Journaliste pigiste depuis plus de six ans, j’ai d’abord enquêté sur les coulisses du domaine du sport. J’ai longuement suivi pour Mediapart, L’Équipe Explore ou Libération des questions de libertés individuelles liées aux interdictions administratives de stade prises à l’encontre des supporters de football.
Depuis 2020, mes enquêtes se concentrent sur la Moselle, où je vis, et les impacts du déploiement de la vidéosurveillance, des drones ou des expérimentations de reconnaissance faciale sur nos libertés.
Près de dix judokas ont alerté la fédération de judo et le ministère des sports sur les violences psychologiques, physiques et sexuelles qu’aurait commises il y a plusieurs années leur entraîneur. Sanctionné, celui-ci exerce toujours. Une situation ubuesque qui souligne des défaillances en série.
La Fédération française de judo conserve depuis plusieurs mois parmi ses cadres dirigeants un entraîneur visé par une enquête judiciaire pour des violences sur d’anciens élèves et un second qui aurait ignoré des signalements pour agression sexuelle.
Consultations illégales, transmission d’informations confidentielles, voire corruption : les fichiers de police, dont le contenu est sensible et l’usage encadré, attirent les convoitises. Mediapart a recensé les affaires rendues publiques ces dix dernières années.
Avec 15 000 caméras de reconnaissance faciale et des techniques algorithmiques de pointe, l’événement sportif s’accompagne d’un déploiement inédit de technologies de surveillance. Et s’inscrit dans la longue histoire des événements sportifs prétextes au contrôle sécuritaire des populations.
Les dangers de l’émigration vers l’Europe vont croissant, déplore Mark Akkerman, qui étudie la militarisation des frontières du continent depuis 2016. Un mouvement largement poussé par le lobby de l’industrie de l’armement et de la sécurité.
Airbus, Thales, Atos, Idemia : plusieurs industriels français usent de leur influence auprès de l’Union européenne pour vendre leurs systèmes de sécurité aux frontières. Le nouvel eldorado : les technologies biométriques.
Drones qui survolent des camps d’exilés, scanner d’empreintes digitales, détecteurs de mensonges… En l’absence de cadre légal, les expérimentations menées aux frontières européennes sont de plus en plus intrusives. Ce qui inquiète eurodéputés, avocats et ONG.
Drones, reconnaissance faciale, capteurs de CO2 et de battements cardiaques : face à l’afflux de réfugiés, la frontière franco-britannique est surveillée à grands coups d’intelligence artificielle. Premier volet de notre série sur la cybersurveillance des frontières.
En France, le leader mondial des centres d’appel envisage de pérenniser le télétravail. Et tente, au passage, de déployer des outils informatiques de surveillance toujours plus intrusifs.
Plutôt que d’admettre l’inefficacité de la vidéosurveillance dans la lutte contre la délinquance, les industriels développent des logiciels d’analyse d’images pour détecter des comportements « suspects ». Malgré leur légalité contestée, ces technologies françaises, israéliennes ou chinoises séduisent des municipalités par dizaines.
Après des incidents en 2015 avec des gens du voyage, cette petite ville de l’Isère s’est d’abord dotée d’une cinquantaine de caméras, puis de puissants algorithmes d’analyse d’images. Une surveillance illégale, selon l’association La Quadrature du Net, aujourd’hui en procès contre la commune.
Analyse du temps de pause, de la participation aux réunions ou de la cadence de réponses aux mails : avec l’émergence du télétravail, des logiciels développés spécifiquement ou dévoyés de leurs objectifs premiers sont utilisés pour contrôler la productivité des salariés à distance.