Après le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, assassiné fin septembre à Beyrouth, c’est Yahya Sinouar, le chef du Hamas et l’architecte du 7-Octobre, que l’armée israélienne a fini par réussir à éliminer.
Le mouvement islamiste palestinien a confirmé vendredi la mort de son chef, au lendemain de l’annonce par Israël qu’il avait été tué lors d'une opération dans la bande de Gaza, affirmant que cela ne ferait que « renforcer » le mouvement.
Mercredi 16 octobre, le sud du Liban a été visé par d’intenses bombardements israéliens, causant de nombreuses victimes civiles et la destruction de quartiers entiers dans plusieurs villes. Pour la population, ces attaques réveillent le spectre de l’occupation passée.
Il y a un an, le photojournaliste de Reuters Issam Abdallah était tué par l’armée israélienne, alors qu’il couvrait avec d’autres confrères les échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise. Mediapart s’est entretenu avec sa sœur, Abeer Abdallah.
Les travailleurs médicaux et secouristes, dont plus de 150 ont été tués dans des bombardements israéliens depuis le 8 octobre 2023, se sentent pris pour cibles, en violation du droit international. Les autorités dénoncent des attaques « délibérées ».
Alors que les yeux sont tournés vers le sud du Liban, où l’armée israélienne affronte le Hezbollah, le nord de la bande de Gaza est de nouveau sous le feu israélien. Malgré les ordres d’évacuation et la menace de la faim, beaucoup de ses habitants disent préférer « mourir que partir ».
En quelques jours, Israël a multiplié les attaques contre les soldats de la paix de la Finul, postés à la frontière sud du Liban. Une situation « inacceptable », selon Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne. Mais toujours impunie.
Il y a un an, la famille de Line et Layan était décimée par une frappe israélienne sur sa maison de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza. Ses cinq survivants, dont les parents, d’abord réfugiés au Caire, sont arrivés à Beyrouth début septembre. Seulement pour retrouver le feu des bombes.
Depuis un an et les attaques du Hamas en Israël, l’État hébreu s’est engagé dans un processus de destruction massive à Gaza. Malgré des discours de façade, les pays arabes laissent faire, refusant d’accueillir les Palestiniens, avec la complicité des pays occidentaux.
Être soignant sous l’occupation israélienne n’a jamais été simple. Mais depuis le 7-Octobre, les professionnels vivent leurs heures les plus dangereuses, entre entraves multiples et tirs directs. Reportage avec les médecins et les ambulanciers de Jénine.
Une frappe israélienne sur la bande de Gaza a tué 28 personnes jeudi, selon les secouristes, dans une école abritant des familles palestiniennes déplacées, tandis que des raids israéliens menés dans la capitale libanaise jeudi soir ont fait au moins 22 morts et 117 blessés.
Intimidations, arrestations arbitraires, torture et frappes délibérées sont les armes d’Israël contre celles et ceux qui, sur place, sont déterminés à informer. Mediapart a recueilli les témoignages de journalistes visés par les soldats et les autorités.
Le 22 septembre, le bureau de la chaîne qatarie à Ramallah, le dernier de la région, a été fermé par les autorités israéliennes. Son chef, Walid al-Omari, dénonce une décision « sans fondement », destinée « à empêcher quiconque de couvrir cette guerre et les crimes qu’Israël commet ».
De retour de l’enclave, la présidente de Médecins sans frontières France témoigne de l’impossibilité d’apporter une aide à la hauteur de la situation. « C’est rare, dans notre métier, d’avoir tout ce qu’il faut pour agir mais d’être bloqués de l’autre côté de la frontière », souligne-t-elle.
Dans l’enclave palestinienne, la majorité des terres cultivées a été dévastée par les bombardements et les chars depuis le 7 octobre 2023. Même si, ici et là, les paysans se battent pour continuer de planter, récolter, et de nourrir la population.
L’État hébreu s’est souvenu, lundi 7 octobre, des massacres commis par le Hamas il y a un an. Des familles d’otages ont de nouveau réclamé un cessez-le-feu. Le premier ministre a déclaré vouloir poursuivre l’offensive à Gaza et au Liban, parlant d’une « guerre de régénération ».