Parmi les six prévenus, le parquet a notamment requis lundi cinq ans de prison ferme pour Bernard Tapie et trois ans dont dix-huit mois avec sursis pour Stéphane Richard. Il a aussi admis un semi-échec judiciaire, Claude Guéant et Nicolas Sarkozy étant passés entre les mailles du filet.
Citée comme témoin par Bernard Tapie, Christine Lagarde ne viendra pourtant pas à la barre. Parce que son emploi du temps de patronne du FMI ne le lui permet pas ? C’est inexact, et Mediapart en a trouvé la preuve.
L’ex-président du Conseil constitutionnel est venu à la barre du procès pour livrer un plaidoyer en faveur de Bernard Tapie et de l’arbitre Pierre Estoup. Il a fait mine d’ignorer toutes les preuves de fraudes et d’irrégularités découvertes par la justice.
Dans une affaire d’extorsion de fonds, Jean-Pierre Bernès, ancien dirigeant de l’Olympique de Marseille, a été mis sur écoute en 2014. Dans des conversations enregistrées, il dit que l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du 4 juin 1998, au terme duquel Bernard Tapie échappe miraculeusement à la prison, « a été acheté ». C’est le président de ce tribunal que l’arbitre Pierre Estoup aurait, à l’époque, approché. Il dit que la procédure civile a aussi été corrompue.
Jugé depuis lundi à Paris pour escroquerie et détournement de fonds publics, Bernard Tapie préfère accuser le Crédit Lyonnais de malversations dans la revente d'Adidas plutôt que de reconnaître qu'il a bénéficié d'un traitement de faveur avec son arbitrage truqué de 2008.
Après deux jours d’audience, le procès de l’arbitrage truqué rendu en faveur de Bernard Tapie part un peu dans tous les sens. Nanard, lui, retrouve ses sensations d’acteur.
Chanteur, pilote de course, vendeur, homme d’affaires, politique, patron de presse, Bernard Tapie a vécu toutes ses vies, sans trop de scrupules. Déjà condamné à plusieurs reprises, il affronte, malade, un dernier procès à risques.
L’affaire Tapie concentre les dérives de notre démocratie : celles qui pèsent sur la justice, qui polluent le capitalisme parisien, qui entravent les instances de régulation, ou encore qui caporalisent la presse.
Le procès de l’affaire Tapie s’ouvre lundi 11 mars. Six personnalités y seront jugées. Épilogue d’un feuilleton qui dure depuis vingt-cinq ans, il ne permettra sans doute pas de révéler le pacte secret qui liait Nicolas Sarkozy à l’ex-homme d’affaires.
Le procès au cours duquel seront jugés les six protagonistes soupçonnés d’avoir participé à l’arbitrage frauduleux de l’affaire Tapie commence le 11 mars. C’est le même jour que le tribunal de commerce a discrètement choisi pour statuer sur une requête du parquet demandant la liquidation du groupe.
Alors que la justice française s’est avérée incapable de demander à Bernard Tapie la restitution de l’argent de l’arbitrage frauduleux, son homologue belge s’est montrée beaucoup plus respectueuse des règles de l’État de droit : selon nos informations, elle a discrètement prononcé le 21 décembre la liquidation du groupe Tapie, ce qui devrait permettre à l’État français de récupérer une partie de son dû.
Plus de trois ans et demi après l’annulation de l’arbitrage frauduleux, le tribunal de commerce de Paris continue de faire entrave à la justice et autorise Bernard Tapie à garder son magot. Un jugement important vient encore d’être renvoyé jusqu’au 10 décembre. Le journal La Provence, quant à lui, est en grève.
L’État vient discrètement d’assigner plusieurs personnalités pour qu’elles soient condamnées à rembourser, conjointement avec Bernard Tapie, le magot de l’arbitrage frauduleux. Même si l’Élysée l’a installé pour un troisième mandat aux commandes d’Orange, Stéphane Richard, qui a fait fortune au début des années 2000, est le premier visé par cette procédure.
Depuis 2015, le tribunal de commerce de Paris fait obstacle aux décisions de justice condamnant Bernard Tapie à rendre le magot de l’arbitrage. Un avocat de l’État s’en est offusqué, estimant qu’il y avait dans cette juridiction « quelque chose de pourri », ce qui alimente une vive polémique avec, à la clef, une sortie de route du président de cette juridiction.
La cour d’appel de Paris a rendu un arrêt au terme duquel le plan de sauvegarde du groupe Tapie est rejeté, mais la conversion en liquidation demandée par le parquet n’est pas plus acceptée. L’affaire va donc revenir devant le tribunal de commerce.
À la suite d’un article de Mediapart révélant l’ouverture d’une information judiciaire pour escroquerie au jugement, Bernard Tapie vient de porter plainte pour violation du secret de l’instruction. Une procédure qui est empreinte d’une arrière-pensée : chercher à convaincre le parquet qu’on lui a caché la vérité.