Arguant d’un motif sécuritaire, Israël pilonne depuis plusieurs jours les installations militaires syriennes et investit en toute illégalité la zone tampon du Golan.
Le régime de Bachar al-Assad est tombé. Qui sont les nouveaux maîtres du pays ? Quel avenir pour les Syriennes et les Syriens dans une société meurtrie par les disparitions de masse et les tortures ?
À peine deux jours après la chute du régime de Bachar al-Assad, le service public syrien a rouvert ses portes, avec l’espoir nouveau de réformer un secteur miné par la corruption et sous-financé.
La Syrie était le seul pays allié de l’Iran dans le monde arabe, et la chute du régime de Damas est une défaite majeure pour la République islamique. Symbolisée par la perte du mausolée de Zeinab, auprès duquel une petite ville iranienne s’était bâtie au fil des ans.
Poursuivi pour corruption, fraude et abus de confiance, le premier ministre israélien a comparu pour la première fois mardi 10 décembre à Tel-Aviv. Il a fustigé les médias et insisté sur le fait qu’il était « occupé par des questions importantes à l’échelle mondiale ».
Mazen al-Hamada, célèbre militant de la liberté, avait fui la Syrie de Bachar al-Assad après la révolution et l’emprisonnement. Puis était revenu dans son pays en 2020. Son corps a été retrouvé entre les murs de la prison de Saidnaya. Parmi tant d’autres.
Les rebelles islamistes qui ont renversé le président syrien Bachar al-Assad ont promis, mardi 10 décembre, de châtier les responsables « des tortures contre le peuple » sous l’ancien gouvernement, et nommé premier ministre l’ancien leader du groupe HTC à Idlib.
Le premier ministre israélien est jugé pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires. La guerre dans la bande de Gaza lui avait permis de reporter la procédure.
La chercheuse Leyla Dakhli, historienne de la Syrie et spécialiste des révolutions arabes, revient sur les conditions et la signification de la chute de Bachar al-Assad. Elle évoque le retour des réfugiés et souligne les différences avec les processus à l’œuvre en Libye et en Tunisie.
Centre d’extermination du régime Assad, la prison de Saidnaya a été libérée par les rebelles syriens. Son effondrement acte celui du système carcéral mis en place par un clan sanguinaire, qui avait fait des geôles son outil de répression central.
Dans Damas à peine débarrassée du régime sanguinaire de Bachar al-Assad, les tirs de joie ne s’arrêtent jamais, et la priorité des Syriens est de retrouver leurs proches disparus ou emprisonnés. À la prison lugubre de Saidnaya, des voix se font entendre, venant de cellules non encore libérées…
À l’annonce de la chute d’Assad, de nombreux Syriens en exil au Liban ont décidé de rentrer en Syrie. Reportage au poste-frontière libanais de Masnaa, déserté côté syrien par les autorités.
Des centaines de Syriens et de Syriennes en exil se sont rassemblés à Paris, dimanche 8 décembre, pour célébrer la chute de Bachar al-Assad. Beaucoup envisagent de retourner dans un pays quitté il y a des années, voire des décennies.
Le 8 décembre 2024 restera dans l’histoire de la Syrie : le despote Bachar al-Assad, fils du tyran Hafez al-Assad, a dû quitter précipitamment le pays que le régime des deux hommes a dépecé et martyrisé pendant 54 ans.
Même en tenant compte de la défection des parrains iranien et russe du régime de Bachar al-Assad, la prise de Damas en quelques jours seulement traduit le rejet du régime par une majorité de Syriens.
Après avoir rompu avec Al-Qaïda et l’État islamique, le chef de Hayat Tahrir al-Cham a promis de dissoudre son organisation. Il ne fait pas mystère de vouloir remplacer Bachar al-Assad. Mais beaucoup d’ombres demeurent.