Six titres de presse, soutenus par Reporters sans Frontières, ont lancé jeudi 8 janvier un appel commun contre la «régression de nos libertés» et les «abus de pouvoir» du président de la République. Mediapart, Le Nouvel Observateur, Marianne, Charlie Hebdo, Rue 89 et Les Inrockuptibles s'inquiètent des menaces qui pèsent sur la liberté de l'information. Lire aussi:Un « Livre vert » et 90 recommandations sur la presse
Alors que l'Assemblée nationale a engagé, mercredi 7 janvier, l'examen du plan de relance, la gauche fait grief à Nicolas Sarkozy de privilégier les entreprises et de se désintéresser du pouvoir d'achat. La critique est pertinente mais elle peut aussi manquer de souffle si elle ne sert qu'à justifier quelques propositions complémentaires. Car l'enjeu du débat est beaucoup plus lourd: ce sont les règles mêmes du capitalisme d'actionnaires, très favorable au capital et défavorable au travail, qui devraient être réfléchies. Parti pris. Lire aussi les deuxièmes plans de relance en Allemagne, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Nicolas Sarkozy avait «vendu» ainsi sa réforme de la constitution: renforcer le rôle du Parlement. C'est très exactement l'inverse qui se produit depuis six mois, avec un Sénat court-circuité pour une réforme clé, celle de l'audiovisuel. Le gouvernement prépare également une limitation drastique du droit d'amendement des députés, à travers son projet de loi de réorganisation du travail parlementaire, examiné ce mercredi 7 janvier, et utilise à tour de bras la procédure d'urgence, voire le recours aux ordonnances. L'opposition dénonce la mise en place par Nicolas Sarkozy «de sa république personnelle».
Alors que l'on a célébré jeudi 1er janvier le demi-siècle de l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro, difficile de ne pas évoquer ce que cette révolution porteuse d'espoirs est devenue. Derrière le mythe savamment entretenu des barbudos et de Che Guevara, on trouve une société vérouillée par le régime. Récit à la première personne d'un journaliste expulsé pour avoir fait son métier.
Alors que s'achève la présidence française de l'Europe, l'heure est au bilan: celui qui sera affiché déclinera les initiatives prises en Géorgie, la riposte à la crise financière mondiale ou encore l'adoption par les Vingt-Sept du «paquet énergie-climat». Mais il y a un bilan caché: le bouleversement de l'architecture institutionnelle du projet européen. Ce projet repose sur un équilibre institutionnel qui a certes évolué avec le temps mais en préservant toujours cette "méthode communautaire" qui en a fait la singularité et l'efficacité. Avec la complicité du président de la Commission européenne, le portugais José Manuel Barroso, Nicolas Sarkozy a profité d'être à la tête de l'UE pour rompre un équilibre déjà fragile. Pour des résultats politiques plus que moyens. Autre bilan de cet étalage de la "méthode Sarkozy".
Après avoir déjà invité Bernard Tapie le 16 octobre pour une émission spéciale, France 2 l'a de nouveau convié, jeudi 25 décembre dans son journal de 20 heures, avant de retransmettre en direct la pièce de théâtre dans laquelle il joue au côté de sa fille. Formidable aubaine pour l'ex-homme d'affaires: après les instructions données par l'Elysée dans l'affaire Adidas qui vont lui permettre d'empocher près de 130 millions d'euros, voici qu'une chaîne de service public se met à son... service! Bernard Tapie ne s'est donc pas fait prier et a aussi assuré la promotion d'un disque produit par sa fille. Parti pris.
Lors de notre débat public, au théâtre du Rond-Point, lundi 15 décembre, nous avons pu annoncer que cinq titres – Le Nouvel Observateur, Mediapart, Marianne, Les Inrockuptibles et Rue 89 – lancent un appel commun pour la défense de la liberté et du pluralisme de l'information face aux projets du gouvernement. Voici le texte complet de cet appel.
Au doigt et à l'œil: l'absolutisme sarkozyen exige que les serviteurs de l'État soient ravagés par le désir d'assouvir les souhaits du souverain. Lorsque le quant-à-soi est ainsi malmené, une fois que la soumission s'avère à ce point totale, tout personnage chargé de fonctions gouvernementales en vient à se transformer en ministre du culte du chef. Parti pris.
Ancien transfuge de la gauche, ex-secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet prend ce lundi 15 décembre la présidence de l'Autorité des marchés financiers. En faisant ce choix, Nicolas Sarkozy viole les règles qu'il avait lui-même édictées, prévoyant que toutes les nominations importantes devraient se faire sous le contrôle du Parlement. Cette promotion est révélatrice de ce capitalisme consanguin français, qui autorise le mélange des intérêts entre pouvoirs politiques et milieux d'affaires. Parti pris.
L'agonie des "Big Three" de Detroit annonce la mort d'un modèle d'industrie automobile remontant à Henry Ford et Alfred Sloan, le créateur de General Motors, puis perfectionné par Toyota mais aujourd'hui dépassé. Plutôt que l'acharnement thérapeutique, mieux vaut opter pour la préparation d'une quatrième révolution, celle du "dégroupage" et du "constructeur virtuel". Il faut détruire Detroit.