Les lois Aubry sur la réduction du temps de travail sont pratiquement mortes. Lundi soir à l'Assemblée, les députés ont enterré une mesure-phare de la gauche. La durée légale du travail reste à 35 heures. Sauf que l'on pourra travailler jusqu'à 48 heures par semaine. Les cadres vont eux aussi devoir travailler plus. Depuis une semaine, gauche et droite ont bataillé ferme sur ce texte. Entre pro-RTT et adeptes du «travailler plus», le débat fut frontal. Et passionnant, alors que les doutes sur l'efficacité de la défiscalisation des heures supplémentaires gagnent jusqu'à la majorité : lire aussi «Heures sup', le rapport officiel qui dément Bercy».
L'espace du contrat social en France n'est toléré par les gouvernants que s'il ne dérange pas leurs intérêts politiques du moment. C'est ce que l'on voit aujourd'hui, à droite, avec les accords sur la représentativité et les 35 heures. C'est aussi ce que l'on a vu à gauche, à l'époque de l'élaboration des lois sur la réduction du temps de travail.
La CGT annonce officiellement 711.000 adhérents. En réalité, ce chiffre est surestimé. D'après le trésorier confédéral, Michel Doneddu, le syndicat devrait, d'ici à la fin de l'année, réviser le nombre de ses adhérents autour de 640.000. Une estimation qui paraît encore très gonflée. Tous les syndicats font pareil.
Anna Sam, ex-caissière dans un centre Leclerc, publie chez Stock Les Tribulations d'une caissière, chronique souvent drôle, parfois plus noire, de son ancienne vie. Mediapart vous propose les bonnes feuilles de ce livre où Anna Sam décrit des femmes rendues transparentes par la mécanisation des tâches et le regard des clients.
A lire dans le Club consacrée au travail, l'interview de l'auteur, Anna Sam, et celle du médecin du travail Dorothée Ramaut, qui connaît bien le monde des hypermarchés. Deux interviews réalisées par Marlène Benquet.
Le gouvernement a abattu ses cartes. D'ici quelques semaines, les 35 heures seront bien remises en cause. La loi sur la représentativité syndicale, qui sera présentée en conseil des ministres à la mi-juin, comprendra bien un volet temps de travail. La durée hebdomadaire légale demeure, mais l'organisation des RTT, des heures sup' et des repos sera négociée dans chaque entreprise. CGT et CFDT appellent à manifester le 17 juin. Mais les deux plus grands syndicats n'ont-ils pas été pris à leur propre jeu? Explications. Lire aussi l'article de Sophie Dufau sur ce que ces dispositions vont changer.
Mardi, Nicolas Sarkozy a assuré qu'on ne touchera pas aux 35 heures. Contre les demandes répétées de sa majorité et contre Patrick Devedjian qui demandait leur "démantèlement définitif". Ces avis désordonnés ne sont pas forcément contradictoires. Car il n'est pas nécessaire d'en finir avec la durée légale hebdomadaire du travail pour s'affranchir des 35 heures. Les possibilités de rogner sur les RTT et les repos compensateurs existent déjà et pourraient être multipliées.
L'ANPE a mis en ligne sur son site Internet des offres d'emploi à l'étranger à des conditions financières et sociales pour le moins inhabituelles: en Inde ou aux Grenadines, notamment, pour des rémunérations mensuelles pouvant ne pas dépasser 160 euros pour 40 heures de travail. Alors que Nicolas Sarkozy veut un renforcement des sanctions contre les chômeurs qui refusent plus de deux offres d'emplois, la coïncidence risque d'être jugée fâcheuse.
Rupture à l'amiable du contrat de travail, rallongement des périodes d'essai, suppression du CNE. La négociation s'annonçait difficile. Pourtant, syndicats (sauf la CGT) et patronats ont trouvé en janvier un accord sur le marché du travail. Le projet de loi examiné à l'Assemblée nationale à partir de ce mardi le retranscrit en partie. Revue de détail des principales mesures. Lire aussi : Projet de loi sur le marché du travail, le PS n'a presque rien à dire.
La défiscalisation des cotisations sociales sur les heures supplémentaires devait relancer la croissance et augmenter le pouvoir d'achat. Moins d'un an après, la mesure est un échec. Outre son coût (4,1 milliards d'euros en 2008), Mediapart révèle une note du ministère du travail qui souligne l'importance de l'«effet d'aubaine» pour les entreprises et le détournement du dispositif. La France ne travaille pas plus pour autant.
Dans un rapport que le Conseil d'analyse économique n'a pas encore publié, mais que l'on peut télécharger sur le site de Mediapart, trois économistes, Pierre Cahuc, Gilbert Cette et André Zylberberg, recommandent au gouvernement de remettre en cause les règles d'indexation du salaire minimum.
Après dix-sept jours de grève de la faim, les trois ouvriers grecs en conflit avec un sous-traitant des Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont été indemnisés et s'apprêtent à rentrer chez eux. La direction des chantiers a finalement cédé. Il y a dix jours, Mediapart était allé à la rencontre de Boris, Nikos et Leonidas.
Alors que PSA a confirmé lundi 31 mars le suicide d’une de ses anciennes employées, le septième cas depuis début 2007, Mediapart a décidé de lancer le débat sur le stress lié à l’activité professionnelle et sur les suicides au travail.
Trois ouvriers grecs employés par un prestataire des chantiers navals de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ont entamé une grève de la faim depuis une semaine. Ils affirment avoir été embauchés sans contrat de travail. Un énième conflit qui met en lumière les pratiques douteuses de certains sous-traitants.