Né en 1952, journaliste professionnel depuis 1976. D’abord à Rouge (1976-1978), puis quelques mois au Matin de Paris et, surtout, au Monde pendant vingt-cinq ans (1980-2005).
Cofondateur de Mediapart, j’en ai assuré la présidence et la direction de publication de mars 2008 à mars 2024.
Auteur d’une trentaine d’ouvrages (bibliographie disponible sur Wikipedia en français).
Déclaration d’intérêts
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
La fable de l’attaque de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière par des manifestants lors du 1er Mai est le mensonge de trop d’un pouvoir qui nie la réalité de son impopularité. Sa dérive autoritaire le rend complice du pire : la ruine de toute éthique démocratique.
Le sort de Julian Assange, tout comme celui de Chelsea Manning ou d’Edward Snowden, dépasse sa personne, ses fautes ou ses erreurs. Ce que la puissance américaine et ses alliés étatiques veulent lui faire payer, c’est d’avoir ouvert la voie à une nouvelle utopie démocratique dont l’arme pacifique est le droit de savoir.
Mediapart assigne l’État en justice pour la tentative de perquisition de notre journal dans l’affaire Benalla. Nous demandons au tribunal de juger qu’en ordonnant cette action infondée, déloyale et disproportionnée, le procureur de la République de Paris a engagé la responsabilité de l’État, violant la protection accordée au secret des sources et entravant la mission journalistique de Mediapart.
Mediapart n’est pas une officine de renseignement, mais un journal d’information. Nous n’espionnons personne ni ne posons de micros clandestins. Nous nous contentons de révéler des informations d’intérêt public dans le respect du droit de la presse. Dans l’affaire Benalla aujourd’hui, comme hier dans les affaires Bettencourt, Sarkozy-Kadhafi ou Cahuzac.
Haine absolue de l’Autre, l’antisémitisme n’est pas une variante du racisme mais son noyau dur. Toute complaisance, relativisme ou négligence envers ses manifestations ouvre la voie à la hiérarchie des humanités. Toute instrumentalisation politicienne de cette cause suprême l’affaiblit, au risque de la discréditer.
La Cour de cassation a rejeté, mercredi 30 janvier, le pourvoi de Nicolas Sarkozy contre l’ordonnance de non-lieu rendue en faveur de Mediapart à propos de la note libyenne attestant d’une promesse de financement de sa campagne de 2007. L’ancien président de la République ne pourra plus se dérober face à ce scandale révélé par notre journal.
Le premier ministre a annoncé, lundi 7 janvier, une aggravation de l’arsenal sécuritaire avec notamment une loi contre les casseurs et les manifestations non déclarées, ainsi qu’un ciblage préventif de manifestants supposés violents. Sans un mot sur les violences policières, ce choix répressif tourne le dos aux exigences démocratiques confusément portées par les gilets jaunes.
Le meilleur allié du pouvoir face aux « gilets jaunes » est l’extrême droite, dont l’action antisémite et raciste ruine les exigences démocratiques et sociales du mouvement. La responsabilité des gauches est dès lors décisive pour éviter ce face-à-face mortifère. Or, à force de divisions et de précautions, elles risquent de manquer ce rendez-vous.
Sept ans après les révélations de Mediapart sur les quotas discriminatoires dans le football français, notre enquête Football Leaks 2 a révélé le fichage ethnique pratiqué de 2013 à 2018 par son club le plus prestigieux, le PSG. Que dit de notre pays cette insistance du préjugé ?
La révolte des « gilets jaunes » vise l’injustice fiscale et l’arbitraire étatique. Son moteur est le cœur des combats émancipateurs : l’exigence d’égalité. De son ouverture aux causes communes d’une égalité pour toutes et tous dépendra son avenir politique.
Le présidentialisme est au régime présidentiel ce que le cléricalisme est aux religions : une dépossession des fidèles, une confiscation de la foi. La volonté de tous y est remplacée par le pouvoir d’un seul. Retour sur l’engagement fondateur de Mediapart contre l’absolutisme présidentiel sous la Cinquième République.
La question des migrants est l’épreuve décisive pour les gauches qui se réclament de l’émancipation des peuples et de l’égalité des droits. Loin de protéger des acquis sociaux, toute concession aux politiques de rejet, de préférence nationale ou de frontière identitaire, fera le lit de l’extrême droite.
(Lire aussi l'appel de Mediapart, Regards et Politis)
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Les journalistes de Mediapart utilisent aussi leurs blogs, et participent en leurs noms à cet espace de débats, en y confiant coulisses d’enquêtes ou de reportage, doutes ou réactions personnelles à l’actualité.
“How the West Sees the World”: I examine this question in “The Garden and the Jungle”, which is published this week in the United States by Other Press, one year after its original publication in French. Here I present my introduction to this American edition, written at the beginning of Trump’s second term, in the shadow of the genocide in Gaza.
À quoi sert l’archéologie ? Pourquoi dérange-t-elle nos politiques au point que l’actuelle ministre de la Culture s’en est prise aux chantiers d’archéologie préventive ? Réponse dans trois émissions de « L’Échappée » dont les invités sont des historiens incarnant cette discipline qui oblige à regarder notre passé, et donc la France, en face, sans mythes ni fadaises.
L’association unitaire Visa (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes) publie chez Syllepse un remarquable manuel internationaliste de résistance aux nouveaux fascismes que j’ai volontiers accepté de préfacer.
Le cinéaste Marcel Ophüls, décédé le 24 mai à 97 ans, fut un compagnon de route de Mediapart. Un compagnonnage commencé bien avant, en 1994, à l’occasion de son film Veillées d’armes : histoire du journalisme en temps de guerre.
Avec Olivier Martin, dit Olive, mort le 26 avril après quinze ans de lutte contre la maladie, c’est une haute et belle figure de l’engagement antifasciste qui s’en est allée. Le combat vital de toute une génération.