La « Note de conjoncture » publiée par l’Insee apporte la preuve que la politique pro-CAC 40 conduite à grands frais par Emmanuel Macron asphyxie l’économie française, et que seules des mesures en faveur du pouvoir d’achat sont de nature à soutenir la consommation et l’activité.
En renonçant à faire participer les entreprises au financement des mesures de soutien au pouvoir d’achat, le gouvernement et le président de la République confirment leur priorité : subventionner les entreprises et casser le service public.
Pour sauver sa présidence, Emmanuel Macron ne devrait pas seulement parler pouvoir d’achat. Il devrait répondre à un mouvement qui porte au premier plan une question ultra-politique : la réforme des institutions. Comment sortir d’une démocratie dévitalisée par le crétinisme présidentialiste ? À leur manière, les « gilets jaunes » reprennent des propositions écartées lundi soir par le président.
Face à la radicalisation de certains « gilets jaunes », le gouvernement annonce un samedi de manifestations extrêmement violent et évoque même des morts à venir. Ce discours du pire, allié à des demi-mesures qui ne répondent pas à l’urgence sociale, attise plus la colère qu’il ne l’apaise.
Le mélange de libéralisme en économie et d’autoritarisme en politique qui avait assuré la victoire du macronisme le conduit aujourd’hui vers un échec. Car quel que soit le dénouement de la crise, Emmanuel Macron ne pourra pas achever son quinquennat comme il l’a commencé, dans une boulimie de réformes conduites au pas de charge et en piétinant la démocratie sociale.
La révolte des « gilets jaunes » vise l’injustice fiscale et l’arbitraire étatique. Son moteur est le cœur des combats émancipateurs : l’exigence d’égalité. De son ouverture aux causes communes d’une égalité pour toutes et tous dépendra son avenir politique.
Dès ses premières mises en application, la loi sur le secret des affaires révèle son caractère dangereux. Au nom de ce fameux secret, la Cada a interdit au Monde d’avoir accès à la liste des fabricants d’implants médicaux homologués par le LNE/G-MED, seule société habilitée en France à délivrer des autorisations. Formellement, la liberté de la presse est garantie. Mais dans les faits, les impossibilités d’accéder aux documents administratifs visent à tuer à la source l’enquête journalistique et le contrôle de l’action publique.
Si Macron veut sortir de la crise politique, il doit d’urgence décréter un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants. C’est le préalable pour renouer le dialogue et inventer une transition écologique non punitive.
La révolte antifiscale partie du Lot en 1953, sous sa gangue fascisante, comporte des signes émancipateurs. Petit retour. Sans éblouissement illusoire mais sans ce défaitisme intériorisé sur lequel tablent les dominants.
Le gouvernement veut assurer aux « gilets jaunes » que, comme eux, il souhaite moins d’impôts. Une rhétorique qui ne fait qu'alimenter un mouvement hostile à l'exécutif, et qui délégitime les prélèvements obligatoires.