Co-directrice éditoriale de la rédaction de Mediapart aux côtés de Stéphane Alliès depuis le 5 mars 2018, à la suite de François Bonnet.
J’ai rejoint Mediapart en 2008 après avoir travaillé dix ans aux Echos. Co-auteure d'Immigrés sous contrôle (Le Cavalier bleu, 2008), avec Danièle Lochak, je suis proche de la revue Vacarme. J’ai publié en février 2014 Roms & riverains, Une politique municipale de la race (La Fabrique), avec Éric Fassin, Serge Guichard et Aurélie Windels.
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Alors que l’Union européenne finance, à hauteur de dizaines de millions d’euros, les garde-côtes libyens, il est établi que certains de leurs membres sont compromis dans le trafic de migrants. Rome, de son côté, est accusé de négocier directement avec les milices de Sabratha pour empêcher le départ des embarcations.
Lors d’un mini-sommet organisé à l’Élysée lundi 28 août, Paris, Berlin, Madrid et Rome ont proposé l’envoi de « missions de protection » au Niger et au Tchad dans le but d’identifier en amont les migrants éligibles à l’asile. Une initiative qui pose plus de questions qu’elle n’en résout.
Les routes migratoires via la Méditerranée sont en pleine redéfinition depuis cet été. La baisse inattendue des arrivées en Italie s’accompagne d’une hausse des débarquements en Espagne. Un groupe armé libyen pourrait contribuer à réduire les départs depuis la Libye.
Quelque 2 500 migrants dormant dans les rues de Paris ont été temporairement « mis à l’abri » ce 18 août. L’État a installé des tentes sur un terrain de sport dans le XVe arrondissement.
À l’issue du conseil des ministres, mercredi, Édouard Philippe a présenté un plan sur l’asile et l’immigration ne prévoyant pas de réelles mesures d’urgence, alors que chaque jour affluent en France de nouveaux migrants passés par l’Italie et contraints de dormir à la rue, en raison du manque de places d’hébergement.
Moins d’une semaine avant la présentation par le ministre de l’intérieur d’un « plan asile », la maire de Paris Anne Hidalgo a exhorté, jeudi, Gérard Collomb à abandonner son approche répressive au profit d’une politique assumée d’accueil et d’intégration. Pour ce faire, elle a rendu publique une proposition de loi.
Plus de 45 900 étrangers ont été enfermés dans des centres de rétention administrative en 2016, selon le rapport annuel des associations publié mardi. Parmi eux, près de 20 000 l’ont été à Mayotte. L’occasion de revenir sur la situation « hors norme » du 101e département français, après la « blague » d’Emmanuel Macron sur les kwassa-kwassas en provenance des Comores.
Lors d'une réunion à l'Élysée, lundi, des associations ont mis en garde l'État contre les réponses « à court terme ». Le même jour, le tribunal administratif de Lille a ordonné la mise en œuvre, à Calais, de mesures visant à « éviter que les migrants soient exposés à des traitements inhumains et dégradants ».
Pour la première fois, un automobiliste est mort à Calais dans un accident causé par un barrage de migrants voulant rejoindre l'Angleterre. De l'autre côté de la France, à la frontière avec l'Italie, un exilé a été blessé par électrocution sur le toit d’un train.
Après le Défenseur des droits, des associations de défense des droits des étrangers fustigent un « déni d’humanité » à Calais et demandent l’ouverture d’un lieu d’accueil. Elles déposent une requête devant le tribunal administratif de Lille, estimant qu’il n’existe pas de possibilité de dialogue avec l’État.
Cette autorité indépendante dénonce les conditions de vie « inhumaines » subies par les migrants, accuse l’État de les « traquer » et l’exhorte à ouvrir un lieu d'hébergement.
Grâce aux ONG, des centaines, voire des milliers de migrants sont régulièrement sauvés en Méditerranée. Pourtant, elles font face à une campagne de dénigrement sans précédent, tandis que les États européens financent la Libye pour que ce pays empêche les embarcations d’arriver sur les côtes italiennes.
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Un projet de décret que Mediapart a pu consulter détaille les modalités d’accès des journalistes dans les lieux où sont enfermés les étrangers en situation irrégulière. Centres de rétention et zones d'attente: ils pourront y faire des reportages, y compris par leurs propres moyens (sans accompagner de parlementaire).
Après les violences ayant eu lieu à Pajol, Mediapart a voulu entrer au centre de rétention de Vincennes pour recueillir le témoignage des Érythréens et des Soudanais qui y ont été enfermés. Refus. Énième refus. Une loi autorisant l’accès aux journalistes à ces lieux de privation de liberté devrait pourtant être adoptée d’ici quelques semaines au Parlement.
À la suite de l'expulsion, mardi 2 juin aux aurores, du campement de La Chapelle, qualifiée d'«évacuation humanitaire» par les pouvoirs publics et l'association France terre d'asile, plusieurs dizaines de migrants se sont retrouvés à la rue.
Glanée sur Twitter, une saisissante description par Gustave Flaubert d'un campement de Roms, ou plutôt de Bohémiens installés à Rouen en 1867, produit tout son sens au moment où les maires de France et de Navarre, à l'approche des élections municipales, n'ont d'oreilles que pour les «riverains exaspérés».
En visite à Lampedusa, le pape a dénoncé la «mondialisation de l'indifférence» à l'égard des migrants. Cela fait écho aux propos de l'un d'entre eux, filmé aux abords de Melilla, fustigeant le silence de l'Europe et des médias, alors qu'il porte sur son dos un ami en train de mourir.