blanche, une victoire du candidat démocrate n'augurera pas forcément d'un bouleversement complet de la politique économique et étrangère des Etats-Unis. Lire aussi l'enquête de Marine Turchi: L'OPA de Sarkozy et de l'UMP sur Barack Obama et notre dossier spécial Amérique.
Depuis un mois, au rythme effréné d'un discours tous les deux jours, le président de la République court la planète (et la France) pour réclamer une refonte du système capitaliste et se pose en champion de la lutte contre la crise. La finance a trouvé son saint Georges. Mais parler ne suffit pas pour terrasser les dragons.
Le gouvernement assure qu'il n'est pas responsable de la très forte baisse de la rémunération du Livret A qui se profile pour février prochain. Mais l'argument est de mauvaise foi: la formule d'indexation automatique est toujours respectée quand elle joue à la baisse, pas quand elle pousse à la hausse. De surcroît, en ces temps de tempête financière, Nicolas Sarkozy a des égards pour les grandes banques qu'il ne manifeste pas pour les petits épargnants. Parti pris.
Nicolas Sarkozy a annoncé, mardi, des mesures pour l'emploi: réorientation de la formation continue vers les publics les plus fragiles, généralisation des contrats de transition professionnelle, 100.000 emplois aidés de plus en 2009... Un discours où le chef de l'Etat a emprunté tour à tour au candidat à la présidentielle, en annonçant la réforme de la loi sur le travail le dimanche, mais aussi à la CGT et à Ségolène Royal. Lire aussi:
Chômage et fermetures d'entreprises: la carte de la crise sociale
Le jour où l'Assemblée nationale, le 14 octobre dernier, adoptait le plan de sauvetage du système bancaire français, les députés examinaient aussi une proposition de loi "mineure" dont le gouvernement a voulu profiter pour faire passer un amendement "ovni", sans rapport. Objectif: casser le service public de l'équarrissage et réaliser des dizaines de millions d'euros d'économies. Des élus (de gauche comme de droite), scandalisés par les manières du ministère de l'agriculture, l'ont repoussé in extremis. Retour sur un épisode symptomatique des relations entre le Parlement et l'exécutif.