Le 8 juillet 2014, le gouvernement israélien lance une offensive militaire, baptisée Bordure de protection, contre le Hamas et la bande de Gaza. Ce dossier rassemble tous nos articles.
Dans Au nom du temple (qui a été diffusé le 31 mars sur France 2), Charles Enderlin, correspondant de la chaîne à Jérusalem, livre les résultats de son enquête sur la montée en puissance du messianisme juif. Un éclairage salutaire sur les forces qui ont aidé Netanyahou à remporter les dernières élections et à se maintenir au pouvoir. À voir en intégralité sur Mediapart.
En se mobilisant massivement et en votant pour le parti de droite, le Likoud, les Israéliens ont envoyé un message clair de soutien à Benjamin Netanyahou et à sa politique de guerre permanente. « Tant que je serai premier ministre, il n’y aura pas d’État palestinien », avait déclaré le leader du Likoud la veille du scrutin.
Alors que le conflit avec les Palestiniens a été le grand absent de cette campagne électorale, la référence au sionisme s'est révélée omniprésente. D’où provient cette obsession identitaire, près de 70 ans après la fondation de l’État d’Israël ? Entretien avec l'analyste politique israélien Ofer Zalzberg.
Les élections israéliennes se tiennent mardi 17 mars. À cette occasion, notre confrère Pierre Puchot publie un livre La paix n’aura pas lieu, disent-ils. L'ouvrage détaille des espoirs de paix réduits en miettes et une «solution à deux États» que la colonisation et les guerres permanentes rendent impossible. Extraits.
Année après année, l'armée israélienne s'est «théocratisée». Les rabbins se font désormais inspecteurs des casernes et négocient les missions et le statut des soldats avec les hauts gradés. Cette présence désormais massive de religieux ultra-orthodoxes pose le problème du rôle politique de l'armée et de son attitude si elle reçoit un jour l’ordre d’évacuer les 500 000 colons de Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
Après vingt ans de négociations avec Israël qui ont conduit à une impasse évidente, et grâce aux différents pays occidentaux qui commencent à bouger, l’Organisation de libération de la Palestine a lancé, depuis septembre, une véritable offensive diplomatique pour faire reconnaître son État.
Personne ne sait où ils sont. Peut-être sont-ils enfouis sous les gravats de Chajaya. Peut-être sont-ils en Israël, capturés pendant la dernière guerre, ou bien sont-ils morts en pleine mer... Après l'offensive israélienne, des dizaines de familles cherchent un proche dont elles ont perdu la trace. Reportage, de notre envoyé spécial à Gaza.
Trois semaines après l'arrêt des bombardements, Gaza est en ruines. 55 000 bâtiments détruits, des amas de décombres, une population hébétée : la reconstruction coûterait plus de 5 milliards de dollars. Elle paraît utopique malgré les efforts de l'ONU. Reportage de notre envoyé spécial.
Le triomphe de la droite nationaliste et l'ampleur des frappes israéliennes tirent en partie leur origine des circonstances de l'évacuation, en 2005, du Gush Katif, l'ensemble des colonies de Gaza. Après ce retrait, les colons ont massivement infiltré les partis de droite pour pousser leur projet du « Grand Israël », un État juif unique avec une minorité arabe. Rencontre dans le sud d’Israël avec une ancienne habitante du Gush Katif.
Depuis quinze ans, la droite israélienne et les radicaux islamistes se nourrissent l'un de l'autre. Cette quatrième guerre de Gaza en huit ans n'est que la somme des calculs politiques des deux camps pour se renforcer ou se maintenir. Au détriment des populations et de toute perspective d'un accord de paix. Israël conforte ainsi un peu plus sa suprématie.
Juifs contre Arabes… On martèle que la France de 2014 a « importé le conflit du Proche-Orient ». Ce n’est pas faux, mais c’est une vérité sans mémoire. Les passions d’aujourd’hui font oublier que les Israéliens et les Palestiniens ont aussi exporté chez nous leur espoir de paix des braves. C’était il n’y a pas si longtemps, le 13 septembre 1993, et ce rappel de l’histoire replace la bataille de Gaza dans son contexte originel. Celui d’une alliance entre deux complices de fait, le Hamas et l’extrême droite israélienne.
En Israël, il ne se passe désormais plus trois jours sans qu’une manifestation contre la guerre à Gaza ne fasse l’objet d’une violente répression de la part des militants d’extrême droite. Jafar Farah dirige le centre Mossawa, dédié à l’étude des discriminations subies par la communauté arabe en Israël. « Une manifestation de haine à cette échelle, plus seulement de la part des colons de Cisjordanie, je n’ai jamais vu cela, c’est un phénomène nouveau », dit-il.
Coupés de leurs seuls oliviers par le mur de « séparation » israélien, dominés par la colonie de Gilo, les habitants d'Aïda reçoivent régulièrement la visite de l’armée israélienne, qui n’a qu’à ouvrir une lourde porte en fer à l’entrée du camp pour y mener ses opérations.
Fondateur de l’ONG israélienne Breaking the silence, Yehuda Shaul explique pourquoi les racines de l’offensive actuelle contre Gaza, dont sont d’abord victimes les civils palestiniens, sont à chercher dans la théorie du « minimum risque ».
Pendant toute leur scolarité, les Israéliens reçoivent dans leurs classes des militaires qui leur expliquent le rôle et l’importance de l’armée. Aujourd’hui, environ la moitié des Israéliens est enrôlée à l'âge de 18 ans (3 ans de service pour les hommes, 2 ans pour les femmes), à l'exception des Arabes israéliens (18 % de la population) et de la plupart des Juifs Haredim qui se consacrent à l'étude religieuse. On peut être exempté pour problèmes physiques ou mentaux. Les refuzniks sont objecteurs de conscience, pacifistes ou refusent de combattre dans les territoires occupés. S’ils déclarent refuser la politique d’occupation sur les territoires palestiniens lors de leur incorporation, ils sont envoyés en prison militaire pour désobéissance. En 2014, cinquante jeunes ont pris cette décision et devraient être incarcérés en octobre prochain.→ Lire aussi l'entretien : « Pourquoi j’ai refusé d’aller combattre à Gaza »