Élue sur le fil en 2022 face au RN, Charlotte Leduc est aujourd’hui la seule députée de gauche en Moselle. Dans ce département où la désindustrialisation a fait des ravages, l’Insoumise bataille pour exister face aux trois députés lepénistes qui quadrillent méthodiquement le terrain.
Le choc des étudiants lillois après l’annulation d’une conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan sur la Palestine a été décuplé par l’interdiction consécutive de la préfecture. Beaucoup dénoncent « un climat répressif » sur les soutiens à Gaza qui n’épargne pas les universités.
Après l’annulation d’une conférence qu’il devait tenir avec Rima Hassan à l’université de Lille, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé en meeting « les petits chafouinages » de ses contempteurs. « Nous ne confondons pas un juif et un guerrier assassin israélien », répond-il aux accusations d’antisémitisme.
Réunis à la Bourse du travail, à Paris, les représentants de la CGT, de la CFDT et de l’Unsa ont animé une demi-journée de réflexion sur la lutte contre l’extrême droite. À trois ans de la présidentielle, ils entendent réaffirmer le rôle central des syndicats, aux côtés d’alliés italiens et allemands.
De manière opportune, François Hollande et les socialistes les plus hostiles aux Insoumis louent la tête de liste du PS et de Place publique. Une petite musique qui agace les partisans d’Olivier Faure restés fidèles à une perspective de « dépassement » du PS.
Tête de liste du Parti communiste français, le Picard de 28 ans a lancé sa campagne chez lui, en mêlant volonté de revanche sur le traité constitutionnel européen, combat contre le Rassemblement national et identification à la « gauche des territoires ».
Malgré son soutien historique au droit à l’autodétermination du peuple palestinien, le Parti communiste français n’est pas en première ligne du mouvement contre le risque de génocide à Gaza. Des militants attribuent cet « abandon » à la politique du « pas de côté » de Fabien Roussel. La direction défend, elle, sa constance sur le sujet.
Injures à répétition, menaces de mort, intimidations voire agressions physiques : le quotidien d’une partie des responsables insoumis est devenu suffocant depuis le 7 octobre. Dans ce contexte, certains craignent que le mouvement se replie sur lui-même.
Le député écologiste, visé par une plainte pour violences psychologiques sur son ex-compagne, a annoncé qu’il quittait son parti. Depuis 2022, des militantes l’accusent sans que la cellule d’écoute interne n’ait pu conclure son enquête.
Mobilisés en soutien aux salariés de l’usine Metex à Amiens, Manon Aubry, Léon Deffontaines et Marie Toussaint ont dénoncé d’une même voix, autour de François Ruffin, le laisser-faire de l’Europe face au dumping chinois. À l’initiative, le député picard veut mettre la question sociale au centre des européennes.
Depuis 2019, derrière Manon Aubry, les Insoumis s’investissent au Parlement européen en espérant faire la démonstration de leur utilité. Une pratique qui contraste avec l’attitude défiante de l’ex-eurodéputé Jean-Luc Mélenchon et témoigne de nouvelles ambitions stratégiques.
Tête de liste en France, Manon Aubry est impliquée dans l’animation d’une alliance européenne baptisée « Maintenant le peuple ! ». Celle-ci contourne le PGE, le parti européen historique de la gauche radicale, marqué par l’influence communiste. Mais la portée de cette coopération est encore très faible.
La juriste franco-palestinienne se trouve en septième position sur la liste conduite par Manon Aubry. Le mouvement veut faire de la guerre à Gaza un enjeu important des élections européennes, et mise sur la mobilisation de son électorat du premier tour de la présidentielle.
L’eurodéputé annonce à Mediapart qu’il figurera sur la liste menée par Manon Aubry lors du scrutin du 9 juin prochain. Pour contrecarrer l’extrême droite, « la dynamique d’union doit être enclenchée dès maintenant », explique-t-il.
À l’image de François Ruffin, les compagnons de route du psychanalyste, accusé de violences sexuelles, apportent leur soutien aux femmes ayant témoigné. Mais à l’exception de certaines voix, essentiellement féminines, les réactions restent limitées.
En publiant « De l’utilité du parti politique », le philosophe Jean Quétier appelle le camp de l’émancipation à ne pas laisser tomber ce type d’organisation. Malgré un bilan historique contrasté, celui-ci n’aurait pas « épuisé » son potentiel.