C'est devenu la priorité militante du NPA: après le rajeunissement et la féminisation, investir les banlieues, appelées «quartiers populaires» en langage anticapitaliste. Une commission a été mise en œuvre et un rapprochement avec les associations des cités (comme le MIB, AC le feu ou le Forum social des quartiers) est privilégié. Ce volontarisme vers «ceux qui sont délaissés par les partis» oblige le NPA à revisiter certains fondamentaux féministes et laïques de l'ex-LCR trotskyste.
Officiellement, les prix de l'électricité ont augmenté en moyenne de 1,9% à partir de samedi 15 août. Derrière ces augmentations «raisonnables» selon la ministre des finances se cache une révolution tarifaire que le gouvernement n'a pas le courage politique d'assumer. Au nom de la concurrence, de la réalité des coûts, tous les modes de calcul ont été revus. Conséquence: les plus petits vont payer pour les plus gros. Le gouvernement s'est bien gardé de faire la moindre publicité sur cette réforme, qui pose les bases du démantèlement des tarifs régulés.
Le succès des Amaps (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), qui mettent en relation directe agriculteur et consommateurs, donne des idées aux grandes surfaces et à certaines sociétés qui se développent sur Internet. Mais le circuit est bouché, les maraîchers bio du cru étant déjà submergés par la demande.
Aujourd'hui 10 août, une nouvelle session de préparation du sommet du climat de Copenhague en décembre s'ouvre à Bonn, en Allemagne. L'échéance de la conférence de l'ONU, rendez-vous décisif pour la lutte contre le changement climatique, fait l'objet d'une intense activité diplomatique. Pour l'essentiel, elle se déroule en coulisse. La technicité des discussions -connaissances scientifiques pointues, codes diplomatiques complexes- rend les petits Etats tributaires de l'aide de leurs partenaires. Au risque de pressions des pays industrialisés sur les plus pauvres? C'est ce que dénoncent certains négociateurs et experts interrogés par Mediapart.
A la veille du premier tour de l'élection présidentielle de 2007, la candidate socialiste Ségolène Royal recevait le soutien surprise et non sollicité d'un grand nombre d'intellectuels. Deux ans plus tard, alors que le Parti socialiste traverse une crise sans précédent, s'est-il un instant tourné vers ceux qui lui avait tendu la main ? Mediapart a posé la question à vingt-deux signataires de ce texte. Leurs réponses sont terribles pour le Parti socialiste. Premier volet de notre enquête.
Le 22 juillet, les gendarmes de Berre-L'Etang ont détruit le «gourbi». Ce bidonville, apparu dès 1973, était construit en plein champs et abritait une quarantaine de travailleurs tunisiens sans-papiers. Pour les associations locales, l'Etat «a voulu rendre invisible un symbole gênant», témoin du fonctionnement d'une agriculture locale «industrielle», friande en main d'œuvre servile et bon marché. Reportage.
Mediapart révèle de nouveaux documents dans le volet français de l'affaire Bernard Madoff (photo). Ces pièces mettent en évidence que des établissements français, dont BNP Paribas, ont servi d'intermédiaires à des clients fortunés pour investir dans des produits de l'escroc américain. Outre la Sicav luxembourgeoise, Luxalpha –la plus connue–, d'autres fonds ont été utilisés, dont l'un, dénommé Groupement Financier, est basé dans le paradis fiscal des Iles vierges britanniques. Notre enquête révèle que la banque française aurait pu contrevenir à l'insu de ses clients aux règles de ce fond, dont les statuts ont par ailleurs été mystérieusement modifiés en août 2007. L'un des directeurs de ce fonds était Thierry de la Villehuchet, le financier français qui s'est donné la mort peu après l'annonce du scandale. Enquête.
La justice française est accusée par un citoyen américain d'avoir épargné un intime de Nicolas Sarkozy, le richissime banquier d’affaires italo-américain Robert F. Agostinelli. Selon des enregistrements audio en possession de Mediapart, l’homme d’affaires a émis en 2006 plusieurs menaces, dont certaines pourraient être assimilées à des menaces de mort, à l’encontre de cet Américain, John Washington, alors suspecté d’avoir agressé en France l’un de ses principaux collaborateurs. «Les chiens de chasse sont derrière toi, et ils sont très en colère, et ils sont infatigables, et ils vont transformer ta vie en une bouffée de fumée», dit l'un des messages que nous diffusons.
