En sortant du silence qu’imposait leur fonction de conseillers du président de la République, Ismaël Emelien et David Amiel agissent comme révélateurs de ce qui ne fonctionne pas depuis deux ans. Entre arrogance et discours creux, l’image qu’ils livrent au grand public vient confirmer celle qui colle au chef de l’État.
Pierre Moscovici a affirmé qu’il n’y avait pas de paradis fiscaux dans l’UE et a fait la leçon sur Twitter à quiconque contestait ce point de vue. C’est pourtant l’existence de ces paradis fiscaux qui relève de l’évidence, même si le commissaire européen refuse de le voir.
Le Sénat, vertueux « contre-pouvoir » ? Après que l’institution a saisi la justice, jeudi 21 mars, des cas d’Alexandre Benalla et de collaborateurs du chef de l’État, les sénateurs LR donneraient presque des leçons de droit et de respect de l’autorité judiciaire. S'il faut se féliciter du signalement, n'oublions rien de leurs pratiques.
La décision de mobiliser la troupe, samedi, pour endiguer les manifestations à Paris est sans précédent depuis les grandes grèves de 1947-48. Année après année, le mouvement social est un peu plus criminalisé et les libertés bafouées. Homme sans limites et sans mémoire, le chef de l’État franchit un nouveau pas.
Le président a reçu, lundi 18 mars, une soixantaine d’« intellectuels » à l’Élysée. L’occasion de s’écouter palabrer des heures durant, face à une étrange cour de personnalités plus ou moins acquises à sa cause.
Plus le gouvernement essaie de défendre la privatisation d’Aéroports de Paris, plus il s’enferre. Alors que le projet est en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, le ministre des finances a publié un argumentaire pour éteindre les « dix idées fausses » qui circulent. Cette opération de com est si affligeante qu’elle mérite une réponse.
L’affaire Tapie concentre les dérives de notre démocratie : celles qui pèsent sur la justice, qui polluent le capitalisme parisien, qui entravent les instances de régulation, ou encore qui caporalisent la presse.
Dans un discours devant l’Autorité de la concurrence, Édouard Philippe a cité deux fois le père du néolibéralisme, Friedrich von Hayek, et a défendu l'idée de la concurrence comme réponse aux problèmes de pouvoir d’achat. La confirmation qu’il n’y aura pas de « changement de cap » dans la politique économique du gouvernement.
Vanté comme une merveille de réussite à venir, le sommet de Hanoï, au Vietnam, entre Donald Trump et Kim Jong-un, s’est soldé jeudi 28 février par un échec. Logique mais non anticipé par l’hôte de la Maison Blanche, ce fiasco en dit long sur l’état du monde.
Voulant que la gestion publique se rapproche de la gestion privée et que l’État soit piloté à la manière d’une entreprise, le gouvernement prépare une réforme qui va modifier le rôle des comptables publics. Sans que quiconque le remarque, le dispositif va dynamiter les fonctions de la Cour des comptes. L’Élysée veut aussi placer à la tête de l’institution un premier président à sa main, Pierre Moscovici.