En annonçant dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 juin la tenue d’un référendum, Tsipras a fait voler en éclats le cadre juridique et comptable dans lequel voulaient l’enfermer les dirigeants de la zone euro. En soumettant aux citoyens grecs les mesures souhaitées par ses créanciers (Commission européenne, BCE, FMI), il a réintroduit le peuple souverain dans la négociation. Et mis au jour la guerre qui jusque-là se déroulait derrière le paravent des négociations.
En décidant de maintenir les fonds d’urgence bancaire à leur niveau de vendredi, la Banque centrale européenne savait qu’elle asphyxiait le système bancaire grec et plaçait la Grèce dos au mur. Le gouvernement grec a annoncé la fermeture des banques et des marchés lundi. Elle devrait durer une semaine, jusqu'à la tenue du référendum.
Le Belge Philippe Lamberts, à la tête du groupe des Verts au parlement européen, réagit à l'annonce d'un référendum grec sur le futur « plan d'aide » à Athènes. Il juge qu'Alexis Tsipras a déjà fait beaucoup de concessions, par rapport à ses promesses électorales, et que c'est aux créanciers, à présent, de faire un geste, en amont du référendum.
Le premier ministre grec a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi la tenue d'un référendum dimanche 5 juillet, pour ou contre le programme de mesures proposé par les créanciers. À trois jours d'un remboursement crucial au FMI, les négociations se sont interrompues même si la France, par la voix de son ministre des finances, se dit disponible « pour trouver un accord ». Le parlement grec a approuvé le principe du référendum avec une large majorité.
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé tard vendredi soir la tenue le 5 juillet prochain d'un référendum sur le projet d'accord soumis par les créanciers d'Athènes, qu'il a qualifié d'« ultimatum » contraire aux principes fondateurs de l'Europe.
Les négociations entre le gouvernement grec et ses partenaires ont achoppé sur la question des retraites et celle de la TVA. FMI et Commission européenne insistent notamment sur une réforme de la taxe sur la valeur ajoutée afin d'augmenter les rentrées fiscales. La TVA hellène est pourtant déjà l'une des plus élevées du continent.
Plusieurs députés Syriza ont d'ores et déjà annoncé qu'ils voteraient contre l'accord qui se dessine à Bruxelles. Ils dénoncent de nouvelles mesures d'austérité contraires aux engagements de campagne. Le centre et les socialistes misent pour leur part sur un rapprochement avec le parti de Tsipras.
Après l'échec de l'Eurogroupe de jeudi, les ministres des finances de la zone euro se retrouveront samedi pour une énième réunion de la « dernière chance ». Le FMI veut encore durcir la réforme des retraites. Mais cet accord ne réglera rien s'il n'évoque pas la restructuration de la dette. Alexis Tsipras le sait. L'Allemagne et d'autres ne veulent pas en entendre parler.
A-t-on déjà vu des autorités monétaires, censées veiller à la stabilité financière, organiser la panique et le chaos ? C’est pourtant le spectacle auquel nous assistons ces derniers jours. La BCE et le FMI mettent tout en œuvre pour provoquer une panique bancaire en Grèce afin de forcer le gouvernement de Syriza à capituler.
Les ministres des finances de la zone euro étaient à nouveau réunis jeudi, pour la huitième fois depuis la prise de fonctions du gouvernement Tsipras. Tandis qu'un accord peine toujours à se dessiner, à Athènes, la commission d'audit de la dette a rendu son premier rapport. Accablant.
Alors qu’un accord semble impossible à atteindre et que le système bancaire grec est au bord de l’effondrement, les Européens cherchent d’urgence un plan B pour la Grèce. Tous évoquent un contrôle des capitaux et une possible sortie de la Grèce de l’euro. Revue des scénarios à l’étude.
Rejetant la proposition européenne « absurde » d’accord, le premier ministre grec a choisi la stratégie de la tension. Après avoir différé le remboursement du FMI à la fin du mois, la menace est claire : soit la Grèce fait faillite, soit un accord est trouvé. Au parlement, il en a appelé à la responsabilité de toutes les forces politiques, dans l'espoir d'obtenir la main la plus forte possible pour négocier.
Athènes a renouvelé son équipe de négociateurs à Bruxelles, un geste bien accueilli par les créanciers. Mais un accord d'ici au 11 mai, date du prochain Eurogroupe, reste incertain. Autour de la table, des désaccords entre le FMI, qui durcit sa position, et la commission européenne commencent à apparaître.
Syriza poursuit ses avancées : dans la nuit de mardi à mercredi 29 avril, le parlement grec a voté la réouverture de l'audiovisuel public ERT. Les chaînes de radio et de télévision publiques du pays avaient été fermées brutalement en juin 2013, sur ordre du premier ministre de l'époque, Antonis Samaras.
L'idée a mis du temps à faire son chemin au sein de Syriza avant d'être portée par la présidente du parlement : pour négocier une restructuration de la dette grecque, il faut d'abord déterminer dans quelles proportions elle est légale, légitime, et soutenable. Début avril, une « commission pour la vérité sur la dette grecque » a été mise sur pied.
Entretien avec Euclide Tsakalotos, ministre délégué aux relations économiques internationales du gouvernement Tsipras et désormais coordinateur de l'équipe des négociateurs à Bruxelles.