Avant que l'Assemblée parte en vacances, vendredi 24 juillet, Mediapart dresse le tableau des députés UMP les plus frondeurs et les moins enclins à voter, en mode automatique, tous les textes voulus par le gouvernement. La palme du plus indiscipliné de l'année revient ainsi à l'iconoclaste Christian Vanneste, élu du Nord. Si plusieurs «villepinistes» figurent dans notre classement, les «chiraquiens» se font plutôt discrets. Mediapart a interrogé ces parlementaires sur la caporalisation du groupe UMP par Jean-François Copé.
Un juge d'instruction de Versailles vient de renvoyer devant le tribunal correctionnel quatorze personnes suspectées d'avoir participé, à divers degrés, à des opérations illégales d'espionnage privé ces dernières années. Parmi elles, «l'agent de recherches» Patrick Baptendier (photo), auteur en juin 2008 d'un livre explosif, Allez-y on vous couvre, qui a mis au jour les liens étroits qu'il entretenait avec la Direction de la surveillance du territoire (DST) à l'époque. Les services du contre-espionnage français échappent quant à eux à la perspective d'un procès en dépit de méthodes douteuses révélée par l'enquête, selon des informations recueillies par Mediapart.
Après l'expulsion brutale de la Bourse du travail par le service d'ordre de la CGT, un rassemblement est prévu, ce vendredi, place du Châtelet à Paris, à l'initative de la coordination 75 des sans-papiers. Ce collectif a voté pour la fin du campement installé sur le boulevard du Temple, en échange de l'examen prioritaire de 300 demandes de régularisation. Après quatorze mois d'occupation, l'évacuation, avec matraques et grenades lacrymogènes, va laisser des traces dans le mouvement des étrangers en situation irrégulière. Associations, collectifs, partis de gauche, syndicats et soutiens de toutes sortes ont laissé éclater au grand jour leur discorde. Prises de position catégoriques, mails vengeurs et réunions plus qu'houleuses: les tensions ont été si vives qu'elles ont empêché une riposte commune. Enquête.
Dès le mois de juillet 2004, le juge d'instruction antiterroriste Jean-Louis Bruguière était informé de l'existence et du nom d'un informateur susceptible de relancer l'enquête sur l'assassinat des sept moines français de Tibéhirine, en mai 1996. Cet homme, c'est le général François Buchwalter, à l'époque attaché de défense à l'ambassade de France à Alger, dont l'audition le 25 juin par le juge Marc Trévidic, a relancé la procédure. Pourtant, des années durant, M. Bruguière, compagnon de route du RPR puis de l'UMP, a soigneusement évité de recueillir son témoignage, ainsi que d'autres n'allant pas dans le sens de la thèse «officielle». Mediapart a reconstitué l'instruction menée par Jean-Louis Bruguière, que l'avocat des proches des moines, Me Patrick Baudoin, accuse aujourd'hui d'avoir «étouffé» l'affaire au nom de «la raison d'Etat».
Ces derniers temps, on a beaucoup vu Jean-Marie Messier dans les couloirs de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et de ses filiales immobilières. Nommé banquier conseil, il s'active beaucoup sur la plus grosse vente de logements jamais réalisée en France et qui pourrait lui rapporter de fortes sommes. L'ampleur de l'opération, les sommes en jeu, les conditions de négociation affolent les salariés de la CDC.
Abdulrahman El-Assir a été l'un des principaux intermédiaires payés par la France dans le cadre de plusieurs grands contrats d'armement internationaux, dont celui de la vente de sous-marins au Pakistan. Il est suspecté de longue date par les services secrets français de s'être livré à des activités illégales (blanchiment, trafic de drogue et d'armes...), mais aussi d'entretenir des «relations financières» avec l'ancien premier ministre Edouard Balladur, selon des informations recueillies par Mediapart. Ces éléments sont confortés par des notes de la Direction générale des services extérieurs (DGSE), un rapport secret d'un ancien agent de la DST, Claude Thévenet, et par le témoignage de l'ancien directeur financier de la Direction des constructions navales (DCN). Enquête.
Electoralisme, clientélisme, féodalisme... bienvenue chez les chtis socialistes! Le second tour de l'élection municipale partielle d'Hénin-Beaumont peut offrir dimanche à un Front national décati un bastion local pour rebondir. Mais c'est un système tout entier qui pourrait être sanctionné. Au-delà du cas du maire Gérard Dallongeville, écroué en avril dernier pour détournement de fonds, la gestion de la fédération du Pas-de-Calais ces quinze dernières années est en cause. Des barons locaux prêts à tout, la rue de Solférino impuissante. Enquête sur ce «parti dans le parti» qui est devenu le complice suicidaire du retour en force de l'extrême droite.