L’équipe de Mediapart vous propose de découvrir des livres, essais ou romans, qui lui ont particulièrement plu. Des livres parus ou réédités depuis l’été dernier, qui pour certains n’ont pas eu l’écho qu’ils auraient pu avoir.
Un tir au but peut-il changer le cours de l’Histoire ? Avec Le Dernier Penalty (Seuil), l’auteur italien – homonyme d’un grand joueur des années 1960 – revient 25 ans plus tard sur les derniers jours de la Yougoslavie multiethnique, laissant entrevoir l’imminence de la guerre par l’entrebâillement d’une porte de vestiaire, celui de l’équipe nationale lors de la coupe du monde de 1990 en Italie.
Avec Manuel d’exil, l’écrivain d’origine bosnienne revient sur les premières années de son exil en France quand la guerre faisait rage dans les Balkans. Le roman d’un soldat et d’un réfugié, d’un jeune homme qui murmure des complaintes « stupides et enfantines ».
Dans un essai à quatre mains, qui puise sa matière dans un photoreportage réalisé en Libye au début du XXe siècle, les écrivains Jérôme Ferrari et Oliver Rohe interrogent notre relation à l’image de guerre et aux racolages idéologiques qu’elle véhicule.
C’est un livre qui ressemble à son sujet. Il échappe à tous les poncifs. Gauguin aux Marquises de Laure Dominique Agniel nous raconte un artiste incontournable, qui brûle ses derniers jours dans un chapelet d’îles aujourd’hui à la mode. Il en ressort le portrait brut et parfois brutal d’une force de la nature, d’une époque, et d’un peuple piétiné par la colonisation.
Avec Ce que peut l’histoire, sa « leçon inaugurale » au Collège de France parue en librairie, l’historien médiéviste Patrick Boucheron a fait plus qu’un discours. Il a, en 72 pages serrées et ardentes, conçu un manuel de survie intellectuelle pour fendre l’épaisse brume de notre époque.
Mort en 2002 d’une crise cardiaque dans des circonstances troubles, l’écrivain lituanien Ricardas Gavelis a laissé derrière lui une œuvre qui a ébranlé les consciences de ses contemporains. Vilnius Poker, rédigé dans les années 1980 et traduit récemment en français, est l’un de ses romans les plus clivants.
Dans L’ombre s’allonge (Actes Sud), Jean-Paul Goux, romancier des retraits énigmatiques et des anfractuosités combattantes, s’attache au fil ténu et tenace d’une existence possédée de culture. Mais dépossédée de tout, hormis la conscience des lieux…
Connu surtout comme poète, Jean-Louis Giovannoni livre dans Sous le seuil des tableaux saisissants sur la façon dont le monde naturel réputé le plus nuisible pourrait nous restituer à nous-mêmes.
Dans Les Équinoxes, l'auteur de BD livre pudiquement quelques bribes d'existence de personnages ordinaires, et néanmoins passionnants. Un roman graphique à la maîtrise narrative et technique exceptionnelle.
Alors que se multiplient les interventions publiques mettant en cause la théorie de l'évolution, l'historien Yves Gringas analyse plusieurs siècles de relations conflictuelles entre sciences et religions.
À travers les thèmes de la guerre, de l’exil, de l’amour et de la perversion, l’écrivain écossais Iain Banks peint avec Un chant de pierre une fresque poétique cruelle et inquiétante, à une époque imprécise qui tient autant du médiéval que du contemporain et fait du roman une parabole de la barbarie moderne.
Comment s’adapter à la liberté quand on a été un chien de garde habitué à marcher au pas ? Le brûlot de l’opposant Gueorgui Vladimov sur l’univers concentrationnaire soviétique.
Dans son roman, Mehdi Charef offre au lecteur un détour par l’histoire algérienne, douloureuse et tragique, à travers le destin d’Azzedine, le harki follement épris de Meriem, son épouse. Elle endossera avec lui la lourdeur du choix et quittera son pays pour arriver en France, où le couple devra s’acquitter du tribut de la trahison.
Dans un livre retrouvé par hasard, Françoise Frenkel raconte sa vie de réfugiée entre 1939 et 1943, fuyant l'Allemagne nazie et la France occupée. Rien où poser sa tête, réédité en 2015, explore les affres à la fois existentielles et quotidiennes de l'exil.
Cela fait longtemps qu’António Lobo Antunes aurait dû recevoir le prix Nobel. De la nature des dieux, paru ce printemps, revient faire sonner à nos oreilles sa prose serpentine.
Dans M Train, son deuxième livre autobiographique, la chanteuse et poète évoque tout haut ses réflexions sur le passage du temps, la perte des êtres chers, et la difficulté de « continuer à vivre longtemps après eux ».Un récit mélancolique et méditatif.
Elles ont fait le choix de devenir hommes : la tradition dure depuis des siècles dans le nord de l'Albanie. Une étude d'Antonia Young éclaire comment le masculin et le féminin sont aussi le fruit d'une construction sociale.
L’équipe de Mediapart vous propose tout l’été de découvrir des essais et des romans qui lui ont plu. Voici la première chronique, au hasard de nos subjectivités. L’historien Sébastien Albertelli décrypte les usages du sabotage, du mouvement ouvrier à la Résistance.
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Tout a commencé en 2021, quand une tragédie oubliée émerge de la mémoire familiale de la journaliste et réalisatrice Safia Kessas. Le 23 mai 1956, l’armée française aurait investi nuitamment trois villages de Kabylie, tout proches de celui de ses parents, et massacré impitoyablement en quelques heures…
Et si le pacifisme avait quelque chose à nous dire, dans notre monde englué par les guerres ? L’idée a quasiment disparu du débat public, elle a pourtant jalonné l’histoire du XXe siècle. De la Pologne à l’Algérie, en passant par le Libéria et la France, des voix percutées par les conflits se sont élevées…