Journaliste à Mediapart depuis sa création, en 2008, j’ai couvert la droite et l'extrême droite, avant de rejoindre le service « Enquêtes » en 2017.
• Livres : - Faute de preuves : une enquête sur la justice face aux révélations #MeToo (Seuil, 2021). - « Marine est au courant de tout...» : Argent secret, financements et hommes de l'ombre : une enquête sur Marine Le Pen (co-écrit avec Mathias Destal, Flammarion, 2017). - Informer n'est pas un délit(ouvrage collectif, Calmann-Lévy, 2015).
Par souci de transparence vis-à-vis de ses lecteurs, les journalistes de Mediapart remplissent et rendent publique depuis 2018 une déclaration d’intérêts sur le modèle de celle remplie par les parlementaires et les hauts-fonctionnaires auprès de la Haute autorité de la transparence et de la vie publique (HATVP), instance créée en 2014 après les révélations de Mediapart sur l’affaire Cahuzac.
Abandon des tests ADN votés par le Parlement, multiplication de nouvelles taxes à six mois des régionales, volonté de supprimer la moitié des élus territoriaux, hausse du forfait hospitalier, duel fratricide dans l'affaire Clearstream... En cette rentrée, Nicolas Sarkozy sème le trouble dans les rangs de sa majorité, tandis que le secrétaire général de l'UMP s'efforce de vanter «l'unité» de sa famille politique. Cette semaine, c'était autour de Christian Blanc de taper du poing sur la table. Dans une lettre à François Fillon, le secrétaire d'Etat au Grand Paris a fait part de son mécontentement de voir le projet de loi final largement remanié, avant son passage en conseil des ministres, le 7 octobre. Tour d'horizon des sujets quifâchent au sein du groupe majoritaire.
Lorsdes Journées parlementaires de l'UMP au Touquet (Pas-de-Calais), Jean-François Copé a annoncé l'avènement du «nouveau Parlement», avec l'entrée en vigueur de la réforme constitutionnelle, promettant que «les ministres» allaient devoir «changer leurs habitudes de travail avec les parlementaires». Recadré par le premier ministre, il a dû donner des gages de loyauté à l'exécutif.
L'affaire Clearstream fait des vagues jusqu'au Touquet (Pas-de-Calais), où l'UMP organise, jeudi 23 et vendredi 24 septembre, ses Journées parlementaires. En employant le mot de «coupables» pour désigner les prévenus du procès, Nicolas Sarkozy a parasité le rendez-vous de Jean-François Copé (photo) et surtout embarrassé un peu plus des parlementaires déjà divisés sur l'affaire Clearstream. Les sarkozystes sont montés au créneau pour relativiser «un lapsus que n'importe quel Français aurait pu faire». Les villepinistes ont rappelé que le chef de l'Etat «n'était pas M. Dupont». Et de nombreux élus de la majorité ne cachent pas leur gêne par rapport à ce «lapsus qui complique les choses». Quant au premier ministre, il a rappliqué plus tôt que prévu pour rassurer tout le monde sur la solidité du tandem qu'il forme avec Nicolas Sarkozy.
Entre lapsus présidentiel télévisé et révélations en cours d'audience, le procès Clearstream provoque des dégats sans doute durables au sein de l'UMP. D’un côté, la vingtaine de villepinistes, chiraquiens et autres gaullistes qui apportent publiquement leur soutien à Dominique de Villepin. De l’autre, une poignée de sarkozystes pure souche qui défendent bec et ongles le chef de l’Etat. Et, au milieu, une majorité de moins en moins silencieuse qui émet des doutes et commence à prendre ses distances avec le chef de l'Etat. Revue de presse et enquête dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
Des partenaires de la majorité qui font monter les enchères et posent leurs conditions. Des ministres qui refusent de choisir entre leur poste et la région. Des poids lourds de l'UMP qui se rêvent en recours. A l'UMP, le casse-tête de la composition des listes pour les élections régionales de mars est loin d'être résolu. Tour d'horizon des huit régions qui coincent.
Valérie Pécresse a-t-elle démarré sa campagne pour les régionales trop vite ? A l’UMP, on redoute une nouvelle guerre dans le camp présidentiel. Qui voilà? André Santini, ancien secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique. Limogé du gouvernement en juin, le député et maire d’Issy-les-Moulineaux souhaite non seulement se présenter, mais il s'estime mieux placé que la ministre de l'enseignement supérieur pour conduire la liste de la majorité enIle-de-France. Il affirme même avoir entre les mains un sondage le plaçant devant Valérie Pécresse. «Une liste autonome, c’est ce qui nous tente le plus», affirme à Mediapart le président du Nouveau Centre, Jean-Christophe Lagarde.
