Le parti socialiste a annoncé, jeudi 11 décembre, qu'il se décidait enfin à demander officiellement la constitution d'une commission d'enquête parlementaire au sujet de l'affaire Tapie. Cinq mois après l'octroi par un tribunal arbitral de 390 millions d'euros à l'ex-hommes d'affaires, la réaction paraît bien tardive. Les socialistes agissent alors que Bernard Tapie va percevoir son pactole. Mieux vaut tard que jamais, certes. Mais là, c'est presque trop tard. Parti pris.
Le rapporteur général du budget au Sénat, Philippe Marini (UMP), qui est proche de l'Elysée, va proposer lundi 8 décembre un amendement qui vise à rendre partiellement déductibles de l'impôt sur le revenu les pertes boursières de 2008. La disposition a été imaginée «en concertation» avec le ministère des finances. La mesure est aussi farfelue que scandaleuse. Aucun gouvernement au monde n'a pris une mesure aussi choquante. En d'autres temps, on aurait parlé d'une politique de classe. Parti pris.
Nicolas Sarkozy a finalement rencontré le dalaï-lama, samedi 6 décembre, à Gdansk, en Pologne, après des mois de tergiversations. Pendant ce temps, Pékin s'est irrité une nouvelle fois et brandit ses menaces économiques. Au final, le président de la République est parvenu à perdre sur les deux tableaux: ni promoteur des droits de l'Homme, ni «realpoliticien». Lire aussi notre reportage au Tibet:Neuf mois après les émeutes, les moines ne cachent pas leur rancœur
Le plan de relance présenté, jeudi 4 décembre, par Nicolas Sarkozy a une face cachée: si officiellement 26 milliards d'euros sont engagés pour soutenir l'économie face à la récession, l'Elysée en profite pour faire passer toute une série de mesures qui lui tiennent à cœur. La plus spectaculaire est celle qui entaille profondément la législation anti-corruption des années 1990 concernant les marchés publics. Minoration des déficits publics, nouveau détournement des fonds du Livret A, faiblesse du volet social du plan anti-crise: Mediapart détaille, mesure par mesure, les habiletés ou cachotteries sarkoziennes. Parti pris.
Plus ou moins médiatisés, trois faits divers – descente «anti-drogue» de gendarmes dans un collège de Marciac (Gers), interpellation brutale d'un ancien PDG de Libération, arrestation hasardeuse de mineurs par des policiers armés de Taser dans l'Essonne – se situent quelque part entre la «routine» policière et la «bavure». Comme le sous-titrage d'une époque qui risquerait de s'habituer aux abus de pouvoirs, petits ou grands. Lire aussi:Sabotages de la SNCF: la police et la justice font marche arrière
L'interpellation de l'ex-PDG de Libération, mais aussi la condamnation du Dal, les déclarations de la ministre de l'intérieur sur les "anarcho-autonomes", la préconisation de la prison pour les mineurs de 12 ans... Les deux semaines écoulées montrent que, dans des registres très divers et concernant des affaires radicalement différentes, le pouvoir et différents échelons de l'appareil d'Etat cèdent à l'hystérie sécuritaire. Un choix dangereux qui libère et légitime tous les dérapages policiers et judiciaires.
Le 23 novembre 1993, naissait le Samu social. L'«urgence sociale» était ainsi créée par analogie avec l'urgence médicale. «Aller vers ceux qui ne demandent plus rien»: l'objectif était louable et l'est toujours. Pourtant 15 ans plus tard, le dispositif a largement montré ses limites, bien que son président fondateur, Xavier Emmanuelli, refuse de les voir ou de les admettre. Mais d'autres, acteurs de terrains, sans-abri ou chercheurs, parlent et demandent des changements. D'urgence.
Des baisses soudaines de l'indice des prix à la consommation, aux Etats-Unis et en Europe, conduisent des experts à évoquer le "spectre de la déflation" en invoquant le précédent japonais. C'est aller bien vite en besogne, certains d'entre étant coutumiers du fait. Attention au contresens.
La publication des calepins sur lesquels l'ancien patron des renseignements généraux, Yves Bertrand, notait rumeurs et ragots portant sur la probité ou la vie intime de diverses personnalités suscite depuis plusieurs semaines une vague d'indignation. Cette affaire témoigne surtout, de la part de la presse comme de la classe politique, en premier lieu de Nicolas Sarkozy, d'une incroyable tartufferie et d'une mauvaise foi de première classe. Parti pris.
Sous le prétexte d'un projet d'aménagement du territoire, Nicolas Sarkozy veut démembrer l'Insee, dont il n'a jamais apprécié l'indépendance. Après avoir évincé son directeur général, plutôt de gauche, le chef de l'Etat est en conflit avec son successeur, plutôt de droite, qui, fin août, a menacé de démissionner. Ce dernier doit transmettre ses propositions au gouvernement le 30 novembre.
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