Dans une déclaration commune, les syndicats SNJ, Sud et CGT affirment qu’au nom de leur « devoir de neutralité », ils s’opposent à la présence du directeur de La Provence sur leurs plateaux à la veille des municipales. « Il en va de notre image et de la garantie de notre impartialité dans le traitement de l’information », disent-ils.
Alors que l’affaire Tapie doit être rejugée en appel dans plusieurs mois, Mediapart révèle un élément déterminant – un rendez-vous secret jusqu’ici inconnu des enquêteurs –, qui apparaît comme un chaînon manquant du dossier. Il dormait depuis des années dans les agendas de Brice Hortefeux.
Selon nos informations, Bernard Tapie, qui avait rompu début août ses négociations avec le patron du groupe CMA-CGM pour le faire entrer au capital de La Provence, est de nouveau en pourparlers avec lui. Pour des raisons judiciaires, il serait pressé et voudrait conclure avant fin janvier.
Le quotidien La Provence a perçu plus d’un million d’euros en 2018 du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, dont la présidente, Martine Vassal (LR), brigue la mairie de Marseille. Les dirigeants du journal, dont Franz-Olivier Giesbert, font désormais ouvertement campagne pour elle.
Alors que Bernard Tapie a été condamné le 3 décembre 2015 à restituer les 404 millions d’euros de l’arbitrage frauduleux, le tribunal de commerce de Bobigny, saisi par le parquet d’une demande de mise en liquidation du groupe, a choisi d’accorder un nouveau délai de grâce à l’ex-homme d’affaires en renvoyant son jugement au 30 janvier 2020.
Au printemps dernier, Bernard Tapie souhaitait vendre le quotidien à l’armateur de CMA CGM, Rodolphe Saadé, et Xavier Niel était disposé à lui céder aussi sa participation. Selon nos informations, les négociations ont capoté au début de l’été.
Le parquet de Paris a décidé d’interjeter appel du jugement prononcé par le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire Tapie. Il s’en est failli d’un rien qu’il prenne une décision inverse, mais l’intrusion de Nicole Belloubet dans le dossier et le conflit d’intérêts familial du procureur de Paris ont rendu cette reculade impossible.
Dans un courrier que Mediapart révèle, la présidente de l’Union syndicale des magistrats, Céline Parisot, reproche à la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, d’avoir violé la loi en s’immisçant dans la procédure Tapie. Elle estime également que les liens familiaux que le procureur de Paris Rémy Heitz a « avec l’un des prévenus du dossier Tapie donne une image désastreuse quant à son impartialité objective ».
Le procureur de Paris qui devait décider si le parquet fera appel dans l’affaire Tapie, est lié familialement à l’un des six prévenus relaxés. Il assure à Mediapart qu'il se déporte et ne participera donc pas à la réunion, en début de semaine prochaine, qui prendra la décision.
Selon Le Parisien, la Cour de justice de la République (CJR) a ouvert une enquête judiciaire pour concussion contre Éric Woerth dans le volet fiscal de l’affaire Tapie. Comme l’avaient révélé Mediapart et Libération, l’ancien ministre UMP du budget avait accordé à Tapie un gigantesque cadeau fiscal de 58 millions d’euros, contre l’avis de son administration.
Alors que l’affaire Tapie est à un tournant majeur, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a violé les obligations de sa charge qui lui font interdiction de se prononcer sur une procédure en cours, et a estimé qu’un appel du parquet n’était « pas forcément logique ». D’autres manœuvres viennent confirmer que le pouvoir cherche à protéger Bernard Tapie.
Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé la relaxe de Bernard Tapie et des autres prévenus dans la célèbre affaire de l’arbitrage. La décision est polluée par de nombreuses incohérences car la justice pénale estime qu’il n’y a pas eu « fraude », alors que la procédure civile a établi exactement le contraire. De plus, Stéphane Richard n’est pas plus condamné, alors que Christine Lagarde l’a été pour des griefs voisins.
Alors que Bernard Tapie doit restituer depuis fin 2015 le magot de l’arbitrage frauduleux, le tribunal de commerce de Bobigny fait à son tour entrave à la justice en renvoyant au 30 octobre l’examen de la demande de mise en liquidation du groupe. Ce qui offre un nouveau délai de grâce à l’ex-homme d’affaires.
Pour mettre fin à des rumeurs colportées par le clan Tapie et reprises par quelques médias pendant le procès, le Consortium de réalisation, qui porte les intérêts de l’État, a publié ses frais d’avocats depuis le début de la procédure.
Commencé le 11 mars, le procès Tapie s’est achevé jeudi 4 avril, après quatre semaines d’audiences, par une ultime plaidoirie, fougueuse, celle de l’avocat de Bernard Tapie, Me Hervé Temime qui a demandé la relaxe de son client. Le jugement a été mis en délibéré au 9 juillet.