Dossier L’affaire « biens mal acquis »

Les Bongo au Gabon, les Sassou-Nguesso au Congo-Brazzaville, les Obiang en Guinée équatoriale... Depuis 2007, la police et la justice enquêtent sur le patrimoine faramineux en France des familles de trois clans présidentiels africains qui règnent sans partage sur leur pays. Immeubles, hôtels particuliers, voitures de luxe, montres, vêtements de marque, œuvres d'art... Les montants en jeu, qui sont le fruit de la corruption et de détournements de fonds, d'après les enquêteurs, sont astronomiques.

Le fils du président du Congo est soupçonné d’avoir blanchi 19 millions d’euros en France

Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, et son fils Denis Christel, à sa résidence de Mpila, à Brazzaville, le 20 juin 2009. © Photo Vincent Fournier / Jeune Afrique / REA

La justice anticorruption a saisi au début de l’été, à Neuilly-sur-Seine, un hôtel particulier suspecté d’appartenir à Denis Christel Sassou Nguesso, ministre et fils du président autocrate du Congo-Brazzaville. Pour justifier cet acte, les juges ont rédigé une ordonnance pénale, dont Mediapart a pris connaissance, qui détaille des années d’enquête sur un vertigineux train de vie.

La charge d’un juge d’instruction français contre le président du Gabon

International — Enquête

Le président du Gabon, Ali Bongo, en novembre 2021 à Paris. © Julien De Rosa / pool / AFP

Selon les récentes conclusions d’un magistrat anticorruption, Ali Bongo a non seulement acquis ces dernières années de nombreux biens immobiliers à Paris grâce à des malversations mais il ne peut ignorer l’origine présumée frauduleuse du faramineux patrimoine familial en France, estimé à au moins 85 millions d’euros.

Un juge d’instruction perce les secrets français de l’argent occulte du clan Bongo

International — Enquête

Jacques Chirac et Omar Bongo, les présidents de la France du Gabon en 1996, à Libreville. © GERARD FOUET / AFP

Le juge d’instruction chargé de l’affaire des « biens mal acquis » a établi, grâce aux archives policières du dossier Elf, que c’est avec l’argent de la corruption pétrolière que le clan présidentiel au Gabon a blanchi en France des dizaines de millions d’euros, notamment grâce à la BNP, selon l’enquête.

«Biens mal acquis» du clan Bongo: la BNP mise en examen pour blanchiment

France — Enquête

La première banque française a été mise en examen pour blanchiment dans le volet gabonais de l’affaire dite des « Biens mal acquis ». Les enquêteurs ont accumulé ces derniers mois une documentation embarrassante sur les dizaines de millions d’euros suspects de la famille Bongo ayant transité sur ses comptes.

Biens mal acquis: des documents saisis par la police mettent la BNP en difficulté

France — Enquête

Rapports, notes internes, mails… : la police judiciaire a mis la main en perquisition sur de nombreux documents qui prouvent l’implication et les manquements de la première banque de France dans le volet gabonais de l’affaire. « C’est entre la négligence et la crédulité », a pudiquement commenté un haut responsable du géant bancaire devant le juge.

Les biens mal acquis par Teodorin Obiang seront restitués

Justice

La Cour de cassation a confirmé la condamnation du vice-président de Guinée équatoriale et la confiscation de ses biens blanchis en France, qui seront restitués à son pays.

Corruption: le testament judiciaire d’un ancien patron d’Elf

France — Enquête

Condamné dans l’affaire Elf, dont il fut le PDG, Loïk Le Floch-Prigent a récemment été entendu comme témoin par un juge dans le scandale des biens mal acquis. Il a confirmé que l’argent du pétrole a permis de financer personnellement des présidents africains, notamment au Gabon et au Congo-Brazzaville. Et assuré que le système perdure aujourd’hui, sous d’autres formes.

Biens mal acquis: le jugement Obiang met fin à l’impunité

France

Mediapart publie le jugement de la première affaire de biens mal acquis sanctionnée par la justice française. Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, écope d’une peine de prison et d’une amende couvertes par le sursis, mais ses 150 millions d’euros de biens en France sont confisqués.

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Au tribunal, des témoins racontent la violence du clan Obiang

Justice — Reportage

Des témoignages forts ont été livrés lundi 26 juin lors du procès des biens mal acquis de Teodorin Obiang, vice-président de la Guinée équatoriale. À la corruption endémique du pays s'ajoutent la traque des opposants, les arrestations arbitraires et la torture.

Biens mal acquis: des services de l'Etat ont été instrumentalisés contre l’avocat des ONG

International

William Bourdon, le fondateur de l’ONG Sherpa, initiateur de l’affaire des biens mal acquis visant plusieurs présidents africains, a déposé plainte contre X, le 16 mars dernier, pour « faux, usage de faux et dénonciation calomnieuse ». En 2015, un corbeau a tenté de discréditer l’avocat auprès de la Direction nationale des enquêtes fiscales.

«BongoLeaks» : le rapport qui accuse le clan présidentiel au Gabon

Corruption — Enquête

Mediapart publie un rapport « strictement confidentiel » qui confirme et amplifie nos premières révélations sur la société Delta Synergie, boîte noire de l’économie gabonaise, dont l’un des principaux bénéficiaires est l’actuel chef de l’État, Ali Bongo. Problème : selon la Constitution du Gabon, « les fonctions du président de la République sont incompatibles avec l’exercice de toute […] activité à caractère lucratif ».

La vraie fortune des Bongo, une bombe à retardement pour le Gabon

Corruption — Enquête

Mediapart révèle plusieurs documents confidentiels sur l’héritage de l’ancien président du Gabon, Omar Bongo. Ils lèvent un coin de voile sur un système de captation des richesses de tout un pays d’une rare ampleur. Au moins deux entreprises françaises présentes sur place, Veolia et la BNP, sont citées. C’est une bombe à retardement pour la présidence d’Ali Bongo.

La justice enquête sur l’héritage secret d’Omar Bongo

International — Enquête

Les juges chargés de l’affaire des Biens mal acquis ont été saisis par le parquet national financier de soupçons de « blanchiment de détournement de fonds publics » liés à l’héritage de l’ancien président du Gabon. En cause : trois comptes offshore ouverts à Monaco, créditeurs de plus de 34 millions d’euros. Ali Bongo, actuel chef de l’État gabonais, est l’un des deux légataires universels de son père.

Biens mal acquis: rivières de diamants et valise de cash à Neuilly

France — Enquête

Les dernières découvertes de la police au domicile d’un neveu du président du Congo-Brazzaville sont étourdissantes. Une société offshore est au cœur du système, essentiellement alimentée par… le Trésor public congolais, affirment les enquêteurs.

Biens mal acquis : le dernier caprice du fils Obiang

International — Enquête

Visé en France par un mandat d’arrêt international dans l’affaire dite des “Biens mal acquis”, le vice-président de Guinée-Équatoriale, Teodoro Nguema Obiang, envisage d’acquérir pour 200 millions de dollars l’un des plus gros yachts du monde. Une mystérieuse société a été créée à cet effet.

Obiang et les biens mal acquis: «des centaines de millions d’euros » blanchis à Paris

Corruption — Enquête

En Guinée-Équatoriale, 77 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Soit deux dollars par jour. En France, son vice-président, Teodorin Obiang, a blanchi « plusieurs centaines de millions d'euros », d'après un rapport de police accablant. Les enquêteurs mettent également en cause la Société générale.