Cet été, ils étaient nombreux à s'émouvoir de l'arrivée de Philippe de Villiers dans le comité de liaison de la majorité présidentielle. Aujourd'hui, tous sont rentrés dans le rang, stratégie électorale oblige. Ils l'assurent, le président du MPF mangé à la sauce UMP sera plus light. A commencer par le secrétaire d'Etat à la justice, Jean-Marie Bockel, qui s'en explique à Mediapart. L'ancien socialiste a accepté ce ralliement, tout comme il n'a pas bronché lors de son éviction, sur demande de l'ex-président du Gabon, du secrétariat à la coopération.
Depuis des mois il esquivait la question. Mardi 8 septembre, Jean-Marie Le Pen l'a annoncé, sur France 2: en 2010, il lâchera les rênes du FN. «Je pense qu’il est raisonnable de passer la main aux jeunes (...)Je ne suis pas éternel et je le regrette (...) Ce sera en 2011 ou 2010», a-t-il expliqué. Une annonce qui fait suite à sept ans de revers électoraux pour son parti, d'endettement, d'hémorragie des cadres historiques et de provocations sans effet.
François Fillon à la tête de la commission européenne, à Bruxelles? L'option refait surface. Selon le quotidien Le Monde, le premier ministre souhaiterait «se poser en recours» en cas d'échec de la candidature du président sortant, JoséManuel Barroso. «Si l’opportunité s’offre à lui, pourquoi pas. Il est à la hauteur, on l’a vu pendant la présidence européenne», confie à Mediapart Jean de Boishue, le conseiller politique de François Fillon, tout en soulignant qu'«aujourd’hui, sa réponse c’est ''Matignon, Matignon, Matignon''». Le député de Paris Jean-François Lamour, proche de François Fillon, le voit plutôt candidat à Paris en 2014. Lire aussi notre série consacrée au premier ministre en mai.
Le «Campus d'été» de l'UMP, tenu les 4-5-6 septembre à Seignosse (Landes), s'est achevé dimanche midi avec un discours très attendu de François Fillon, désavoué vendredi par l'Elysée sur le montant de la future taxe carbone. Fustigeant «les rumeurs» et «spéculations» sur le couac de la fin de semaine, le premier ministre a mis les choses au clair sur la «contribution climat énergie». Ce campus, que Nicolas Sarkozy a voulu très axé sur l'environnement, a surtout laissé transparaître la stratégie du mouvement pour les régionales de mars: au vert toute!
Après le couac de vendredi, qui a vu François Fillon désavoué par l'Elysée sur le montant de la future taxe carbone, ministres et poids lourds de l'UMP tentent de rectifier le tir au Campus d'été du mouvement, ce week-end, à Seignosse (Landes). Et de convaincre qu'il ne s'agit pas d'une «augmentation» de la fiscalité mais d'une «transformation». «Le mouvement populaire est résolument pour», a martelé vendredi soir le secrétaire général du mouvement, Xavier Bertrand, à la tribune. Samedi, Jean-François Copé, le patron des députés UMP, a jeté à nouveau de l'huile sur le feu en refusant une taxe carbone qui serait «simplement une recette supplémentaire pour Bercy».
Si la photo de famille organisée par VincentPeillon, lors des ateliers d’été de son courant a suscité des oppositions au PS, au MoDem, la venue de Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou, a surtout ravivé le débat dufonctionnement interne de la formation centriste. «A l’UMP, les décisions se prennent à une personne, au MoDem à deux!», déplore Jean-François Kahn. «Il y a un problème de fonctionnement démocratique au MoDem», estime Corinne Lepage, pour qui «les anciennes méthodes ont encore prévalu». Un sujet que l'ancienne ministre de l'environnement compte aborder mardi soir lors du bureau politique du mouvement.
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Après l’enquête de Mediapart sur les faits dénoncés par l’actrice Adèle Haenel, l’hebdomadaire « Marianne » publie une interview du réalisateur Christophe Ruggia déguisée en « contre-enquête ». Sauf qu’aucun contradictoire n’a été réalisé.
Par les faits qu’elle dénonce et par la rareté du témoignage principal dans un milieu (le cinéma) où l’omerta règne encore, l’enquête que nous publions est singulière. L’actrice Adèle Haenel sera l’invitée de notre émission lundi 4 novembre, à 19 heures, en direct sur notre site.
Mediapart avait demandé à la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) la communication des contrats des prêts russes du Front national et du microparti de Jean-Marie Le Pen. La commission avait refusé. Nous avions saisi la justice, qui nous a donné raison.
Invité d'une émission de France Culture consacrée au Front national – son fonctionnement, ses affaires –, Mediapart a été décommandé après que Jean-Lin Lacapelle, le secrétaire général adjoint du parti, a fait savoir qu'il ne viendrait pas si nous étions en plateau.
La campagne du Front national expliquée et analysée par des chercheurs qui travaillent sur ce parti depuis des années. Son programme, ses discours, sa stratégie, ses électorats, l’organisation de son appareil, son maillage territorial: c’est l'opération «FN, l'œil des chercheurs» que Mediapart lance pour les campagnes présidentielle et législatives.