Parcoursup devait simplifier la vie des lycéens désirant suivre des études supérieures, et garantir l'équité. Dans la pratique, les choses se révèlent un peu plus complexes.
En ce début août, un peu moins de 70 000 candidats sont en attente d’une place dans l’enseignement supérieur. Si le ministère juge que la procédure se déroule à merveille, les bacheliers encore dans l’expectative doivent échafauder des stratégies pour ne pas se retrouver démunis à la rentrée. Quitte à accepter une affectation par défaut.
Près de quinze jours après la délivrance des premiers résultats, un tiers des candidats n’ont toujours pas d’affectation pour la rentrée prochaine. Dans les classes de terminale, à deux semaines du baccalauréat, les professeurs principaux deviennent les réceptacles de la colère et de l’inquiétude.
Les élèves de terminale ont reçu le 22 mai les premières réponses des établissements d'enseignement supérieur concernant leur orientation post-bac. C'est le baptême du feu de Parcoursup, la nouvelle plateforme. Résultat : la moitié des 810 000 candidats sont en attente. Mediapart a suivi le parcours de quatre d’entre eux cette année. Ils décryptent leurs réponses reçues et doivent eux aussi faire preuve de patience, non sans un certain stress.
Après des mois de spéculations, les élèves de Terminale ont reçu mardi à 18 heures les premières réponses concernant leur affectation dans l’enseignement supérieur. La ministre Frédérique Vidal a prévenu : il devrait y avoir une forte attente et près de 400 000 jeunes sans réponse dans l’immédiat.
Dans les facs les plus mobilisées, la question des examens vire au casse-tête. Reports à la dernière minute pour les étudiants de Nanterre, annulations pures et simples ailleurs, grève des copies… Les enseignants, eux, naviguent à vue. Le gouvernement promet que tous les inscrits seront évalués, quitte à faire appel aux forces de l'ordre.
En assemblée générale, les étudiants de Nanterre ont voté la poursuite du blocage jusqu’au 2 mai. En pointe dans la contestation contre la loi Orientation et réussite des étudiants, l'université fait partie des quatre établissements totalement bloqués en France. L’intervention policière de la semaine dernière a laissé des traces.
La loi d’accès à l’université n’en finit pas de faire débat et d’être contestée. Les enseignants et étudiants sont divisés quant à ses implications futures. Les opposants à la réforme considèrent que l’introduction d’une sélection va toucher les plus faibles et remettre en cause la mission fondamentale de l’université, à savoir accueillir tout le monde. Trois enseignants livrent leur analyse sur cette question.
Éric Berr et Léonard Moulin, tous deux membres des Économistes atterrés, donnent leur vision de la réforme de l’enseignement supérieur.
Écoutez ici notre débat en podcast.
Dans les universités doivent se tenir les commissions pour classer les dossiers des futurs étudiants. Certains enseignants, dans plusieurs départements, ont décidé de boycotter Parcoursup et de ne pas se livrer au tri des candidatures pour protester contre la loi Orientation et réussite de Frédérique Vidal.
Nantes, Bordeaux, Montpellier... Une douzaine de facultés sont bloquées pour protester contre la réforme d’accès à l’enseignement supérieur. Spécialiste des mobilisations étudiantes, la chercheuse Julie Le Mazier évoque un mouvement qui manque encore de coordination nationale, mais qui connaît une accélération.
Aujourd’hui, Arnaud Romain lit l’article de Faïza Zeroula : Toulouse, Bordeaux, Montpellier: les facs contre la sélection publié sur Mediapart le 22 mars 2018.
Les élèves de terminale avaient jusqu’au 13 mars pour saisir leurs vœux d’admission post-bac. Il a fallu faire des choix définitifs et espérer que le site ne connaisse pas de dysfonctionnements importants. Mediapart a suivi le parcours de quatre d’entre eux. Ils racontent comment ils ont fait face à cette échéance cruciale.
Parcoursup, installé dans l’illégalité selon ses détracteurs. Les ordonnances modifiant le code du travail, symboles d’un passage en force selon les opposants. Deux réformes, une politique : celle de la fausse concertation qui permet ensuite d'ignorer les débats parlementaires.
Plusieurs syndicats lycéens, étudiants et enseignants se sont mobilisés jeudi 1er février pour demander, pour la première fois, le retrait du projet de loi d’accès à l’enseignement et protester contre la future réforme du baccalauréat. Quelques milliers de personnes ont défilé à Paris.
Depuis le 22 janvier, les élèves de Terminale peuvent formuler leurs vœux d'orientation dans l'enseignement supérieur sur la plateforme Parcoursup, qui succède à APB. Le dispositif est nouveau, ce qui ne rassure pas les futurs bacheliers, comme le racontent quatre d’entre eux interrogés par Mediapart.