Sur TF1, le président de la République s’est arrogé le droit de tout récapituler, pour son bon peuple et en vue d’une saison 2. La ficelle était si grosse que l’émission, « Où va la France ? », permit au corps électoral de comprendre où les menait ce beau parleur.
Au lendemain de l’agression de journalistes et de militants antiracistes au meeting d’Éric Zemmour, les rares condamnations politiques ont brillé par leur mollesse et leur relativisme. Au pouvoir comme dans l’opposition, certains ne luttent plus contre l’extrême droite : ils composent avec elle.
Émaillé de violences, le premier meeting de campagne d’Éric Zemmour lui a permis de se poser en cible de la « meute » médiatique. Le candidat de l’ultradroite utilise la victimisation et des méthodes d’agit-prop qui ont déjà égaré les médias états-uniens lorsque Donald Trump a émergé. Il est urgent que les médias français prennent la mesure du piège immense auquel ils sont confrontés.
Commanditaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, le prince héritier saoudien « MBS » était jugé infréquentable par les dirigeants occidentaux. En lui rendant visite, le président français brise sa quarantaine diplomatique, et vend au passage 80 Rafale à son homologue émirati et allié dans la guerre du Yémen, « MBZ ».
Certains récalcitrants au vaccin, actifs ou passifs, minorent son utilité sanitaire. Mais les partisans de l’injection sous pression négligent ses conséquences démocratiques, alors que la nouvelle vague touche des populations inégalement protégées.
En maintenant le troisième référendum d’autodétermination le 12 décembre, malgré la crise sanitaire et politique qui frappe l’archipel, le président de la République déchire un contrat signé il y a trente ans. Le processus de décolonisation va se conclure en l’absence du peuple colonisé. Une aberration politique aux lendemains dangereux.
Après la révélation des accusations contre l’ancien ministre, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire. Au-delà de son devenir judiciaire, cette affaire nous interpelle sur l’insuffisance de la lutte contre les violences sexuelles et sur l’impunité des sphères de pouvoir.
En juillet 2015, l’Égypte a conclu avec la France un accord de coopération qui lui permettait de disposer d’un avion espion français et de son équipage pour lutter contre le terrorisme. En réalité, cette aide a été utilisée par la dictature pour liquider des réseaux de contrebandiers. C’est-à-dire pour tuer de nombreux civils.
Au moins vingt-sept personnes ont trouvé la mort dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche mercredi 24 novembre, alors qu’elles tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne. Les autorités françaises ont aussitôt répondu par des promesses de mesures répressives, alors que celles-ci sont précisément, pour partie tout du moins, à l’origine de la décision des exilés de quitter la France au péril de leur vie.
Depuis des semaines, quelques milliers de migrants sont coincés à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Pour l’heure, ni la Pologne ni le reste de l’UE ne sont prêts à les accueillir, leur laissant pour seule alternative un retour au pays d’origine ou des conditions de vie extrêmes pouvant conduire à la mort. Emmanuel Macron, un temps favorable à un minimum de répartition dans l’UE, brille par son silence.