La « petite Jérusalem », cité du « vivre ensemble », se relève difficilement des violences qui ont suivi la manifestation du 20 juillet. La communauté juive, tout comme le maire François Pupponi, dénonce des attaques antisémites. Mais le déroulé des événements, que Mediapart a retracé, est plus complexe. Et dit, en creux, une ville gérée communauté par communauté.
Parmi les radicaux qui tentent de déborder le mouvement propalestinien, des sympathisants de Dieudonné et d'Alain Soral, regroupés en partie dans un nouveau collectif, « Gaza Firm ». Loin des milieux historiques de la cause palestinienne, ces jeunes, dépolitisés et nourris aux vidéos de la « Dieudosphère », viennent en découdre avec les organisations juives d'extrême droite.
Interdite, la manifestation de soutien à Gaza a réuni près de 5 000 personnes à Paris avant que n’éclatent des heurts en fin de rassemblement. Répondant à l’appel de partis politiques de gauche radicale, de mouvements pro-palestiniens et d’associations antiracistes, les manifestants ont alterné moments de fraternité et tensions internes musclées.
La manifestation de soutien à Gaza organisée mercredi à Paris a réuni au moins 15 000 personnes. Les quelques débuts d'échauffourées ont vite été étouffés dans un cortège hétérogène.
Lundi et mardi, 11 prévenus comparaissaient pour des violences commises en marge de la manifestation propalestinienne à Paris samedi 19 juillet. Pompier volontaire, ingénieurs, étudiant en droit, la majorité des prévenus présentaient des parcours de vie respectables, vierges de tout casier judiciaire. Des profils plutôt inattendus.
De l’alignement préalable sur la droite extrême israélienne à l’interdiction de manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, sans compter l’assimilation de cette solidarité à de l’antisémitisme maquillé en antisionisme, François Hollande s’est engagé dans une impasse. Politiquement, il n’y gagnera rien, sauf le déshonneur. Mais, à coup sûr, il y perd la France.
Débordés par des partisans de Dieudonné et d’Alain Soral, les manifestants pro-palestiniens font aussi face à la mobilisation adverse de groupuscules juifs radicalisés, et en particulier la Ligue de défense juive (LDJ). Qui sont les militants de cette organisation juive d'extrême droite, dont certains demandent la dissolution ?
Après les violences du week-end, associations, syndicats et partis de gauche appellent à manifester ce mercredi « en solidarité » avec la Palestine. Le PS n'appelle pas à manifester, au grand dam de certains élus et militants. Chez les écologistes, l'appel à défiler ne fait pas l'unanimité.
Depuis qu’il est à l’Élysée, François Hollande a presque autant déçu sur la scène internationale qu’en matière de politique intérieure. Il donne le sentiment d’un pouvoir qui dirige et décide au fil de l’eau, cédant aux sirènes souvent réactionnaires de l’air du temps.
Dans son discours commémorant la rafle du Vél' d'Hiv' dimanche, le premier ministre a estimé que les débordements de la veille « justifie(nt) le choix fait d’interdire une manifestation ». Le premier ministre s'en est pris à « une jeunesse souvent sans repères, sans conscience de l’Histoire, qui cache sa "haine du Juif" derrière un antisionisme de façade et derrière la haine de l’État d’Israël ». Les organisateurs dénoncent d'« insupportables amalgames ».
La manifestation de soutien à la Palestine samedi, interdite par la préfecture avec l'accord du gouvernement, a dégénéré au bout de deux heures. Les manifestants étaient trop nombreux pour rester en place et canaliser ceux qui voulaient à tout prix en découdre. Les premières lacrymos ont dispersé l'essentiel d'une foule nombreuse, mais ont aussi transformé le quartier en théâtre de guérilla urbaine, entre CRS et jets de pierre.
C’est une décision rarissime pour une manifestation de ce type : vendredi, le gouvernement a annoncé l’interdiction du défilé parisien de soutien à Gaza, prévu samedi. Au risque de heurter profondément ceux qui avaient prévu de manifester, déjà échaudés par le soutien de François Hollande à l’intervention militaire israélienne et par le rôle d'un groupuscule radical, la Ligue de défense juive.
Lors de sa première visite officielle à Jérusalem et à Ramallah, le président de la République a assumé la continuité de la politique étrangère française en plaidant pour un État palestinien et en demandant l'arrêt de la colonisation.
Le 8 juillet 2014, le gouvernement israélien lance une offensive militaire, baptisée Bordure de protection, contre le Hamas et la bande de Gaza. Ce dossier rassemble tous nos articles.