La stratégie des « sanctions graduées » des Européens, dont une nouvelle phase a été annoncée ce vendredi, ne donne – pour l'heure – aucun résultat sur le terrain. L'UE paie surtout le prix de ses errements passés, où elle a perdu beaucoup de sa crédibilité avec ses voisins à l'est. À commencer par le partenariat oriental proposé à Kiev.
Afin de faire plier Moscou sur la Crimée, les États-Unis étendent leurs sanctions à vingt personnalités russes et une banque. La garde rapprochée du président Poutine est visée, dont le milliardaire Guennadi Timtchenko qui vient de revendre toutes les parts de son empire Gunvor.
Andreï Kourkov, écrivain russophone actuellement le plus connu à l'étranger, était de passage à Paris. Ce romancier ukrainien, vivement opposé dès le début à l'occupation russe de la Crimée, estime que le président russe ne s'arrêtera pas à l'annexion de la péninsule.
Le gouvernement de transition entré en fonctions le 27 février dernier, dont chaque personnalité a été proposée devant la foule du Maïdan, a la charge de conduire le pays à une élection présidentielle anticipée, le 25 mai prochain. Mais il est surtout bousculé par l'occupation russe en Crimée où un référendum se tient ce dimanche : Kiev pourrait bien voir la Fédération de Russie annexer la péninsule.
Le bassin minier du Donbass s’est développé à l’époque soviétique. Ukrainiens, Russes, Géorgiens, Arméniens, Grecs vivent difficilement du charbon et de l'acier. Inquiètes de l'avenir après des années de crise sociale, les populations n’ont aucune confiance envers les nouveaux dirigeants de Kiev.
Les autorités putschistes de la péninsule ukrainienne ont décidé pour le peuple ce que sera son futur. Le « référendum » de ce dimanche a sans surprise entériné la demande de rattachement de la Crimée à la Russie, sur fond de tentatives de déstabilisation de l’Ukraine dans le sud et l’est du pays.
Sergueï Axionov est un petit homme d’affaires au passé de second couteau dans un gang criminel de la Crimée. Il est aujourd’hui à la tête de la péninsule qui, ce dimanche, vote par référendum sa sortie de l’Ukraine, quinze jours après ce qui a tout d’une intervention armée russe. Portrait.
Les 28, qui jugent illégale la tenue du référendum en Crimée, devraient prendre dès lundi des sanctions à l'encontre de responsables russes. Ils devraient aussi signer, en fin de semaine, un volet de l'accord de coopération entre l'UE et Kiev. Au risque de braquer définitivement Moscou ?
Comprendre les enjeux de la crise ukrainienne, avec Thomas Gomart, chercheur, directeur du centre Russie/NEI à l’IFRI, et Alexandra Goujon, politologue spécialiste de l'Ukraine et de la Biélorussie.
Victime de la russification tsariste puis soviétique, la langue ukrainienne s'impose comme marqueur symbolique majeur. Elle s'avère enjeu aventureux dans l'opposition entre Moscou et Kiev : les démarcations territoriales épouseront-elles les frontières linguistiques ?
Dans la péninsule, où se côtoient des habitants de souche russe, d'autres de souche ukrainienne, mais aussi une importante communauté tatare, la population n'est pas acquise dans son ensemble à Moscou. Parcours en images dans cette région où a été annoncé unilatéralement, pour le 16 mars, un référendum sur la question d'une « réunification » avec la Fédération de Russie ou d'un renforcement de l'autonomie de cette république au sein de l'État ukrainien. Par notre envoyée spéciale en Crimée.
La crise ukrainienne va-t-elle provoquer une nouvelle guerre du gaz ? Le géant de l'énergie Gazprom est à l'offensive. Les Européens cherchent la parade. Mais le scénario, côté russe, est loin d'être évident : la stratégie est à double tranchant pour Moscou.
La décision du pouvoir pro-russe installé en Crimée d'organiser, le 16 mars, un référendum sur le rattachement de cette région à la Russie a accéléré les choses. À Bruxelles, les dirigeants de l'UE ont décidé de premières sanctions contre Moscou, tout en voulant continuer à donner la priorité au dialogue et à la « sortie de crise ».
Comment expliquer la brutalité de la réaction russe envers l'Ukraine ? La personnalité de Poutine n'y suffit pas tant la Russie a toujours considéré Kiev comme une préfecture sous tutelle. Les tragédies du XXe siècle, les hantises de la Russie post-soviétique, les intérêts stratégiques et économiques lient indissolublement ces deux pays.
Une armée sans insigne a pris possession de la Crimée, en Ukraine. Face à ce déploiement de soldats qui ne sont autres que les forces spéciales russes, la population de la région est partagée. Reportage de notre envoyée spéciale.