Europe Reportage

Le plan B de Madrid relance le débat sur un «processus constituant» pour l’Europe

Les débats organisés à Madrid pour un « plan B » ont confirmé qu'une dynamique était enclenchée, à gauche toute, pour refaire de l'Europe un « champ de bataille », à un moment où les signes de désintégration du projet européen se multiplient. Mais les stratégies des déçus de l'accord grec de juillet 2015 divergent toujours, entre partisans d'une Europe plus intégrée et défenseurs d'un retour au national.

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De notre envoyé spécial à Madrid. Au sommet du plan B à Madrid, David Cameron a fait des jaloux. Non pas que les activistes venus de tout le continent pour participer à ce Forum social européen en miniature, de vendredi à dimanche, aient soudainement viré à droite toute. Mais beaucoup d’entre eux reconnaissaient samedi, après le « deal » intervenu à Bruxelles la veille au soir entre Londres et l’UE, le succès tactique du chef du gouvernement britannique. Lui, au moins, est parvenu à se faire entendre à Bruxelles…
« Cameron a un plan B, ça s’appelle le Brexit [le départ de la Grande-Bretagne de l’UE – ndlr]. Il va recourir au référendum pour avoir plus de cette Europe néolibérale que nous rejetons. Qu'est-ce que l’on doit apprendre de ce chantage? », s’est interrogé l’Allemand Fabio de Masi, eurodéputé Die Linke. « Cameron a réussi à construire un rapport de force à Bruxelles, et c’est ce que nous n’avons pas été capables de réaliser. Il faudra le faire si l’on ne veut pas se rendre à la fin comme les bourgeois de Calais, la corde au cou », renchérissait Éric Coquerel, du Parti de gauche. Alberto Garzón, le candidat communiste (IU) aux dernières législatives espagnoles, a exhorté les gauches à se lancer dans une « guerre culturelle » à l’échelle du continent, en écho à nombre d’interventions plaidant pour changer « l’imaginaire européen » déprimé.
Réunis sur le site de Matadero, d’anciens abattoirs reconvertis en un poumon culturel de la capitale, ils sont plusieurs centaines – quelque 3 000 personnes selon les organisateurs – à avoir assisté à la trentaine de plénières et ateliers. Tous ont cherché à tirer les leçons de l’échec de Syriza à l’été 2015, empêché de mener une politique alternative à l’austérité malgré ses promesses de campagne. Ils l’ont fait aux côtés de deux figures de cette séquence désormais historique : l’ex-ministre des finances, Yanis Varoufakis, venu présenter son « DiEM 25 », ébauche d’un mouvement transnational qui veut démocratiser l’Europe, et Zoi Konstantopoulou, l’ancienne présidente du parlement grec.

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