Au mépris de toute prudence, l’autorité bancaire européenne, chargée de contrôler et réglementer le monde bancaire, a désigné comme président José Manuel Campa, ancien responsable des affaires réglementaires chez Santander. Un lobbyiste, en d’autres termes. Le monde bancaire poursuit sa « capture » des institutions européennes.
Pour lutter contre l’antisémitisme, le président menace aujourd’hui des rigueurs de la même loi les antisémites et les défenseurs des droits humains qui dénoncent la politique indéfendable de l’État d’Israël à l’égard des Palestiniens.
Haine absolue de l’Autre, l’antisémitisme n’est pas une variante du racisme mais son noyau dur. Toute complaisance, relativisme ou négligence envers ses manifestations ouvre la voie à la hiérarchie des humanités. Toute instrumentalisation politicienne de cette cause suprême l’affaiblit, au risque de la discréditer.
On peut être pour ou contre l’indépendance de la Catalogne. Mais on ne peut que s’indigner du procès qui s’ouvre à Madrid contre douze responsables indépendantistes catalans. Les accusés risquent de sept à vingt-cinq ans de prison. Non pas pour des faits de terrorisme ou de tentative de putsch. Mais pour avoir conduit un processus politique face à des institutions héritées du franquisme.
Le 5 février, en première lecture à l’Assemblée nationale, les députés ont adopté la proposition de loi visant à prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner leurs auteurs. Seuls 50 élus de LREM se sont abstenus. En adoubant ce texte qui porte atteinte aux libertés fondamentales, la majorité présidentielle bascule dans l’indignité.
Macron ne veut pas seulement restreindre la liberté de manifester ; il rêve, aussi, de placer la presse sous tutelle en créant des « structures » qui auraient la charge de « s’assurer de sa neutralité ». La menace est d’autant plus grave que les grands médias, croqués par des milliardaires, ont perdu leur indépendance et que des lois liberticides se sont accumulées durant le quinquennat.
La tentation d’un régime plus autoritaire dans la France de 2019 trouvait déjà ses racines dans la vision économique du candidat Macron. Or cette soumission à l’exigence néolibérale de circulation du capital est définie comme une exigence transcendante, qui dépasserait le cadre national et s’imposerait au pays.
Emmanuel Macron a décidé de transformer le grand débat en une campagne de communication. À trois mois des européennes, il monopolise l’attention des médias et fait financer sur fonds publics une campagne électorale aussi inédite que déséquilibrée. Et cela ne choque ni le CSA, ni la Commission des comptes de campagne ?
Enrôlé par Carlos Ghosn, le consultant en sécurité Alain Bauer a été payé plus de 200 000 euros par an via les Pays-Bas, selon L’Express. L’intéressé dément ces paiements à l’étranger, mais admet que 43 missions ou interventions ont été réalisées par lui en 2017-2018 pour le compte du groupe Renault.
Il est déjà une machine à désinformation. Le traité franco-allemand signé ce 22 janvier par Macron et Merkel est critiqué par l’extrême droite et une partie de la gauche. Or c’est un texte insipide qui ne propose aucune avancée importante. Il ne dit que l’état de faiblesse du « couple franco-allemand » et de leurs deux dirigeants dans une Europe en crise.