Bernard Tapie voit dans un document adressé en 1993 à Clinvest, filiale du Crédit lyonnais, la preuve qu'il a été berné et compte demander en réparation 1 milliard d'euros à l’État. Interrogé par Mediapart, l'ancien directeur général de cet établissement, Loïc Deraison, assure que l'histoire est toute différente : le fameux document émane d'un familier de Tapie, qui voulait être associé à la vente d'Adidas et empocher une juteuse commission.
Bernard Tapie prétend qu'un document, jusque-là secret, prouve qu'il a bel et bien été floué lors de la vente d'Adidas et entend réclamer plus d'un milliard d'euros de dédommagement à l'État. Mediapart publie ce document et détaille les raisons pour lesquelles les arguments de l'ex-hommes d'affaires ont bien peu de chances d'ébranler la justice.
Bernard Tapie, son avocat Me Maurice Lantourne, un autre avocat parisien, Me Gilles August – placé sous le statut de témoin assisté –, et le patron d'Orange Stéphane Richard, ont été entendus ces dernières semaines. Les indices de fraude s'accumulent.
Selon nos informations, l’ancienne ministre des finances et actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a refusé de témoigner devant la Cour de discipline budgétaire en faveur de Stéphane Richard, mis en cause dans l'affaire Tapie.
A la suite de l'annulation du célèbre arbitrage, le 17 février, le CDR vient d'adresser une lettre recommandée aux liquidateurs du groupe Tapie, leur enjoignant de lui restituer 392 millions d'euros.
Après l'annulation de l'arbitrage Adidas-Crédit lyonnais, la justice est confrontée à un double défi. Au civil, elle devra établir que le Crédit lyonnais n'a jamais floué Bernard Tapie. Et au pénal, elle ne peut se borner à sanctionner ceux qui ont participé à l'arbitrage frauduleux. Elle doit trouver et punir ses commanditaires.
La cour d'appel de Paris a annulé la décision d'arbitrage controversée de 2008 ayant accordé 403 millions d'euros à l'homme d'affaires. Une nouvelle décision sera rendue sur le fond le 29 septembre.
Selon nos informations, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris va rendre ce jeudi un arrêt au terme duquel elle rejette toutes les requêtes en nullité de gardes à vue et de perquisitions qui ont été introduites dans le cadre de l’affaire Tapie.
À la demande de la justice française, les autorités de Hong Kong viennent de placer sous séquestre 17 millions d'euros que Bernard Tapie y avait transférés. C'est un signe fort, sans doute le premier en direction de Paris, que la place financière accepte enfin de jouer la transparence et l'entraide judiciaire et fiscale.
Le Parquet de Paris a classé sans suite le 26 septembre une plainte que Pierre Mazeaud avait déposée contre Pierre Habib-Deloncle. L'ancien président du Conseil constitutionnel, qui est l'un des trois arbitres de l'affaire Tapie, avait prétendu qu'il avait fait l'objet de menaces, à l'instigation de Jean Peyrelevade, l'ancien président du Crédit lyonnais.
Un comptable public, Frank Mordacq, qui a ordonné le paiement de 268 millions d'euros, à la suite de la sentence qui a fait la fortune de Bernard Tapie, pourrait se voir condamné par la Cour des comptes à rembourser cette somme sidérante.
L’ancienne ministre de l’économie Christine Lagarde a été mise en examen par la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) dans le cadre de l’affaire Tapie, selon des informations obtenues par Mediapart.
Claude Guéant est convoqué le 26 mai par la police et pourrait être mis en examen dans l'affaire Tapie. Une confrontation judiciaire aura lieu le même jour entre les deux avocats Jean-Pierre Martel et Gilles August, dont la défense des intérêts de l’État a tourné au fiasco.
Avant d’être mis en examen pour « escroquerie en bande organisée », Bernard Tapie a esquivé la plupart des questions de la Brigade financière. Celle-ci détient malgré tout de nouvelles preuves de l'implication de l'Élysée dans la préparation de l'arbitrage. Elle a aussi établi que l'ex-homme d'affaires avait des relations privées avec Me Gilles August, l'avocat... de la partie adverse.
Le ministre de l'économie Thierry Breton, le secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant, ainsi que Bernard Tapie, ont été sollicités par l'arbitre Pierre Estoup, de 2005 à 2010, quand il réclamait une créance bidon de 9 milliards d'euros à la France. Une affaire sidérante.
Des trois arbitres, un seul, Pierre Estoup a été mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ». Mais, selon nos informations, la Brigade financière s'intéresse de près aux nombreux rendez-vous que Pierre Mazeaud a eus avec Nicolas Sarkozy. Et elle détient aussi une lettre que l'avocat de Bernard Tapie a adressée en 2006 au troisième arbitre, Jean-Denis Bredin.