Le financier Pierre Condamin-Gerbier a été entendu, selon nos informations, le 28 mars dernier par la Brigade financière. Sur procès-verbal, il a raconté ses contacts avec Bernard Tapie. Selon lui, l'homme d'affaires était certain dès février 2008, soit cinq mois avant le rendu de l'arbitrage, de gagner une somme « énorme » d'argent parce que « Nicolas Sarkozy, dont il était très proche, lui devait quelque chose ».
Alors que Matignon annonce un recours en révision contre l’arbitrage frauduleux qui a enrichi Bernard Tapie, une procédure judiciaire lancée par des élus PS fin 2011 suit son cours, et pourrait bien parvenir au même résultat.
Mis en examen, l'actuel PDG d'Orange et Jean-François Rocchi, actuel patron du BRGM, sont rattrapés par l'enquête sur l'arbitrage frauduleux en faveur de Bernard Tapie.
Dans le cadre de l'enquête sur le scandale Tapie, Stéphane Richard, PDG d'Orange et ex-directeur du cabinet de Christine Lagarde à Bercy, a été placé en garde à vue, lundi 10 juin, à la brigade financière. Jean-François Rocchi, l'ancien patron du CDR, qui a joué un rôle clé dans l'arbitrage frauduleux, a également été placé en garde à vue.
Les principaux acteurs de l'affaire se rejettent la responsabilité de l'arbitrage. Actuel patron d'Orange, Stéphane Richard a donné deux versions différentes... L'État, lui, s'est enfin décidé à se porter partie civile, pour éventuellement engager un recours contre l'arbitrage.
L'arbitre a été mis en examen mercredi pour escroquerie en bande organisée. Ce soupçon vient confirmer les enquêtes publiées depuis 2008 par Mediapart. L'État va se constituer partie civile dans le dossier pénal.
Lors d'une perquisition, la police a saisi un livre que Bernard Tapie a dédicacé en 1998 à Pierre Estoup, l'un des trois arbitres, lui manifestant son « infinie reconnaissance » et son « affection », a révélé lundi L'Express.
À l’issue de deux très longues journées d’audition, les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) ont créé la surprise en choisissant de placer la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, sous le statut de témoin assisté, alors que l’on s’attendait à ce qu’elle soit mise en examen. Pourtant, ce n'est peut-être qu'un sursis. Dans le même temps, l'étau judiciaire se resserre autour de Bernard Tapie.
Professeur de droit et grand spécialiste de l’arbitrage, Thomas Clay explique dans un entretien vidéo avec Mediapart les conséquences de la probable mise en examen de Christine Lagarde, actuellement entendue par la Cour de justice de la République. Il estime par ailleurs que l’arbitrage dont a profité Bernard Tapie est une « manipulation » et qu’à ce titre, l’État doit en urgence envisager un recours en révision.
L'administration a renoncé en 2009 à saisir la cour d’appel de Paris pour réclamer à Bernard Tapie le paiement de près de 15 millions d’euros d’arriérés d’impôt, dont 12 millions au titre de ses impôts sur le revenu 1992 et 1993. La justice risque de s'intéresser à cette nouvelle affaire, pour déterminer notamment qui a pu donner des instructions.
Une note secrète de Bercy, établie en 2005 par trois « sages », recommandait à l'État de refuser toute transaction avec Bernard Tapie, si celle-ci devait aboutir à une indemnité supérieure à 145 millions d'euros ou si une fraction de cette somme devait tomber, en net, dans sa poche. Mediapart publie ce document qui ruine la défense de Christine Lagarde.
Une note secrète de Bercy, établie en 2005 par trois « sages », recommandait à l'État de refuser toute transaction avec Bernard Tapie, si celle-ci devait aboutir à une indemnité supérieure à 145 millions d'euros ou si une fraction de cette somme devait tomber, en net, dans sa poche. Découverte par Mediapart, cette feuille de route va compliquer l'audition de l'ancienne ministre par la Cour de justice de la République.
Huit cents personnes ont assisté, lundi soir au théâtre de La Criée à Marseille, à la réunion publique organisée par Mediapart, le site d'information Marsactu et le mensuel Le Ravi. Un thème : l'indépendance et le pluralisme de l'information dans une région où les quotidiens viennent de tomber dans les mains de Bernard Tapie. Compte-rendu et vidéo.
Selon nos informations, les nombreuses perquisitions auxquelles la police judiciaire a procédé ces derniers jours dans le cadre de l’affaire Tapie ont été fructueuses. Près de 70 documents ont notamment été saisis dans les bureaux de Me Lantourne, avocat de Bernard Tapie, et certains d'entre eux viendraient confirmer le rôle clef joué par Claude Guéant, à l'époque secrétaire général de l'Élysée.
Après le scandale de l'arbitrage, voici celui des journaux du sud-est : allié au résident suisse Philippe Hersant, Bernard Tapie croque le Groupe Hersant Media pour partir à la conquête de la mairie de Marseille. Enquête sur les discrets mais efficaces soutiens dont il profite, du banquier sarkoziste François Pérol jusqu'au socialiste Claude Bartolone, en passant par le président de l'UDI Jean-Louis Borloo.