Selon les documents de l’enquête consultés par Mediapart, 82,6 millions d’euros ont été versés au réseau d’intermédiaires Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir dans l'affaire des ventes d'armes du gouvernement Balladur au Pakistan et l'Arabie saoudite.
L'actuel secrétaire national de l'UMP, Renaud Donnedieu de Vabres, a été mis en examen pour «complicité d'abus de biens sociaux» dans l'affaire des ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite. Il est soupçonné d'avoir participé à la mise en place, au sein du gouvernement Balladur, d'un système de détournement de fonds.
Ziad Takieddine a toujours nié être impliqué dans les ventes d'armes au Pakistan par le gouvernement Balladur. Les juges disposent des preuves du contraire: ils ont obtenu du Liechtenstein les documents attestant de commissions occultes. Mediapart publie un avis de versement reçu en 1995 par une société du marchand d'armes et le détail du circuit financier.
Les juges se rapprochent dangereusement du plus haut niveau de l'Etat. Une semaine après la mise en examen du marchand d'armes Ziad Takieddine par le juge Renaud Van Ruymbeke, deux proches du président de la République, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, ont été placés en garde à vue puis mis en examen. Mediapart fait le point sur cette affaire d'Etat.
Mediapart révèle le dossier «secret défense» des ventes d'armes du gouvernement Balladur à l'Arabie saoudite au cœur de l'enquête du juge Van Ruymbeke dans le volet financier de l'affaire Karachi.Un courrier d'avocat évoque des versements d'argent occulte à Léotard.Le marchand d'armes Takieddine devait encaisser 213 millions d'euros.Il a finalement perçu une compensation de 91 millions d'euros.Un ancien responsable de l'armement français parle d'un «crime contre l'Etat».
L'Elysée va avoir du mal à maintenir que l'affaire Karachi «ne concerne en rien» Nicolas Sarkozy. L'ex-n°2 des services secrets français, Alain Juillet, a affirmé au juge Van Ruymbeke avoir été mandaté en juin 2008 par la présidence pour négocier avec l'ancien dirigeant d'une société écran qui menaçait de faire des révélations sur les dessous politico-financiers de grands contrats d'armement. Nous publions l'intégralité (à lire en cliquant ici) de sa déposition.
Le parquet de Paris va ouvrir une infor- mation judiciaire sur les dessous du contrat Sawari II, une vente d'armes avec l'Arabie saoudite en 1994 qui aurait aussi donné lieu à des rétrocommissions. L'avocat des familles de victimes de l'attentat de Karachi dénonce un coup fourré visant le juge Van Ruymbeke.
Edouard Balladur a, pour sa campagne de 1995, pulvérisé le plafond légal des dépenses. S'il n'avait pas été sauvé par le Conseil constitutionnel, contre l'avis des rapporteurs, l'ancien premier ministre aurait dû renoncer à 30 millions d'aides publiques et rembourser à l'Etat 7 millions de francs. Révélations.
Des documents confidentiels placent l'Elysée au cœur du volet financier de l'affaire Karachi. Après son élection à la présidence, Nicolas Sarkozy a été destinataire de la copie d'une facture de 8 millions d'euros, prix d'un «chantage d'Etat» sur fond de ventes d'armes. Un autre courrier adressé fin 2007 par un dirigeant de la DCN à François Pérol, alors en poste à l'Elysée, évoque l'affaire. La police a également récupéré des éléments sur les liens actuels entre Claude Guéant et Brice Hortefeux et l'homme d'affaires Ziad Takieddine.
Après les révélations de Mediapart sur l'implication de Nicolas Sarkozy dans le volet financier de l'affaire de Karachi, le mot d'ordre est venu de l'Elysée : il faut déminer. Quitte à multiplier les contre-vérités.
Un rapport de la police luxembourgeoise désigne Sarkozy comme l'architecte, en 1994, d'un dispositif occulte utilisé pour le financement illicite de la campagne présidentielle de Balladur. «Une partie des fonds qui sont passés par le Luxembourg reviennent en France pour le financement de campagnes politiques françaises», affirment les policiers.
Amr Haggag a été un témoin-clef des négociations menées en 1994 par les balladuriens pour décrocher les contrats d'armement Agosta (avec le Pakistan) et Sawari II (avec l'Arabie saoudite). Son témoignage exclusif conforte la piste des rétrocommissions qui auraient servi à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
Dans Le Contrat (Karachi, l'affaire que Sarkozy voudrait oublier), livre à paraître le 19 mai, nos deux collaborateurs Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme révèlent le rôle central joué entre 1993 et 1995 par Nicolas Sarkozy dans un marché d'armement sur lequel pèsent de lourds soupçons de corruption et de financement politique occulte. Par des témoignages et des documents inédits, ils prolongent les enquêtes publiées dans Mediapart.- Nicolas Sarkozy valide le plan de financement du contrat Agosta.- Il supervise, depuis Bercy, la création d'une société offshore au Luxembourg qui a servi à verser des commissions suspectes.- Il serait intervenu, six mois avant la présidentielle de 2007, pour que des affaires de corruption ne soient pas rendues publiques.- L'un des intermédiaires du contrat Agosta, Ziad Takieddine, se vante d'être «l'ami» de Nicolas Sarkozy.- M. Takieddine assure avoir été l'émissaire de la France dans la libération des infirmières bulgares. Ce que confirme Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée.- L'ancien contrôleur général, Jean-Louis Porchier, fait des révélations sur le financement de la campagne présidentielle de 1995 d'Edouard Balladur.- Charles Pasqua, Charles Millon et Brice Hortefeux parlent.
Mediapart publie trois documents bancaires qui renforcent les interrogations sur le financement de la campagne présidentielle de 1995 d'Edouard Balladur, au cœur de soupçons de malversations apparus en marge de l'affaire de Karachi. L'ancien trésorier de M. Balladur réagit.
Interrogé dans l'affaire de Karachi, un témoin important, l'ex-directeur financier et administratif de la Direction des constructions navales (DCN), a pointé le rôle particulier joué par Nicolas Sarkozy, en sa qualité de ministre du budget dans le gouvernement Balladur, dans le cadre de la signature du contrat Agosta – la vente par la France de trois sous-marins au Pakistan en 1994. Selon le juge Marc Trévidic, qui a interrogé Gérard-Philippe Menayas le 9 novembre, ce contrat pourrait avoir un lien, direct ou indirect, avec l'attentat de Karachi, qui a coûté la vie à onze employés français de la DCN en mai 2002. M. Menayas a également évoqué le versement de rétrocommissions en marge du contrat Agosta, notamment au profit de l'un des frères de Benazir Bhutto.