Formation du gouvernement, mise en place d’une politique à contre-courant des injonctions européennes, urgence des réponses à donner à une société dévastée par cinq ans de crise : les chantiers qui attendent à présent le parti d'Alexis Tsipras, probable futur premier ministre, ne manquent pas.
Alexis Tsipras a prêté serment lundi 26 janvier. Le nouveau premier ministre grec a commencé à nouer une alliance avec la formation de droite anti-austérité des Grecs indépendants (ANEL). Quel est ce parti qui s’apprête à occuper un ministère dans le gouvernement Tsipras ? Décryptage.
Le nouvel exécutif grec a prêté serment ce mardi 27 janvier. Le gouvernement Tsipras affiche une ligne modérée sur le plan économique, accorde quelques concessions aux nationalistes d’ANEL, tout en préservant certains domaines chers à la gauche grecque. Aucune femme n’est présente sur les quinze postes de ministres.
Syriza rate à deux sièges près la majorité absolue à l’assemblée. La formation de gauche radicale a annoncé dès ce lundi matin un accord avec le petit parti de droite des Grecs indépendants. Pour les Grecs qui fêtaient la victoire dimanche soir, c’est un tournant qui dépasse les frontières de leur pays.
La probable victoire de Syriza dimanche en Grèce relance une question cruciale pour les mois à venir en Europe : peut-on mener une politique de gauche au sein de la zone euro, sans modifier les traités ni les règles monétaires aujourd'hui en vigueur ?
Les deux formations, l'une grecque, l'autre espagnole, ont les moyens de bousculer la donne en Europe en 2015. Audit de la dette, euro, nationalisations, fiscalité… Les points communs sont nombreux dans leur programme.
En 2010, la Grèce, surendettée, se retrouve dans l’impossibilité d’emprunter davantage sur les marchés. Le gouvernement fait alors appel aux institutions européennes et au FMI afin qu’ils lui prêtent de l’argent. En échange, une sévère cure d’austérité est administrée, qui se poursuivra sous la forme d’un nouveau programme en 2012. Cinq ans plus tard, le PIB s’est effondré de 20 % et près de 26 % de la population active est au chômage. Rencontre avec des hommes et des femmes que la crise a profondément transformés.
Les responsables de la gauche de gauche espèrent ensemble la victoire du « modèle Syriza » en Grèce. Avec l'espoir qu'elle se propage en Espagne, et qu'elle fasse bouger les lignes en France.
Une victoire de Syriza permettrait-elle enfin de traiter les scléroses de l'économie grecque, auxquelles l'austérité version Troïka (UE-FMI-BCE) n'a pu remédier ? Ni la dette publique, ni le maintien ou non dans la zone euro ne sont vraiment le problème alors que la chasse aux rentes, le démantèlement d’un État clientéliste et une réforme de la fiscalité sont restés largement lettre morte. Explications.
Près de dix millions de Grecs étaient appelés aux urnes dimanche pour élire leurs 300 députés. Syriza, le parti anti-austérité d'Alexis Tsipras, apparaît comme le grand vainqueur de l'élection, d'après les résultats officiels. Une projection, réalisée à partir de 80 % de bulletins dépouillés, lui donne 149 sièges. Réactions et décryptages, à Athènes et en Europe.